Junes Davis

Chroniques

Mémoires d’un Rabbin des Conversions à sa fille… Chapitre 1

Préface
Lorsque mon papa m’a parlé de cette envie d’écrire un livre à deux, avec ces deux commandements « Je parle, tu écris », cela m’a directement replongée dans mon enfance, ou plus précisément, à fait resurgir un souvenir qui remonte à mes six ans, avec une sensation de déjà-vu !
Durant presque sept années, ma famille et moi-même avions habité dans la ville de Caen, en Normandie, plus connue sous le nom de la ville « aux cent clochers ». Mon papa était Rabbin là-bas. La vie juive n’y étant pas très développée, il n’y avait pas l’ombre d’une école juive ! Alors, c’était tout naturellement, que mon père fut mon prof de Talmud Torah. Eh oui, c’est lui qui m’a appris à lire et à écrire en hébreu.
Ce qui nous ramène à ce fameux souvenir dont je me rappelle les moindres détails (et pourtant cela ne date pas d’hier, croyez-moi !) : c’était un dimanche matin, nous n’étions que trois élèves dans cette petite classe qui était à la base une chambre d’un appartement située au-dessus de la synagogue de la ville, aménagée pour la circonstance. « Mon prof d’hébreu » m’avait demandé de lire au tableau et j’avais eu aussi peur de donner une réponse fausse que si j’étais face à deux cents élèves !
Par son statut, mon père a toujours été The représentant de la Torah. Du coup, souvent il attendait avec impatience que je donne l’exemple vis-à-vis des autres, comme lire l’hébreu avec dextérité car, disait-il, « si ma propre fille, n’arrive pas à lire, comment puis-je exiger une lecture fluide des autres enfants !? » CQFD ! Je te mets pas du tout la pression, ma fille ! Mais nous reviendrons plus tard dans les chapitres, (ce serait dommage de tout dévoiler si vite) sur cet aspect de sa vie privée où il maintenait une certaine pression sur lui-même et sur nous, ses enfants.
N’empêche que cette façon de penser était un poids ô combien difficile à porter pour mes frêles épaules de fifille (et sur celles de mes autres sœurs et frère). Cela a été un peu le fardeau, le boulet, la chaîne en permanence entourée à ma cheville (et les chevilles de ma fratrie) que nous avions dû trainer jusqu’à encore quelques années. Maintenant, avec l’âge et beaucoup de recul, la suggestion faite par mon padré, d’écrire sur sa vie était alléchante, nécessaire voire obligatoire pour nous deux, pour toute la famille, pour tous ceux qui le connaissent ou qui l’ont connu dans le cadre de sa vie publique. En fait, si on y réfléchit pour tout le monde, car il peut être intéressant d’apprendre un peu plus sur la vie d’un Rabbin qui a été le chef du service des conversions pendant plus de vingt ans ! Après, tout dépend comment on écrit sur le sujet : cela peut être très sympa et l’on peut apprendre plein de trucs, comme pas du tout ! Purée, le challenge de fou ! J’espère vraiment que je vais être à la hauteur, mes aïeux.
Bref. Au cours de sa récente visite à New York, qui avait pour but, entre autre, « de passer du temps avec mes enfants et moi », ce projet de mémoire s’est concrétisé :
–Débo, on est là avec ta mère pour quinze jours. J’ai dit à tout le monde autour de moi que je revenais avec mon livre. Je te donne la matière de manière brute, et toi tu me tailles tout ça, en tapant sur ton clavier.
–Euh… déjà, écrire un livre en deux semaines c’est chaud. Même en renonçant définitivement à manger et à dormir, ça m’a l’air d’être impossible. Mais en plus, j’ai besoin de décompresser, parce que je sors de neuf mois intenses dûs à la rédaction du Temple du temps (aux éditions by himself, car après avoir croisé le chemin d’un éditeur véreux et sans scrupules[1], (longue storie), j’ai préféré me débrouiller toute seule et ce n’est pas plus mal !). Du coup, je suis, comment dire… crevée ! Physiquement, psychologiquement, j’ai genre besoin d’une pau…
–Super ! On commence demain.
–Bon, bah si tu le dis.
Nous voilà, donc assis tous les deux et demie (ma mère était aussi présente, mais elle faisait pas mal d’aller-retour entre le salon et la cuisine, un peu pour écouter ce que l’on se racontait, un peu pour rétablir la vérité sur les tas d’histoires dûes à son job de Rabbin de communautés, des conversions, d’aumônier des hôpitaux et des prisons et plein d’autres activités que mon papa a assurées pendant des années. Et même s’il n’était pas du tout évident de toutes les réunir, cela valait vraiment le coup de les condenser afin de vous les partager.

Il y a franchement des tas de rencontres qui sont aussi passionnantes que tristes. D’autres sont supra croustillantes, comme on les aime. Parfois, à travers le récit de sa carrière j’avais l’impression, à des moments, d’être à mi-chemin entre la saga des « mission impossible « et le film culte des frères Naccache : « Nos jours heureux ».
Papa et moi avions discuté du passé, du présent et un peu de son futur. Son parcours et la façon par laquelle il a atterri au service des conversions, assez par hasard finalement (mais y a-t-il vraiment le hasard dans le Torah ?), service qu’il a dirigé pendant deux décennies, ont été fascinants. Au cours de ces chapitres, je me suis essayée à noter ses pensées sur ce qu’il a vécu et les leçons de vie qu’il en a tirées au fil du temps qu’il n’a pas hésité de me transmettre afin que je puisse les partager au mieux à mon tour.
Alors attachez vos ceintures pour cet entretien en off Broadway comme on dit dans le milieu, car ça démarre. Sans tabous, sans détours, sans fards. Les questions que je lui posais étaient directes et sans aucun ménagement. Pour bien comprendre ce qui l’a amené vers le métier de Rabbin qu’il a choisi personnellement et volontairement, je crois qu’il était important de revenir au tout début de sa vie, en commençant tout de suite le premier chapitre avec ces interrogations : Qui êtes-vous Rabbin Malka et d’où venez vous ? Avez-vous toujours voulu être Rav, aux services de la communauté, ou cela vous est-il tombé dessus comme le ciel qui vous est presque tombé sur la tête, par toutatis !
(D’ailleurs le dernier Astérix écrit par Alexandre Astier est incroyable, parait-il !)
Chapitre 1 : Naissance et vocation.
Ma première question était de savoir si l’on naît Rabbin ou si on le devient avec le temps et l’expérience. Parce que… quand même, je veux dire… est-ce que cette profession qui reste atypique, se résume -t – elle à avaler des quantités industrielles (sans conservateurs, ni en être un !) de Torah ? À enfiler un costume à la James Bond et à être au service de sa Majesté Hashem ? À rentrer chez un chapelier afin de choisir le plus noir et le plus haut de tous les chapeaux (après, tout dépend du tour de tête de la personne et du melon de la personne qui va avec !) ? À monter dans une Rav Mobile pour foncer droit vers un groupe de fidèles qui viennent prier à la même synagogue, en leur expliquant qu’à partir de ce moment c’est lui le Big boss des Minians, qu’il s’occupera désormais des célébrations telles que les naissances, les Bar et Bat- Mitsvot, les mariages, les enterrements, de visiter les malades, de régler tous les problèmes liés au couple et à l’éducation des enfants. Sans oublier de saupoudrer le tout d’une qualité certaine d’orateur, afin de faire passer des messages forts sans passer pour un donneur de leçons.
Et surtout, faut-il avant tout avoir des qualités humaines pour faire ce job ? Et lesquelles ?
Personnellement, la façon dont je vois la profession est un parfait mélange entre le révérend Robert Alden et le Docteur Baker de la petite maison dans la prairie. Avec des gens qui viennent se confier à tour de rôle, en attendant un conseil pour aller mieux dans leur vie. Faut-il aussi venir obligatoirement d’une famille qui a toujours vécu dans le respect des lois/des Mitsvot, en ayant baigné dans la potion magique du nom Torah ? Ou l’on peut très bien se réveiller un beau jour telle Cendrillon entourée de ses oisillons et se dire :
–Tiens et si je me mettais au service de la communauté juive. Oui, ce peuple à la nuque raide, petit en nombre mais grand par son caractère et son unité !
Avant de laisser une place totale à mon papa, je crois sincèrement qu’il faut être doté d’un certain altruisme, avec cette capacité à donner sans compter, capacité d’autant plus difficile que l’on ne reçoit pas grand chose en retour. Il faut aussi faire preuve d’une connaissance psychologique de l’être humain évidente. Il faut aussi aimer l’individu sincèrement et de tout son cœur, et l’aider à mettre sa pierre à l’édifice de ce monde qui manque de plus en plus de repère. Peut-être de père justement…
Pour mieux comprendre le chemin qui l’a mené au Rabbinat, j’ai demandé à mon père de me re-raconter, avec le plus de détails possibles, la manière et le contexte dans lequel il a grandi :
–Comme tu le sais ma fille, je suis né au Maroc, dans la ville de Meknès dans les années 50.
Le chiffre autour de sa naissance est toujours resté assez flou car à l’époque les parents allaient déclarer à la mairie, la date de naissance de leur enfant, un peu comme il le sentait. C’est ainsi que ma grand-mère a donné une date ultérieure de deux années à pratiquement tous ses enfants pour leur permettre de rentrer à l’école avec deux ans d’avance. D’ailleurs Jamila Malka née Abenssour, était maîtresse d’école, et était connue de tous, pour être une personne aussi intelligente que pragmatique.
Avec mon grand-père Zal’’, Nissim Malka, ils ont eu neufs enfants. Elle a toujours été une femme vaillante et pleine de courage. Tous les jours de sa vie, elle se levait à 5h du matin, ne se couchait jamais avant minuit (même pas en rêve je peux tenir ce rythme ! Moi à 21h je suis dans mon lit, à regarder une série et basta. Je me lève à 6h30, c’est déjà un exploit en soi !)
D’antan, je parle quand même de trois générations auparavant, les femmes étaient instruites en Torah MAIS d’une manière totalement différente de maintenant : question pratique du judaïsme elles étaient très fortes, de vraies Tsadekette/justes, comme on dit. D’ailleurs, pour avoir eu la chance de la connaitre jusqu’à mes treize-quatorze ans et de mémoire (ça tombe bien c’est le titre du livre !), je l’ai toujours vue faire ses trois prières par jour ainsi que sa lecture de psaumes quotidienne.
–D’aussi loin que je m’en souvienne, mes frères et sœurs et moi-même, avons toujours grandi avec les valeurs et la pratique du judaïsme et ce, depuis notre naissance. Ce qui a sûrement dû, quelque part ,influencer mes choix de vie et celui de mon grand frère qui est lui aussi Rabbin. En même temps dans le Mellâh, endroit fermé et réservé exclusivement aux juifs, nous n’avions pas vraiment d’autre activité que de nous rendre à la synagogue, fréquentant ainsi le Héder , avec l’obligation d’observer le Chabbat.
À ce propos, il y a cette anecdote qui m’a beaucoup marquée que tu me racontais quand j’étais petite : apparemment à l’époque, très peu de personnes, mis à part les riches, avaient ce privilège d’avoir une plata dans leur maison. Du coup tous les vendredis avant chabbat, chaque famille modeste envoyait l’un de leur enfant, déposer sa marmite de Dafina au monsieur qui s’occupait de les mettre à chauffer dans le four collectif du quartier. Il fallait venir la récupérer le lendemain pour le samedi midi.
–Oui et attention à toi, si tu ne donnais pas la pièce au bonhomme car tu pouvais être sûr que ta marmite disparaitrait mystérieusement dans la nuit !
–C’était un peu le doorman des marmites !
–Mmm… je ne vois pas trop la comparaison mais si tu le dis, je ne veux pas te contrarier.
–Je rebondis sur ce concept de « four collectif » qui m’intrigue parce que si les gens de ta génération que tu as retrouvés plus tard à Paris ou en Israël, te disaient que vous avez tous grandi ensemble au Maroc, ce n’est pas qu’une façon de parler.
–Ah non pas du tout. Tout le monde connaissait tout le monde. À tel point que si jamais il m’arrivait de ne pas avoir écouté mon Moré/ mon maître à l’école, avant même que mon père ne rentre du travail le soir, je savais qu’il était déjà au courant et que cela allait être ma fête. Je me souviens aussi très bien de sa main qui était géante en comparaison avec la mienne. On n’avait pas intérêt à jouer au plus malin, car une réputation était très vite faite et les étiquettes, que tu détestes tellement, étaient collées sur le dos d’un enfant de telle ou telle famille. Ne parlons même pas du cas où une jeune fille avait eu la mauvaise idée de parler à un garçon au coin d’une rue. Cela en était fini pour elle.
Ce qui m’agace un peu c’est que j’entends souvent beaucoup de gens parler du Mellâh de leur enfance avec une pointe de nostalgie, alors que moi je n’en ressens aucune. En fait, vois-tu, certains ont oublié le danger qui nous guettait si l’on s’aventurait à l’extérieur de « notre mellah » où nous étions tous confinés, ou plutôt parqués !
Effectivement, en dehors de notre ghetto, nous, les juifs n’étions jamais à l’abri d’un coup de couteau ou de choses bien plus graves qui restaient sous silence pour ne pas inquiéter les habitants et maintenir cette illusion de paix. Il n’était pas si rare qu’une personne de notre connaissance, disparaissait mystérieusement sans jamais plus DONNER de nouvelles.
C’est ainsi que vers les années 60 et quelque…, même si officiellement les liens avec nos frères musulmans étaient corrects, il n’était plus aussi bon d’être juif au Maroc. D’ailleurs, Denise, ma grande sœur, a été un réel exemple pour moi car c’est elle qui m’a fait comprendre ce que voulait dire : le dévouement pour les autres, le don de soi.
Dès qu’elle fut en âge de travailler, elle a tout de suite aidé mes parents et mes frères et sœurs en prenant par exemple en charge, les soins dentaires, qui coûtaient une véritable fortune.
–Je te rassure qu’ici aux states, aller chez le dentiste coûte hyper cher. L’autre fois j’ai dû me faire poser une couronne, je ne te dis pas j’ai dû payer en dix fois ma facture.
–Merci pour cette information cruciale, puis-je continuer ?
–Of course.
–On peut dire que c’est vraiment mon frère Gaby et elle, qui, en grandissant, ont été l’initiative du départ de mes parents de Meknès. Il semblerait d’ailleurs qu’ ils étaient affiliés à un mouvement qui se nommait : Le Dror Abonim/ les bâtisseurs de liberté ,qui existe toujours.
–C’est quoi le Dror Abonim ? Je n’en ai jamais entendu parlé
–C’ est un mouvement de jeunesse sioniste, socialiste qui prône les valeurs du bien collectif ,tel que :la philosophie des Kibboutz. Tous les Havérim/les amis sont tous égaux dans le mouvement. SON emblème représente un épi de blé et une Magen David tournés symboliquement vers la gauche. Donc ton oncle et ta tante, grâce au bouche à oreille ont adhéré à ce mouvement un peu communiste sur les bords, qui me fait un peu penser à la résistance de la France de 1940 ,vu que leur adhésion devait rester ultra secrète.
Au vu du contexte et des tensions qu’il y avait, même si en apparence le Maroc était un « havre de paix », il devenait très dangereux d’y rester. C’est pour cela qu’après quelque temps, il y a eu une vague d’Alya de plusieurs familles.
Comme je t’ai dit plus haut, et j’insiste bien sur ce point, nous étions arrivés à un stade où nous étions emprisonnés dans le ghetto, surveillés de près, et si nous avions le malheur de nous rebeller ou d’affirmer nos idées, notamment cette envie d’aller vivre en Israël, les conséquences pouvaient être graves.
Je rappelle que LE FAIT DE porter une kippa en bleu et en blanc ou des habits de la même couleur, était passible de prison! on risquait sa vie (chose que nous ne savions pas en vivant là-bas !).
Les choses se sont accélérées, quand, à l’issue de la guerre des six jours, deux personnes de la même famille qui avaient écouté à la radio la sonnerie du choffar depuis le mur des lamentations ont été tué par des policiers. La famille Layani avait enregistré ce moment historique par l’intermédiaire d’Europe 1.
C’est peu de temps après que mes parents prirent la décision de quitter « leur propre havre de paix » qui n’en était plus un, LAISSANT derrière eux tous ceux qu’ils avaient connus, pour monter en Israël.
J’avais 16 ans et ce fut un réel déracinement. Toutes nos vies ont été chamboulées. De plus, vu tout ce que j’avais entendu sur Israël, je ne te cache pas qu’en arrivant là-bas, j’ai assez vite déchanté, surtout que je voulais devenir pilote de ligne pour Tzaal.
–Mais attends, tu as bien travaillé pendant 6 ans dans l’armée, dans l’aviation justement ?
–Oui, sauf que je suis plutôt devenu mécanicien d’avion.
–Je t’imagine trop avec les lunettes d’aviateur et le bomber kaki à la Tom Cruise !
–Si tu veux.
Donc quand je suis arrivé…
La suite de l’arrivée en Israël dans ces détails la semaine prochaine.
[1] Éditeur véreux : Personne qui vous prend votre manuscrit, qui vous fait croire qu’il n’en a pas vendu un seul, mais vous avez la preuve qu’il ment. Vous n’aurez jamais les chiffres exacts, mais vu le nombre de photos envoyées et de témoignages de personnes qui ont commandé les aventures de Junes Davis, j’ai eu la preuve que l’on peut être un menteur et un voleur. Tout comme le shampoing Head and Shoulders, les deux à la fois. Comme il n’y pas écrit trop longtemps bécasse sur mon front, j’ai arrêté non seulement de bosser avec lui mais en plus je me suis renseignée, auprès d’avocats, pour qu’il arrête son business sur mon dos et celui de Junes (la pauvre, elle mérite pas ça ! D’ailleurs personne ne le mérite) mais hélas, cela me coûterait drôlement plus cher en frais d’avocat. Donc on avance et un jour je sais qu’il paiera et que justice sera faite !

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3 comments

Hanna 27 décembre 2018 at 13 01 14 121412

Merci pour ce récit, c’est passionnant, on attend la suite !

Reply
Junes Davis 27 décembre 2018 at 13 01 46 124612

merci Hanna

Reply
Cohen 31 décembre 2018 at 7 07 05 120512

Le passage sur la dafina dans le four commun m’a ramené des années en arrière quand mon père me raconter son enfance au Maroc …merci pour ce récit vite la suite…..

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