Alors Junes, c’était comment ta tournée ? Raconte !

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Alors Junes, c’était comment ta tournée ? 

Pendant mon Road trip, il m’est arrivé une histoire fort sympathique. Après avoir été à Marseille (soirée pleine d’émotion, de signatures, et de rencontres !), le lendemain je devais prendre le train pour me rendre à Lyon. Il était impératif que je sois pile, à l’heure pour l’enregistrement d’une émission de radio : les Wonders Woman (J’ai sur-kiffé l’équipe féminine, dont celui qui s’occupe de l’enregistrement !).

J’avais déjà du retard sur l’heure prévue. J’avais mis les gaz pour arriver aussi vite que je pouvais. À la sortie de la gare, la grande sportive que je suis, étais un hors d’haleine d’avoir fait rouler mes valises remplis de livres (le tome 3 et tous ses copains que j’ai écrit avant lui !). Je dégainais mon portable pour commander un Uber. Manque de bol, contrairement à New York, le temps indiqué pour en avoir un, était de 13 minutes. Ne pouvant pas me permettre ce délai, je courus vers la borne de taxi la plus proche. Je vous passe la Vdm quand l’une des roues de mes valises s’est barrée, et que j’ai dû porter/soulever/trainer les 8 kilos de bouquins.

Au bout de ma vie…


Mes cheveux de travers, je chope le premier taxi libre. Tel un sauveur, le chauffeur me délivre de mes bagages. Stressée comme un Cookeo en pleine cuisson, (j’ai pas pu m’en ramener un de France. Je suis trop dégoutée !), je lui donnais l’adresse et me renseignais pour savoir dans combien de temps nous arrivions. Il me rassurait et me faisait savoir qu’en moins de 20 minutes, nous serions à l’espace Hillel.

–Vous connaissez l’endroit ? 
–Oui, ma petite dame. Excusez-moi de vous demander ça, mais vous êtes juive ?  (La même phrase que dans le sketch d’Elie Kakou).

Pourtant, ce jour-là, j’avais ma perruque blonde platine. Je regarde dans le rétro pour essayer de glaner des indices pour savoir si lui aussi était juif ou non. En absence total de Maguen David et de poils qui débordent de sa chemise, je confirmais l’info en marchant sur des œufs.

–Peut-être bien que oui, peut-être bien que non. Pourquoi ? 

–Je m’appelle Monsieur Chalom. 

Il soulève sa caquette en poil de lapin ou d’ours (j’ai pas osé toucher son chapeau à l’aspect fort douillet! ) et il me montrait patte blanche, sa Kippa quoi !  

–Bah ça alors ! Le premier taxi que je vois et je tombe sur un coreligionnaire, c’est fou cette coïncidence. 

–Oh vous savez, chez nous, il n’y jamais de hasard.

Une fois les présentations passées, on se mets à discuter de tas de choses. J’écoute avec attention ce qu’il me raconte en me disant que cela me fera toujours de la matière (le pauvre, il ne sait pas encore je suis un vampire à histoires). Plusieurs fois dans la conversation, il me répète qu’il se prénomme Chabbat. Engourdie par un manque cruel de sommeil dû au décalage horaire, je n’avais pas tiltté que son nom + son prénom est = à Monsieur Chabbat Chalom.

Arrivant près de ma destination…

Il me donna sa carte et je lisais noir sur blanc son nom et son prénom, et n’y croyais toujours pas.

–Vous vous appelez vraiment comme ça ? Ce n’est pas une blague, alors ? 

–C’est ma maman qui a toujours aimé le mot Chabbat. 

Je lui confie que depuis des mois, je veux me rajouter le même prénom que lui Chabbat. J’ai demandé plusieurs fois à mon papa de me nommer à la Torah mais il m’a demandé de bien réfléchir car on n’ajoute pas un prénom à la légère. Si on n’utilise pas son nouveau prénom cela divise la chance. Et comme de base, je suis plutôt dans la catégorie des chats noirs (je l’ai déjà noté plusieurs fois, pardon si je radote), mieux vaut ne pas tenter le gars qui s’occupe de repartir la chance. 

Monsieur Chalom m’indiquait que nous étions arrivés et que notre conversation lui avait donné un peu de joie car il avait passé une journée pourrie. 

–Je suis ravie. Merci encore. À bientôt j’espère.  

–À bientôt. Madame Davis ! Cela va vous paraître bizarre ce que je vais vous dire mais je sens que vous allez vous découvrir une nouvelle passion pendant votre séjour en France. Parole de Chalom. Au revoir. 

Sur cette phrase énigmatique, je pressais le pas, et rentrais dans l’immeuble de la radio. Le soir venu, en compagnie de mon frère ce rabbin à la barbe courte et à l’humour décapant, je donnais une conférence dans les locaux de la Wizo devant un bon nombre de personnes.

Un peu avant la fin de ma présentation, je racontai une anecdote de mon livre. Miraculeusement, je voyais des sourires se dessiner et entendais des rires des gens présents. Avant ce soir-là, je n’avais jamais connu une telle adrénaline aussi fabuleuse. L’idée d’écrire un spectacle, un One Woman show venait de m’effleurer l’esprit. Le soir venue, j’en parlai même à mon mari en Face time. Il me ria au nez en m’expliquant par A + B que c’était hors de question.

–Pourquoi ? Parce que j’en suis pas capable ? Je trop suis nulle, c’est ça ? 
–Hé l’hystéro, j’ai jamais pensé ça ! C’est juste que si tu vas au bout de ton projet, tu vas devoir d’absenter de longues semaines et ça c’est pas possible. Les enfants et moi, on te veut avec nous.  

En raccrochant je rangeais mon idée, avec les 87800 autres que j’avais en tête (je rêve d’écrire une bande dessinée, d’écrire des scénarios de séries etc etc…

J’essayais de me focaliser sur le petit clin d’œil que D. m’avait envoyé un peu plus tôt dans la journée avec les paroles de Monsieur Chalom (la dame qui voit des signes de partout). J’en profitais pour LE remercier car depuis que j’avais commencé ma tournée des grands Ducs, je ressentais cette désagréable et très répandue sentiment de culpabilité qui me rongeait une partie du cœur. J’avais laissé ma famille (non sans une larme, enfin un torrent !) au profit de ma passion. L’éternel dilemme des mamans qui veulent avoir un métier, tout en voulant rester ultra présente pour ses enfants et son mari.

Quel est le bon équilibre ?

Sans pouvoir répondre à cette question, ce soir-là, je remontais les couvertures jusqu’à mon nez et jetais pour de bon Miss Culpabilité dans la Saône. Je pus m’endormir sereinement car j’avais pris deux décisions capitales qui allaient sûrement changé la face du monde :

1)D’abandonner définitivement l’idée de prendre comme 4e prénom Chabbat, parce que à porter tous les jours, c’est quand même vachement long. Et puis, personne ne le porterait jamais mieux que Monsieur Chabbat.

2) De continuer à rêver, de suivre mes envies tout en gardant en tête que ma priorité restera toujours ma famille. Et ça, ce n’est pas facile parce que parfois on a tendance à s’éparpiller. 

La suite de mon séjour, me démontrera que TOUTES les mamans de la terre ont besoin d’un break (minimum une fois par an) pour aimer encore plus sa famille….

Alors Junes, c’était comment cette tournée ? Raconte ! Partie II

La suite la semaine prochaine. Gros bisous. N’hésitez pas à m’écrire sur junesdavis55@gmail.com

Ah les vacances à la montagne en famille….

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Ps : Je tiens à remercier par écrit Le roi du Maroc qui s’est comporté à la hauteur de son rang car pendant mon absence, il a été mon-copilote. Hormis le fait d’avoir pris soin de nos enfants. Tous les soirs il vérifiait que mes trains du lendemain n’étaient pas annulés pour cause de grève. Il a bien fait car il a dû en changer plus d’un. Arriver à penser en équipe donne des ailes au couple. Il a fallu 15 ans pour en arriver à ce nano-sentiment qui n’est pas du tout encore gagner sur bien des points même si sur ce coup-là, il mérite sa couronne.

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