Chers célibs', et si on redescendait d'un cran …


Owuh là là ! Au secours, même ! On a la femme mariée de base qui va oser nous donner son petit point de vue (pourquoi petit ?) sur le célibat, alors que ça fait un bail que la dame n’est plus sur le marché !
Certes, mais cette histoire, je l’ai rédigée à l’aide d’un témoin qui a préféré garder l’anonymat (non, ce n’est pas ma soeureeeu !). La première chose que « ma source » m’a dite, c’est :
– As-tu mesuré le degré de difficulté d’avoir une relation saine avec quelqu’un aujourd’hui ? Parce que rencontrer du monde, on en rencontre, là n’est pas le problème, le souci, c’est d’aboutir enfin à quelque chose de sérieux avec une personne NORMALE ! Tu n’as pas la notion du nombre incalculable d’étapes et d’embuches par lesquelles il faut passer pour trouver l’élu ! Et si je t’entends me dire : « Faut arrêter de faire la difficile ! », je te casse en deux, Junes, compris ? Ce que je veux dire, c’est qu’il y a tellement de cas sociaux, que je peux t’en faire tout un exposé Power Point, pour te prouver que c’est une cata ! Les hommes sont devenus fous avec un sérieux problème dans le ciboulot, puisqu’ils ont trop de CHOIX !
Je pense sincèrement qu’il y a trop de femmes pour très peu d’hommes, voilà tout !
– Je ne suis pas sûre ! J’ai espoir qu’il y ait plein de mecs bien. J’ai même écouté un cours une fois, où le Rav disait : D. a créé autant d’hommes que de femmes sur terre. Il faut juste prier pour trouver son Mazal…
Alors risquant de me prendre les foudres de mon interlocutrice, je demande si passer par une Chadhanite/marieuse est envisageable ?
– Tu parles de celles qui te prennent pour un bout de viande, pour en faire de la chair à canon, et t’envoient au front de la guerre des rencontres, en te vendant-vantant des hommes ? En te demandant toute la soirée : mais d’où il sort ?
– Bonsoir, moi, c’est David.
– Bonsoir David. Ça va ?
– Oui, mais tu as huit minutes de retard.
– Je suis désolée, j’ai galéré pour me trouver une place.
– Y a pas de mal, mais je devrai les déduire de notre soirée, parce que j’ai un autre rendez-vous après toi.
– Ah… OK…
Après cette discussion, je ne pouvais pas me faire une idée claire sur le sujet, puisque je n’avais qu’un avis féminin. Eh bien ! Figurez-vous que pendant les fêtes, j’ai été amenée à me rendre compte de l’ampleur de la situation, suite à une conversation-échantillon que j’ai eue avec un jeune homme, lui aussi, celib’, qui m’a particulièrement fait réfléchir :
J’étais au Kiddouch, et un copain d’un copain de mon mari, nous demande si par hasard, nous avions dans nos connaissances une fille à lui présenter.
Direct, je scrute le bonhomme, et fais mon inventaire :
Physique : Normal ! 60/100 (La vache, t’est dure ! Mets-lui 10 points de plus,
y a Kippour qui vient de passer ! C’est d’accord, mettons 70)
Estimation de l’Age : Entre 29 et 34 ans.
Niveau de sympathie : 80/100, souriant, gentil, propre sur lui, quoi !
Je lui demande deux trois infos pour mieux le connaître, et en savoir plus, afin de l’aider au mieux dans sa recherche. À la première phrase, il me sort :
– Ce que je veux Junes…
Oups ! Déjà, tu commences mal, mon gars, avec ton « Je veux », parce que quand l’une de mes filles de cinq ans commence sa phrase par « Je
veux », je la reprends de suite, en lui disant :
– On ne dit pas « Je veux », mais « Est-ce que je pourrais avoir » !
Ce qui fait une grande différence !
Écoutons-le quand même ;
– Je voudrais (Bah c’est pareil, sauf qu’il l’a accordé au conditionnel. Bref, passons, après tout, je suis pas sa mère !). Une fille entre 18 (??) et 26 ans. Mais 26 ans, c’est vraiment le maximum. Je ne veux pas plus !
– Quel âge as-tu ?
– 35
– ….
– Faut qu’elle soit belle (évidement !), qu’elle ait des jambes interminables (ça va de soi, mon ami !), qu’elle soit douce. Qu’elle soit religieuse, mais pas trop (??) : Chabbat/cacherout/ nida, mais flexible !
– C’est-à-dire ?
– Par exemple : si je veux l’emmener par surprise en Grèce, et qu’on prend une salade dans un restau non autorisé, je ne veux pas qu’elle rechigne ou qu’elle me fasse tout un patacaisse comme mon ex !
– En gros, tu veux une pratiquante à la carte !
– Voilà ! J’aime bien ta formule ! Faut qu’elle soit gentille aussi, surtout pas vulgaire ! Classe ! Qu’elle sache cuisiner, qu’elle s’entende bien avec ma famille, parce que tu vois, c’est SUPER IMPORTANT ! Qu’elle ne soit pas trop susceptible, je déteste ça ! VOUS, les femmes (en me pointant du doigt !), vous avez tendance à prendre la mouche pour rien (Mon D., baisse ton doigt, ou je risque de te le trancher, petit !). On vous dit une phrase, et vous nous sautez dessus, alors que c’est pas du tout ce que nous voulions dire à la base.
– D’accord ! Le mieux, c’est qu’on passe directement à ce que tu ne veux pas, je crois que ça va aller plus vite.
– C’est très simple : tu me vires toutes les petites princesses sans scrupules qui te demandent au bout de deux minutes : Combien tu gagnes ? C’est quoi ton boulot ? Tu conduis quoi, comme voiture ? Tu m’exclus celles qui exigent des cadeaux, des bijoux, des sorties, des diners, de la galanterie, etc. T’es d’accord, Junes, y en plein des comme ça aussi ?
– Là, pour le coup, je suis entièrement d’accord, mais ça n’empêche qu’il existe des tonnes de filles super géniales, indépendantes, avec un boulot, qui n’aspirent qu’à se marier et avoir une famille !
– Sûrement ! Donc, si tu en une en stock comme je t’ai décrit, tu n’hésites pas à me contacter, je suis hyper OPEN !
– …
Ce qui a retenu mon attention, devant cette liste de critères absolument fascinante, tant elle est absurde, c’est sa demande au niveau de la pratique du judaïsme ! C’est vrai, quoi, il y a tellement de gens formidables, qui ne sont pas forcément méga observants, mais tellement ouverts, que je trouve cela dommage de passer à côté d’eux, au nom du niveau de pratique ! Après, y en a qui ne vont pas être d’accord, et qui vont me dire que pour eux, ça reste une priorité absolue, et je comprends !
Donc d’humeur bavarde, et voulant vraiment aider (se mêler) de la vie de ce célibat’ en herbe (compliqué), je décide de partager mon idée sur la question :
– Écoute, je comprends complètement tes demandes (quelle mytho je suis,
parfois !), mais regarde, toi qui a toute cette connaissance en Thora, qui est pratiquant et tout et tout, pourquoi ne donnerais-tu pas la chance à une femme, peut-être pas forcément Shomerete chabbat, mais qui a des qualités humaines/ des midot incroyables, qui aurait soif d’apprendre de toute cette lumière de Thora que tu as en toi ? Pourquoi se restreindre comme ça ?
Parce que, tu sais, le mariage, c’est aussi partager avec quelqu’un ce que nous avons, même au niveau de nos connaissances.
C’est là que je n’ai pas pu m’empêcher de lui raconter ma propre expérience (truc hyper agaçant que tout le monde fait, on parle d’un sujet, et y en a qui se sentent obligés de toujours tout ramener à eux ! Je supporte pas, bien que je sois en train de le faire en direct live ! Allez comprendre !).
– J’ai eu la grande chance de grandir dans une famille religieuse et pratiquante. Lorsque j’ai rencontré mon mari, on s’est vite rendu compte qu’on ne venait pas du même monde, mais j’ai vu en lui ses qualités d’homme avant tout (n’importe quoi ! T’es tombée amoureuse de son 1m86, oui !) Je me suis dit que peut-être qu’à nous deux, nous pourrions construire un foyer juif où nos deux éducations si opposées soient-elles, pourraient être complémentaires, et deviendront un enrichissement mutuel.
L’œil vitreux, son verre de coca à la main, il m’a regardé et m’a dit :
– Je vais aller me chercher un toast au saumon, t’en veux un ?
– Non, non, ça va, merci.
– À plus, alors.
– Oui, c’est ça, à plus…
Je crois que je l’ai soulé… non, en fait, j’en suis sûre ! M’en fiche, lui aussi il m’a enquiquinée la tête avec sa liste ! Je blague, vous savez bien que j’adore tout le monde et que personne ne me soule jamais. C’est vrai, en plus !
Alors mes chéris, ouvrez les yeux ! Il y a tellement d’hommes et de femmes magnifiques, qui ne demandent qu’à vivre en duo et en finir avec le solo !
Il faudrait juste envisager de redescendre d’un cran… Entourez vous le plus possible de gens positifs, optimistes, qui ne vous stresserons pas avec cette idée fixe de vouloir se caser A-B-S-O-L-U-M-E-N-T, car quand vous serez sous la Houppa, vous serez prêt, et rien que vous savourerez !
Amen.
Je vous souhaite de trouver votre Mazal très vite, comme ça vous pourrez lire ma chronique qui est en préparation :
« Quand le conjoint te rend fou, mais pas fou d’amour, non, non, juste tarée, folle… »
Je dédie cette chronique à tous nos célibataires extraordinaires, qu’ils se marient avec la personne qui leur convient, car comme disait ma grand-mère (Zal ‘’) : Chaque couscoussière a son couvercle. Y a pas de raison, il faut toujours y croire !
Énorme Bisou. All the best !Je vous retrouve la semaine prochaine. Excellentes fêtes !
Mes livres disponibles sur junesdavis.com

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