‘-Je te déteste Junes Davis ! Tu n’as jamais été en surpoids comment tu peux parler de transformation ? C’est abusé !
Cette phrase et le sentiment d’énervement qui va avec sont légitimes, mais regarde la photo, y a une flagrante différence mon chou ! À gauche je n’aimais pas mon reflet, à droite, comme le bifidus actif, je me sens vachement mieux de l’intérieur ! Et puis, crois-le ou non, on ne se voit pas tel que l’on est. On peut se montrer très sévère avec sois- même ! C’est même dingue ce manque d’indulgence. À part la fameuse copine qui ne se sent jamais concernée par le problème, avec zéro empathie dans la voix tu l’entends fanfaronner :
–Moi, je me suis toujours sentie très bien dans ma peau, je ne vois pas de quoi tu parles.
–Tant mieux pour toi alors !
Et tu lui souhaites juste de mourir dans d’atroces souffrances !

En parlant de souffrances, je connais : le tapage de nuggets et de frites à l’heure du diner des enfants, alors que tu trouves ça même pas bon !
-Le ventre qui gondole alors que tu n’as jamais voyagé à Venise !
-Les céréales que tu avales par poignet directement du paquet à ta bouche sans bol, ni cuillère parce que sinon le chemin est trop long ! Et même que tu en fais tomber plein à côté et tu que tu t’en fous !
-Quand tu as un coup dur, tu vas prendre direct ton réconfort vers le beau black présent dans ton placard : Mister Nutella. En plus, sa silhouette et la tienne se ressemblent de plus en plus ! Tu te tapes 5/6 cuillères à pleine bouche, avec les deux dents de devant toutes noires de chocolat avec deux sentiments qui s’affrontent : la culpabilité et le kiffe gustatif ! Comme tu te sens misérable, tu te dis : « Au point où j’en suis, autant profiter jusqu’au bout ! » et hop une 7e cuillère pour la route !
Dans mon cas, j’étais comme on dit dans le jargon sportif : skinny fat. Tu es d’aspect mince mais tu ne supportes pas ton reflet dans la glace car tu as du gras. Viens la réflexion poids lourd et un poil lourde :
-Tu t’en fous, t’es religieuse ! Tu n’as pas à te montrer en maillot.
Alors certes, je ne porte plus le bikini mais je reste un être humain et non un androïde dénué d’émotions qui ne pense qu’à son menu de Chabbat !
Alors j’ai décidé d’agir…
Tout a commencé quand je préparais la bar Mitsva de mon fils. Ma famille ne m’avait pas vue depuis un bail et je voulais éviter le fameux : « T’es enceinte et tu nous dis pas ? ». Six mois avant la date, je me suis donnée comme objectif de perdre les quelques kilos accumulés les cinq dernières années.Pour cela, je me suis mise au sport en regardant des Youtubeurs, entre autres Justine Galice et Thibault Godfrey. J’ai acheté un tapis de yoga, pris une prof de pilate une fois par semaine, et commencé à faire du Hit. Ce sont des circuits de cardio de 4 exos que tu recommences 6 fois de suite, le tout en 30 minutes. Ce fut la révélation : nul besoin de faire 2h de sport par jour pour lutter contre les capitons. Question timing, c’était Parfait !
C’est vers cette période que j’ai décidé de me lever très tôt, à 5h du matin.
Entre le boulot et les enfants, c’était la mission populaire pour me dégager du temps dans la journée. Le soir j’étais trop épuisée. Sur six mois, j’en ai perdu 5 kilos. J’ai mangé à heures fixes, avec des collations en m’appuyant sur le livre de Thibault Geoffrey. Par contre mon dîner je le prenais à 17h et rien après. ET NON UNE TISANE ET DU THÉ A VOLONTÉ NE FONT PAS TAIRE LES GARGOUILLIS DU VENTRE. Les deux premières semaines j’ai cru que j’allais crever et j’étais d’une humeur de chien, mais après franchement c’était moins dur. J’ai redécouvert les légumes. Tu sais ces trucs verts et longs que l’on appelle haricots verts. Pour varier les “plaisirs”, j’ai fait une liste de tous les légumes et chaque jour je me suis mise à cuisiner un différent.
Pendant la Bar-Mitsva de mon fils j’ai eu le droit à des : « T’as maigri non !? J’aime pas du tout ! » Je me mêle moi !? Allez comprendre… Après la soirée, cela était lâchage total, en roue libre, à suivre la moindre de mes envies à hurler GLACES ! GLACES ! GLACES chaque fois que je croisais un glacier ! Comme je continuais le sport le carnage alimentaire a été maîtrisé.
Et puis il y a eu le confinement…. Question sédentarité on a pas trouvé mieux.
J’ai repris en un clin d’œil tout le poids que j’avais perdu. Au bout de quelques temps, je voulais me re-reprendre en main, mais je ne pouvais pas retourner à mes dîners à 17 :00. Rien qu’à cette idée, j’ai eu des crises d’angoisses en hurlant : NON ! NON ! PITIÉ ! PAS LES HARICOTS VERTS ! PAS LES HARICOTS VERTS ! Alors je me suis posée les bonnes questions. Plutôt que de recommencer seule et faire le yoyo du ventre, avec la subtilité d’un bovin en chaleur, pourquoi ne pas me tourner vers une professionnelle ? Et là j’ai vu la différence, non seulement physique mais aussi psychique ! Être accompagnée, ça change tout !
Au début j’ai été super focus sur mon satané ventre qui a défaut de grossir pour tomber enceinte n’est même pas joli ! Je me revois donner des directives à ma coach :
–Je veux des abdos en béton !
Elle m’a écoutée avec une patience d’ange et m’a demandée de lui faire confiance en travaillant l’ensemble du corps qui inclus évidement le ventre. C’était parti pour 3 fois par semaine à 5h30 du matin pour un combo de pilate, cardio et muscu.
Et là catastrophe !
Plus je travaillais mon corps plus le poids sur la balance montait. En tant que véritable obsédée du chiffre, je l’ai hyper mal vécu. Ma coach m’a conseillée d’arrêter de me focus sur le chiffre, de stopper la torture mentale car plus on se muscle, plus on pèse lourd et on prend de la force. Et puis je suis tombée sur une vidéo de moi avec mes 5 kilos en moins… j’ai eu un choc ! Je me trouvais frêle, réduite, avec l’aspect d’un petit beurre de LU. Il y a eu un déclic mental : pourquoi devais-je absolument avoir le même poids d’avant mon mariage ? Qui en avait décidé ainsi ? J’ai 16 ans de plus. Je suis maman de trois kids, bon sang ! J’ai compris que je ne voulais plus ressembler à cette fille dans la vidéo car j’ai besoin de force et d’être en forme pour élever mes enfants.
Aujourd’hui, j’entame mon 3e mois avec toujours le rythme de 3 fois par semaine accompagnée et 1 fois toute seule. Il m’arrive de taper encore dans les Chocapic, et les Kinder de temps en temps mais je n’en fais plus une maladie. J’ai lâché prise ! Si j’ai mangé un truc pas top et alors ? Le prochain repas je me ferai mes fameux légumes au four qui sont très bons d’ailleurs !
Chabbat je mange un peu de pain, me lâche sur les plats parce qu’il faut faire honneur à Chabbat, mais Hashem n’a jamais demandé de manger comme une Gargantua tunisienne ! Faire honneur à Hashem passe aussi par prendre soin de son corps !
Astuce : quand tu prépares Chabbat, pour t’éviter de manger tes incroyables boulettes à 10 :00 du matin, coupe des bâtonnets de concombres et des carottes et tu pioches chaque fois que tu as faim.
Si je récapitule mon chou :
1/ N aies jamais peur d’investir de l’argent dans le sport car c’est ton capital santé sur du long terme.
2/ Trouve une personne qui te convient, mais fais gaffe aux charlatans. Y en a plein !
3/ Les régimes à s’affamer, c’est old school !
4/ Aie un journal de bouffe où tu notes tout ce que tu manges et tu vois les aliments qui sont en trop et tu supprimes.
5/Trouve un équilibre sport-alimentation avec seulement 20-30 minutes par jour !
6/ Ne te compare à personne car tu es unique !
Le sport c’est comme l’écriture, un peu tous les jours !
Mais surtout apprends à t’aimer. Ne fais pas les mêmes erreurs que moi à stresser car tout va bien ! Ne te rend pas malade pour quelques kilos en plus. Si ça te gêne au point d’en souffrir, n’hésites pas à te tourner vers des pros car 50 % du problèmes est dans la tête aussi ! Gros bisous.
Ps : bientôt la sortie de mon prochain roman Le gang de Brooklyn !