Et si on était à l’aise pour en parler… Mikvé et couple !

Lorsque j’ai eu Anaïs au téléphone, et que j’ai eu connaissance de son métier, je me suis dit que c’était le moment de poser des questions que je n’avais jamais osé demander à ma maman à l’époque. Eh oui! Il y a quinze ans maintenant, ma mère avait été ma prof de préparation au mariage.

Je vous laisse imaginer le taux de fluidité de mes éventuelles interrogations, et à quel point j’étais à l’aise! La preuve, pendant des années, j’ai cru que les couples avaient l’obligation de se retrouver physiquement parlant le soir du Mikvé. Pourquoi je m’étais mise cette idée en tête?

Va savoir ma biche encore où est-ce que j’avais lu ça? Aucune idée…

Je ne vous raconte pas le conditionnement social et mental dans lequel je me mettais, la journée du Jour J:

–Allez ma Junes, ce soir c’est le grand soir. Celui des retrouvailles, comme ils disent. Quand faut y aller, faut y aller!Mets de côté ta fatigue, les problèmes avec les enfants, le boulot, la multitude de tâches que tu as à faire, tu t’en fiches, après trempette on donne tout. GO ! GO ! GO DAVIS !

Si j’avais été sur un ring de boxe avec casque, gant, protège dents, plus enthousiaste que jamais, je serais en train de sautiller comme une sauterelle, face à mon adversaire.

Go, go, go Davis ???!

Lorsque le mari rentrait, je lui faisais part de ma motivation un tantinet forcée, en lui mettant une pression tellement grande que lui ressentait l’effet inverse. Pulsion-répulsion! Pire que ça! Comme un pou belge, j’étais terriblement vexée que l’homme de ma vie, à l’idée de notre «association», se montre aussi motivé qu’une chaussette sale planquée depuis des mois en attendant qu’on vienne la chercher (la chaussette, pas le mari).

Dès que je revenais le cheveu mouillé, s’il ne m’attendait pas, assis au bord du lit entrain de patienter, nœud pap’ au cou, et champagne en main, c’était la guerre. Fallait voir les cris monstrueux que je lui infligeais, allant parfois jusqu’aux insultes «Saleté ! Moi qui t’ai donnée les plus belles années de ma vie! Et vlan! Voilà que Monsieur se la joue «pas d’humeur»! ».

«Je t’en ficherais moi, des humeurs! Tu viens ici tout de suite. Je suis censée t’avoir manqué!».

Tel un mouton allant à l’abattoir, il me répondait:

«Ok, ok, ça va, c’est bon. Crie pas. Approche et retrouvons-nous. N’attendons pas que tes cheveux sèchent, même si cela fait deux cent mille fois que je te dis de prendre le temps de te les sécher au sèche-cheveux, parce que je n’aime pas quand ils sont mouillés…»

«J’ai préféré ne pas perdre de temps pour te retrouver plus vite!»

«Tu aurais dû…»

« Quoi??»

«Je disais que personne ne s’était pendu durant ton absence, même si tu nous as tous beaucoup manqué.»

Heurtée dans mon amour propre, j’avais découvert que l’homme était un être humain comme les autres, et que passer en «programmation» n’était pas la meilleure chose à faire. Je croyais que c’était une grave faute de ne pas se retrouver le soir même du Mikvé. Plus tard, au bout de huit ans de mariage, en discutant avec une amie, j’ai appris que j’avais tout faux! Elle m’a même confirmée l’info par un Rabbin agréé.

Me regarde pas ! Je ne suis ni Rabbin, ni agrée !

Bien sûr que c’est une grande Mitsva d’être ensemble, mais si l’envie n’est pas là, bah… personne ne nous met le couteau sous la gorge. En gros fils, tu fais ce que tu veux dans la période ON/permise. La OFF/non permise est assez galère pour qu’en plus, on vienne te prendre la tête, et te dire quand tu dois être avec celui ou celle qui partage ton lit. Et puis, il faut avouer qu’après presque deux semaines de séparation, c’est coton de revenir comme si de rien n’était, en fredonnant à tue-tête l’une des chansons de Frankie Vincent, ce poète antillais.

Il faut se re-séduire, redécouvrir, recréer une complicité, briser le froid, qui a eu le temps de s’installer entre l’homme et la femme. Bordel, on est pas des machines ! Et si on a besoin de 24 heures en plus pour se remettre dans l’ambiance, c’est pas la fin du monde!

ALORS TU VAS ARRETER DE TE SENTIR MISÉRABLE, NON DESIRABLE, À VOULOIR DIVORCEE ET TE DIRE QUE TU TROUVERAS MIEUX AILLEURS AVEC UN HOMME QUI TE SAUTERA DESSUS QUAND TU VEUX, OÙ TU VEUX ! PARCE QUE CELUI-LA EXISTE QUE DANS LES FILMS QUI DURENT 1H30!

Maintenant on est passés aux séries pour que la vie factice (ou par procuration) dure plus longtemps. Je ne critique pas. Vous savez toutes que je suis Madame Addict aux séries. Je vous en conjure, ne m’enlevez pas ma dose, sinon je vais crever! Comme disait ma grand-mère Zal:

«Tu prends celui-là ou un autre, c’est kif-kif. Au moins le tien tu le connais et tu fais avec. Donc Junes, sèche-toi les cheveux après le Mikvé.» Oui, mémé promis!.

Après mon petit exposé sur «comment se prendre la tête pour rien», voici les astuces qu’Anaïs préconise:

1. Comprendre que le mariage est un travail sur soi-même constant (et pas sur l’autre). La théorie du moindre effort ne fonctionnera pas. Pour un Chalom Baiit en bonne santé, on travaille sur ses défauts et on sublime ses qualités. Pas la peine que l’autre les pointe du doigt. On les connait suffisamment pour bosser sur soi.

2. Il faut aussi accepter l’idée que nous ne détenons pas la vérité absolue. Quand elle m’a dit ça j’étais vénère je ne vous dis pas! Quoi? Comment ça quelqu’un a une autre vision des choses que moi? La mienne est la meilleure puisque c’est la mienne! Mauvaise ou bonne nouvelle, la personne avec qui on vit, a elle aussi sa version de sa vérité avec sa sensibilité, sa perception des choses et ses bagages à main. Flûte!

3. Apprendre à dire les choses ,au lieu de prendre sur soi. Nous ne sommes pas des sacs qu’on remplit! C’est normal qu’à la fin, le sac se craque et tout part en cacahuète belges! (La Belgique est à l’honneur de ma chronique aujourd’hui.) Il faut dire tout, oui, mais au bon moment et de la bonne manière.

4. Faire de nous deux une entité, un team, affronter la vie en collaboration et non en mode #Terminator#Sarah Conor#Detruire les humains, et plus particulièrement mon homme.

5. Réserver toute l’intimité sexuelle du couple exclusivement au couple! n parler, oui car ce n’est pas un sujet tabou mais je vous en prie adressez-vous aux bonnes personnes! Les copines / les collègues / la famille, s’abstenir!!! Ils ont leur conception du couple, et vous raconteront souvent ce qui marche pour eux. Et cela ne veut certainement pas dire qu’il y a un problème chez vous!Il faut intégrer l’idée que chaque couple a son rythme, son épanouissement personnel. Il n’y a aucun couple semblable à un autre. Il n’y a pas de règle, et nous sommes libres d’être le couple que nous souhaitons. Il suffit de le construire, et ce sera celui qui nous convient le mieux.

Si vous souhaitez prendre des cours de Tahara Amishpaha contactez Anaïs, en plus d’être belle, elle est top!

Je vous embrasse mes chéries.

Ps : Je pas en tournée la semaine du 15 Décembre ou je serais sur Paris/Marseille/ Lyon. Je viendrai avec mes livres et le dernier poulain de l’écurie Davis. Pour plus d’info écrivez moi au junesdavis55@gmail.com

 

Blogs Récents