Cet été, avec le Duc, question gestion des grandes vacances, on a innové. Le « on » n’est qu’une façade de solidarité et d’entente conjugale, parce qu’en vrai, je n’avais rien à avoir avec la décision de ne pas envoyer les kids en colo/centre aéré/maison de correction :
– Tu comprends, ça coûte un bras ! Et puis, on part quelques jours en vacances. Le reste du temps, on va s’en occuper.
– Qui va s’en occuper ? Moi, pardi, et toute seule en plus, pendant que toi, tu seras au boulot.
S’étaient ensuivies des féroces négociations pour arriver à un résultat plus ou moins équitable :
– Tu me laisses trois dates pour ma tournée en Israël, contre deux mois et demi. Deal ?
Là, tu sentais la panique dans sa voix :
– Trois soirées ? Mais qu’est-ce que je vais faire avec eux pendant que tu travailleras ? T’es dure de me laisser tout seul, Junes ! OK, OK, vendu, mais éloigne tes talons Louboutin de mon visage steuplait, tu risques de me crever un œil !
Alors j’ai dû m’organiser pour les O-C-C-U-P-E-R ! Une partie de moi (très forte) voulait les laisser devant les écrans jusqu’à ce que le blanc de leurs yeux prenne une dangereuse teinte rouge sang, à force de s’exploser les yeux devant une vitre. Tels des prisonniers d’Azkaban ou de Prison Break, je leur aurais filé un plateau-repas trois fois par jour, et hop, ça aurait été réglé ! Attends, c’est bon, j’ai bien été élevée au club Dorothée et aux clips d’M6. Je me revois très bien des heures entières à hurler en silence devant les Worlds Apart, en essayant de reproduire la choré de : « Baby come back ! ».
C’est pas pour autant qu’en grandissant, je suis devenue demeurée (cela reste à prouver ! Voir la vdm qui arrive plus bas dans le texte !). Cependant, une autre partie, celle de la culpabilité me disait que ce serait sympa (normal) de leur apporter un peu plus que du YouTube à plein tube. Les faire un peu bosser le matin, et prévoir une sortie culturelle l’après-midi, serait pas mal comme programme (help! help !) car lorsqu’il a fallu s’assoir avec eux, cela m’a direct replongée dans le cauchemar de mon enfance : les passeports de vacances ! J’entends encore résonner la voix de mon papa :
– Si tu finis ces trois pages, tu es libre.
– Mais je n’y arrive pas, je ne comprends rien du tout.
Et lui, avec sa patience qui lui vaut aujourd’hui une médaille d’or aux jeux olympiques des bon parents, venait s’assoir près de moi dans l’espoir que je comprenne quelque chose.
Two hours later…
– Donc si on fait ça, ça fait ça. T’as compris ?
– Non walou/rien.
– Mais c’est pas vrai ! (En s’arrachant la barbe !) Tu étais où quand D. a distribué l’intelligence ?
En général, celui qui passait répondait à ma place « en train de se maquiller », et cela finissait en une énorme bagarre qui réduisait mes trois pages en une.
Du coup, j’ai dû prendre sur moi, et surtout prendre une petite jeune pour m’aider à remplir ma tâche : les faire réviser dans le but qu’ils oublient pas tout ce qu’ils avaient appris pendant l’année. Le résultat a été désastreux ! À coup de grosses larmes dès que la petite jeune pointait le bout de son micro short en jeans. Heureusement que les après-midis rattrapaient le tout.
Nous avons visité tous les trucs touristiques que la ville de New York propose. À commencer par Madame Tussauds (j’ai pris la pose avec Kate et William et Anna Wintor) le musée Gulliver, (le monde entier en version miniature, méga fun !), le musée Ridley (une sorte de Guinness des records, mais illustré), etc.
Au bout de la troisième semaine, j’avoue que j’avais épuisé mon « stock option » d’idées. Je m’étais dit que c’était le bon timing pour faire le tour de la ville en bus sur deux étages. Hélas, le prix m’en avait vite dissuadée :
– 95 Dollars par personne, ils charrient ou quoi ? Ils nous prennent pour des touristes !
En désespoir de cause, j’avais fouillé sur le web pour trouver : « tour guidé en bus pour visiter les sites où ont été tournés tous les films de super héros ».
– Tiens, ça va plaire à mon grand, ça ! Lui qui fait que se plaindre qu’on ne fait jamais rien.
Quel dommage que j’aie juré à une autorité rabbinique de ne jamais écrire de gros mots sur mon blog, parce que j’en aurais bien plusieurs à citer, histoire de me défouler !
Anyway, toute contente, j’avais pris les places. Sauf que nous n’y étions pas encore !
Vdm Numéro un liée à cette sortie : Il fait 40 degrés à l’ombre, je descends tout Manhattan avec les trois, qui à tour de rôle m’informent : j’ai chaud/j’ai faim/ j’ai froid, y a trop de clim/j’ai chaud/j’ai faim/… pour arriver cinquante minutes plus tard et me rendre compte que j’avais un jour d’avance sur la date indiquée sur le papier !
Vdm numéro deux toujours liée à cette sortie : Il fait encore 40 degrés. Mon mari et mon fils me font vérifier 200 fois que c’est le bon jour. On y est, on attend, et un gars bizarre nous regarde. Comme dans les westerns avec la meule de foin qui roule, je le fixe et il me fixe, nous nous fixons sans rien faire. Et après onze minutes, il vient vers moi, et me demande si je suis bien Madame Davis :
– Oui, pourquoi ?
– Ah super ! C’est moi, votre guide, pour les deux prochaines heures.
– Top. Il est où le bus ?
– Quel bus, Madame ? On va tout faire à pied.
En entendant cette info, je crois que mes enfants ont vraiment souhaité me jeter sous un taxi jaune. Ils n’ont jamais été aussi unis de toute leur vie qu’à ce moment là ! Paniquée, je m’étais demandée dans quel plan pourri je nous avais embarqués mais… mais contre toute attente, le plan pourri s’était avéré être une sortie trop sympa. Le petit gars qui en réalité s’appelle Chris, nous avait raconté des tonnes d’histoires sur l’architecture de certains buildings new yorkais et pourquoi ils ont été choisis comme lieu de tournage, type le Daily Planet dans Superman ! Nous avons eu droit à des tonnes d’anecdotes et des secrets de tournages inédits. Pour couronner le tout, notre guide était en réalité un acteur qui jouait dans plein de séries (Gotham, Orange is the new black…), et nous avait même confié qu’il allait passer quatre mois en Arizona pour tourner un film afin de gagner de l’argent. Lui qui aimait le théâtre, était obligé de « faire du cinéma » pour manger, car monter sur les planches ne rapporte apparemment pas grand-chose. C’est pour ça que dans le milieu du cinéma, certains acteurs ont peu d’estime pour ceux qui se contentent de jouer uniquement dans de supers productions hollywoodiennes. Même mes fifilles de six ans étaient pendues à ses lèvres tant il était cool. Ne parlons même pas de mon grand qui était aux anges (pour une fois). Comme quoi, faut toujours donner la chance au produit et à ses projets même les plus fous…
En parlant de projets, je devais gérer aussi mon boulot, comme celui d’écrire une toute nouvelle série littéraire pour Torah Box. Travailler de façon plus soutenue pour Lev Tov, l’association dont je suis la marraine, ainsi que s’occuper de la sortie de mon prochain bouquin qui sort en octobre, et encore plein d’autres trucs. J’entends encore le Duc de Boulogne me dire :
– Avec tout ce que tu as en cours, tu ne vas pas continuer à publier tes chroniques, cette année !
Je lui répondais par l’affirmative, car avoir de nouveaux challenges c’est sympa, mais rien ne vaut l’amour que j’ai pour nos rendez-vous du lundi ! Il est clair que je rempile pour une nouvelle saison, mes amis ! J’ai encore des tas d’histoires à partager avec vous, alors je vous embrasse, et on se retrouve of course, very soon !
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