Mes amis, j’espère que vous avez passé un bel été. Le mien a été sacrément mouvementé. Il me tarde de vous partager ces dernières semaines qui ont été très palpitantes ! À chaque petit changement de vie, on parle de microstress, à mon stade, je volais au-dessus de stress-land. Je vous raconte tout ça en détail ! Je n’arrive même pas à croire que la semaine prochaine ce sera Rosh Hachana. En attendant, je déclare la saison 6 de mon blog ouvert ! C’est parti !
12 juillet 13h 30 : Je rends les clefs de mon appart new-yorkais. Chaque fois que je m’étais imaginée ce moment, je visualisais mon corps tout entier s’accrocher aux murs, hurlais ma peine, versais des litres de larmes, mais en réalité… nada ! Comme nous avions un avion à prendre le soir même, le mari, comme à chaque fois était hyper stressé. Le nombre de valises a joué un grand rôle…
– HUIT VALISES ! NON MAIS HUIT VALISES !
Et la peur de rater le vol y était aussi pour beaucoup…
– Mais il est 13h30 ! Notre avion est à 20h00.
– Oui mais on sait jamais avec le virus et tous les papiers qu’on demande maintenant ! En cas de pépin, je veux avoir du temps ! Allez, grouille- toi et vérifie une dernière fois que l’on a rien laissé… Franchement 8 valises, ça risque pas !
Un petit tour et puis s’en va ! On claque la porte avec zéro émotion à la clef.
12 juillet toujours à 13h30 : Suis officiellement sans domicile fixe.
13 juillet : Arrivée sur Paris. On fonce vers le premier RBNB.
14 juillet : je fais semblant de m’extasier devant les avions de chasse qui passent au-dessus même si cela me passe par dessous la jambe ! Je suis beaucoup plus heureuse de redécouvrir l’ambiance du Gan Israël en déposant mes filles chaque matin. Avec du Machiah en stéréo qui me fait saigner du tympan droit. Qu’importe-je revis ! Durant la journée, je remange Français et suis en mode Rémy de Ratatouille.
Chaque bouchée est une explosion de saveurs. Après avoir mangé de l’américain pendant 10 ans mon palais devient un sanctuaire de kif gustatif ! Et ne me sortait pas : « Oui mais le resto le Marais à NYC , c’est sympa ! » Je ne demande qu’une simple tomate avec du goût ! Je suis une femme simple.
16 juillet : Après 2 ans d’absence physique, je passe Chabat avec mes parents, ma sœur, mon frère, son fils de 7 ans. Dans ma tribu, en terme de « collage corporel », j’ai la réputation d’être aussi froide que la reine des neiges. Enfant, les pipis à 8 n’ont jamais été pour moi. Une petite bise, une poignée de main, une tape sur le dos, c’est tout ce que j’ai à offrir et pourtant, dès que je vois ma mère, je me jette sur elle, en pleurant de manière totalement incontrôlable. Tout ce que j’ai refoulé pour l’appart, a atterri sur sa veste. On passe un Chabbat de folie. Même quand mon neveu a déboulé dans ma chambre à 7h00 du mat le samedi matin, sautant sur le lit, avec pour ordre de lui préparer son chocolat chaud, j’étais contente.
18,19, 22, 26, 27, 28 : Mes dates de tournée, en duo avec mon fils. Je découvre mon petit grand garçon qui gère super bien les allers et retours en train, le contact avec vous et la gestion des stocks. Son style vestimentaire commence à s’affirmer et j’aime beaucoup son collier en python. Rien à voir avec la tournée, mais il fallait que je le place quelque part. Lui, qui m’ avait bassiné la tête avec ses « Je veux pas faire de longues études. Je veux être entrepreneur ! » Vient Dudu, je vais te montrer un aperçu de la vie active, quand tu dois te lever aux aurores et de courir d’une ville à une autre en portant des kilos de bouquins ! » Le gosse a tout géré de A à Z, je n’ai rien compris. Entre fous rires, et complicité, à notre retour il m’a dit qu’il voulait travailler à plein temps avec moi.
– Va à l’école et après on verra.
– Mais quelle école ? Et dans quel pays ?
– J’EN SAIS RIEN ! POSE PAS TROP DE QUESTIONS JE SUIS TROP STRESSÉE !
10 août : Pas d’appart. Pas d’écoles. Aucune nouvelle de l’agent juive pour avoir une date de notre départ vers Israël (ce qui était le plan initial ! Vous suivez? non parce que même moi, j’ai du mal !). Aucune perspective, aucune piste Paris-New York-Israël ? Faites vos jeux, rien ne va plus ! Chaque fois que j’y pense, j’ai l’impression d’être dans un labyrinthe sans fin, ou coincée dans un rubik’s cube. Dès que j’essaye de trouver la bonne combinaison je suis dans un cul de sac, où il y en aura toujours qui va être sacrifié… mais qu’importe ! Avec le RDM, tous les matins on est au café en bas de la maison pendant que les enfants dorment et ON KIFFE !
11,12,13 jusqu’au 26 août : On est deux fois par jour au café. Je me prends pour Rachel et mon mari pour Chandler mais à la place du canapé on est assis sur des chaises en osier. Notre Gunther est Amir (oui le même prénom que le gagnant de The Voice !). Il est méga sympa, retient nos prénoms dès le premier jour et a le sens du commerce. La preuve, il se fait livrer du pain Cacher juste pour nous et nous le facture 2 fois plus cher ! Il a flairé les bons clients. On regarde les gens passés, et je me délecte du style vestimentaire des parisiens et parisiennes. Y a pas à dire Paris est la capitale de la mode et cela fait du bien !
En parallèle, je rencontre plus de dix jeunes auteurs qui veulent se lancer dans l’auto-édition. À certains, je leur propose même d’éditer leur livre tant je crois à leur projet. Je veux miser sur eux et leur talent. Beaucoup ont écrit des trucs super et ont honte de me les montrer. Quand d’autres ont écrit 2 chapitres et se proclament déjà écrivain car leur livre est un chef d’œuvre ! J’aurai le droit à « Excusez-moi Madame Junes mais vous ne savez pas ce que c’est de travailler des heures entières sur une oeuvre !? Ce que j’écris est extraordinaire ! Je ne sais pas si je peux vous le faire relire ou vous faire confiance car j’ai peur que vous me piquez ce début de manuscrit ! » J’eus un un fou rire intérieur et avais voulu lui répondre : « C’est très bien de croire en soi mais parfois, il faut aussi redescendre de quelques étages ». Je me retiens car je me rends compte que le problème vient de moi : à force de ne pas vouloir se mettre en avant par humilité envers Hashem et envers tous les gens du monde qui font des choses vraiment extraordinaires comme s’occuper d’un membre de leur famille âgées, sauver des vies, travailler dans un hôpital, rendre visites aux malades…etc la liste est longue, on laisse une trop grande place à l’autre qui oublie ce que de manière très très modeste vous avez déjà accomplie…
Lundi 30 Août : Je poste cette chronique en vous faisant la promesse que même si je change de pays, je continuerai d’honorer nos rendez vous du lundi qui est mon oxygène, notre monde à part que seul vous et moi comprenons et ça ce n’est que bonheur !
On se retrouve mercredi avec les meilleures recettes de Rosh Hachana de nos blogueuses culinaires !