La Tsedaka, OK, mais si je n’ai pas de fric…

On le sait, le freak c’est chic, surtout quand on en a un peu, beaucoup même, mais comme disait notre Enrico national : « Dooonnez, dooonnez, dooonnez, donnez donnez-mooooi (oui, quatre fois de suite, dans la chanson originale) D. vous le rendra. Il n’y a pas de honte à être le mendiant de l’amour… etc.
Oui mais voilà, dans notre communauté, il est clair que nous ne parlons pas de donner seulement de l’amour aux mendiants, pour reprendre mot pour mot les propos de Macias, mais de donner de la Tsédaka/ des sous, qui veut dire « charité » ou plus précisément : « justice » !
Contrairement aux autres protagonistes (c’est comme ça que ça s’écrit ?), notre « mode de donation » n’a rien à voir avec les philanthropes tels que Bill Gates, ou Warren Buffett, qui distribuent leurs millions comme bon leur semble. Chez nous, c’est un poil différent, car nous avons l’obligation de donner dix pour cent de notre salaire tous les mois (le Maasser). Eh oui hélas ! C’est pas genre, tu donnes quand ça te chante, no, no, no, même si rien ne nous empêche de chanter en les donnant !
Allez donne-les ! Yala ! Fais pas ta barre, de toute façon, c’est un commandement comme les 612 autres, on n’a pas le choix !
D’ailleurs, je suis certaine que le concept de la Tsédaka a inspiré le très célèbre dessin animé de Disney, Robin des bois ! On prend aux riches pour redistribuer aux pauvres, même s’il faut faire gaffe à certains Rabbins des bois, qui nous sollicitent alors qu’ils viennent de fôrets sombres que l’on ne connait pas.
Donc deux questions se posent :
Grand A : À qui reverse-t-on les dix (++) pour cent de notre salaire ?
Faut avouer que c’est un souci. On voudrait donner ce que l’on peut, à ceux qui ont peu ! Mais, on va pas se mentir, c’est pas les organismes, ou les associations malheureusement, qui manquent à l’appel. Nous sommes constamment sollicités, par les dons Leetchi qui circulent H24 sur les réseaux soucieux, pour aider celui-là ou celui-ci. Nos synagogues, nos Yéchivoth aussi, ont besoin de nous. Et même quand on veut faire sa prière tranquillou au Kotel, on sait d’avance qu’il va falloir préparer ses pièces de dix shekels, afin de les distribuer de bon cœur, à tous ceux que l’on croise là-bas, qui nous fendent le cœur. Alors, on fait comment ? On donne à qui ? À quoi ? Quand ? Qui passe en priorité ? Les familles dans le besoin ? La construction d’un Mikvé pas loin ? Soutenir ceux qui diffusent et étudient la Thora ? Les volontaires qui interviennent sur le terrain ?
Sérieux, il y a de quoi s’y perdre avec tout ça ! Car l’envie d’aimer et d’aider est là, mais concrètement, on fait quoi ?
Alors, je suis partie demander autour de moi, en mode enquête exclusive, ou envoyée spéciale (à ce propos, j’ai appris sur TPMP, qu’ils ont réduit la diffusion de ces magasines à une fois par mois. Ça m’a fait grave de la peine, sur le coup ! Oui, enfin de la peine, vite-fait quoi ! Perso, je suis plus fan de Stephan Bern et ses docus sur Versailles !)Bref, passons, donc je dirais que nous avons plusieurs possibilités qui s’offrent à nous :
– On choisit dix institutions différentes qui nous tiennent à cœur, et on répartit à parts égales une somme symbolique. Certes, le montant est petit, mais avec plusieurs autres petits, ça peut faire une rondelette somme à la fin.
– On donne tout au même endroit. C’est simple et efficace. En plus, si vous connaissez le boss d’une assoc’, à qui vous faites 100 % confiance, alors c’est top ! Y a plus qu’à faire un virement automatique, ou un chèque et un Check !
Ou encore, on connait personnellement des gens, des amis, qui sont dans le besoin, qui traversent une passe difficile. On peut leur proposer de leur reverser notre Maasser, mais alors attention, parce que là, ça devient coton. C’est vachement délicat, comme situation, parce qu’on peut vite les mettre mal à l’aise ! Le mieux, dans ces cas-là, c’est de prendre des gants (de Boxe même), et de leur soumettre l’idée, et à eux de décider s’ils acceptent ou pas. Le plus simple, reste de tout donner à son Rab’, et lui saura à qui redistribuer vos sous. On peut aussi lui glisser un mot sur ces fameux amis, qu’il fasse l’intermédiaire, afin que ce soit fait de façon anonyme, et comme ça, y a pas de malaise.
Ah oui ! Parlons-en, du côté anonyme, parce que s’il y a bien un truc qui m’horripile au plus haut point de mon crâne, c’est lorsque les gens se mettent à se vanter de ce qu’ils donnent. Je s-u-p-p-o-r-t-e pas ! Exemple :
– T’es au courant, Junes, que c’est moi qui finance une partie des revenus du Rabbin, quand même !
Je me souviens très bien que je voulais répondre ça :
Raymond, va me brancher du courant, pour que j’électrocute le bonhomme. Comment ça qu’est qu’il a fait ? On va le punir pour abus de « Je me la pète grave » ou « Comment je suis passé à un cheveu d’être classe ? Et comment je viens de tout gâcher, si j’avais été moins bavarde, et en conséquence moins balourde ! » Dommage pour toi ! Charge à 300, Raymond, et charge bien !
À la place, j’avais répondu ça :
– Super, mais tu devrais distribuer des flyers, avec écrit ce que tu viens de me gonfler, pardon de me confier. Je pense que ce sera plus efficace, que de le dire à chaque personne que tu croises ! Et merci pour le Rabbin, hein !
Rien que d’en parler, ça m’énerve encore.
Allez, n’en parlons plus, et parlons du grand B) : Si je ne peux pas moi-même me permettre de donner mon Maasser, comment je fais ?
Pas de panique, l’ami ! J’ai écrit toute cette chronique seulement pour répondre à cette question, qui peut nous ronger de l’intérieur tant on peut se sentir mal.
Déjà, il y a plusieurs formes de donations, qui sont pas forcément monétaires, et heureusement !
Dans le milieu relige, mais pas que, il arrive souvent que lorsqu’une jeune accouchée rentre chez elle avec son baby, les gens du quartier lui préparent des (bons) petits plats (parfois c’est pas terrible, mais c’est l’intention qui compte, comme on dit !). Le but est de soulager la jeune maman de la charge de travail qui l’attend, en plus de son nourrisson. Vous allez me dire :
– Attend, ça c’est pas de la Tsedaka, mais du Hessed/ de la gentillesse-bonté !
Aussi, mais pas que… Car lorsque l’on va faire ses courses, et que l’on pense à prendre de la nourriture pour la mamounette, c’est aussi une forme de donation. C’est de l’argent transformé en plat de lasagne (j’ai une recette de folie que je vous mets en bas de texte). On peut donner des vêtements, ou encore du matériel de puériculture en excellent état, qu’on utilise plus. Des meubles qu’on a en surplus. On peut aussi donner son temps, en tant que bénévole, comme ceux de Lev Tov (d’ailleurs, on organise une grosse soirée. Je serai sur Paris entre le 21 et le 28 janvier. Notez sur vos agendas, la gueuse Davis sera dans la place ! J’espère vous voir).
Et on peut faire des sandwichs !
Comment ça ?
Oui, oui, vous avez bien lu, des sandwichs ! Il y a deux semaines, j’ai reçu un message pas comme les autres. Une maman m’a raconté son histoire incroyable. Comme beaucoup de mamans franco-israéliennes (même aux États-Unis, c’est comme ça), elle doit préparer des sandwichs pour ses gosses. Ici, on appelle ça la Lunch-Box (quelle galère, cette affaire, n’empêche !).
Un jour, elle a entendu que l’un des enfants de la classe de sa fille n’avait pas de déjeuner, faute de moyens ! Alors, mon héroïne a commencé à en préparer quelques uns en plus, pour qu’aucun enfant de la classe n’ait faim. De fil en aiguille, ces quelques sandwichs préparés en plus, sont passés de 10, à 20, 30, 40 jusqu’à 300 ! Eh oui ! L’idée a tellement plu qu’elle est devenue un vrai leitmotiv pour toute l’école, et plus loin encore. Tout le monde autour d’elle s’est mis à en préparer, pour qu’aucun enfant n’ait plus jamais faim. Je ne sais pas pourquoi, j’ai trouvé l’idée sensationnelle, tant elle était concrète ! C’est non seulement de la Tsedaka pure et dure, mais c’est du Haavat Israël, le vrai ! Qui je précise, n’a rien à voir avec le fait d’habiter en Israël. C’est une pratique qui peut se faire partout sur le globe de la terre).
Cette maman a créé l’effet deux en un Haavat +Tséda, mon Friend !
Avec son pain, son cornichon, sa tranche de charcut’, elle a fait un coup double avec de la Tsédaka. C’est juste formidable !
C’est pourquoi je voulais noter ces quelques lignes en ce lundi matin, pour souligner que chacun à notre niveau, comme cette maman, nous avons un potentiel de folie, pour aider ou contribuer à faire des choses formidables, car vous êtes chacun extraordinaire.
Je vous souhaite d’être toujours du côté de ceux qui donnent plutôt que de ceux qui reçoivent, comme on dit. Be who you are, because you are great, and you can be much more!
Je vous embrasse, et vous retrouve très vite.
Bisous mes choux
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Recette des lasagnes de Junes Davis
Allez au supermarché. Achetez des lasagnes, mais celles où il y a écrit Ready to Cook/ prêtes pour être cuites. Sinon, ça met trois plombes.
Achetez du parmesan ou de la mozzarella. Prenez une sauce tomate de votre choix, ou faites-la vous-même. Réservez la sauce (J’ai mis deux ans à comprendre ce que voulait dire le mot « réservez » en cuisine. Véridique, je m’énerve devant la recette en criant mais réservez quoi à la fin ?). Ensuite, vous mettez une couche de lasagne, une couche de tomate + Mozza ou parmesan, ou les deux, une couche de lasagne, une couchede sauce tomate + Moza ou parmesan ou les deux. Enfournez au four qui aura été au préalable chauffé 10 minutes avant à 180 degrés, et c’est parti pour 40 minutes de cuisson : L’astuce de tâta, c’est de couvrir le dessus, et 15 minutes avant, vous enlevez le top pour laisser dorer. Bon appétit.

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