Il y a quelques années, nous assistions à cette vague d’auteures, oui, avec « es » parce que c’était généralement des femmes, qui écrivaient des livres du genre Chick lit. Traduction de Chick lit : Littérature pour poulettes.
Vous savez ce genre de bouquin qui se caractérise par une jeune femme, entre 20 et 30 ans, célibataire, qui a un goût prononcé pour les vêtements et la fête. Habituellement, soit elle travaille dans un domaine glam’ tel que la mode ou l’organisation d’évènements, soit elle déteste son boulot ! Mais surtout, elles sont toutes à la recherche de la nouvelle star de leur cœur : un homme qui les aimerait en retour ! Ce type d’aventures est toujours saupoudrée d’humour et de dérision, qui sont les spécificités essentielles de la Chick lit.
Les meilleurs restent : le Journal de Bridget Jones, Les petits secrets d’Emma, People or not people, Chic et Choc, et bien évidemment le best of the best : Les confessions d’une accro du Shopping de Sophie Kinsella (pour les avoir tous lu, à partir du 5eme le concept s’essouffle un peu. L’héroïne, Becky devient un peu tête à claque sur les bords).
Le jour où j’avais parcouru les rayons de la Fnac, celui du Passage du Havre, mon gobelet Starbucks à la main, j’avais été attirée par sa couverture criarde. Je croyais tomber sur un énième livre-détente qui allait me vider la tête (genre ma tête elle est tellement pleine, qu’elle a besoin d’être vidée. Mais que lisait Einstein, mes amis ?). Sauf que Duo à trois est bien plus que cela ! C’est même l’un des livres que j’ai lus qui m’a donné envie d’écrire à mon tour. Pourquoi donc ?
Sous ses airs « Vla que je te mets du vert et une petite meuf en mini-jupe » sur la couv’, l’histoire est très profonde et réveille des situations compliquées que l’on a tous plus ou moins connues. C’est le récit de deux amies d’enfance, qui se connaissent depuis toujours : Rachel et Darcy. L’une est studieuse (avocate), au physique assez banal (selon elle) et l’autre est une vraie fêtarde, dotée d’une beauté incroyable (et elle le sait) ! Elles ont la petite trentaine, et dès le début, on sent que cette amitié pèse sur Rachel. Elle reste amie avec Darcy parce que « c’est comme ça, je l’ai toujours connue », ou « je ne peux pas imaginer ma vie sans qu’elle en fasse partie ». Cela nous plonge directement dans ce type de relation que l’on traine comme des boulets toute notre vie parce que… c’est la vie. Envisager une séparation est tout simplement impossible. Surtout que depuis la première ligne, on adore détester Darcy qui est une vraie peste. Elle n’hésite pas à rabaisser subtilement Rachel pour ensuite lui montrer que celle-ci l’adore et a besoin d’elle. Ce type de relation toxique, difficile à détecter ou à expliquer à notre entourage, nous bousille notre quotidien. Car ce sont toujours des petits mots, des petites remarques, d’apparence insignifiants qui nous font du mal. Ce n’est que bien plus tard, une fois la décision prise de se séparer que l’on se demande pourquoi on ne l’a pas fait avant ! Bien sûr que c’est dur, mais qu’est-ce qu’on se sent mieux après. Même si cela n’enlève rien au fait que cette personne nous manque. Forcément, puisqu’elle a toujours fait partie de notre vie et laisse une place vide !
Au fur et à mesure des pages, on prend directement parti pour Rachel, en la plaignant. On n’arrête pas de se demander comment elle fait pour supporter Darcy. Et cela jusqu’à la dernière page, mais le plus beau c’est qu’il y a une suite : Duo à quatre. C’est l’une des meilleures suites de livres que j’ai lues jusqu’à ce jour. On reprend exactement l’histoire où on l’avait laissée, mais avec le point de vue de Darcy, avec une nouvelle aventure qui commence.
On va découvrir les épreuves auxquelles Darcy sera confrontée, qui vont changer foncièrement ce personnage. La fin de ce duo de bouquins est magistrale. La psychologie des personnages et leur évolution sont parfaites ! En fermant le livre : on se sent grandi.
On apprend aussi que dans la vie ce sont nos choix et notre comportement qui créent des situations compliquées. Comme disait Albert Einstein (encore celui-là) : « La folie, c’est de faire toujours la même chose, et de s’attendre à un résultat différent ».
Je vous embrasse. À lundi pour ma chronique sur mes aventures de française new yorkaise qui galère pas mal ! Bisous. Me contacter sur junesdavis55@gmail.com
Ps : Ci-joint le résumé : Rachel et Darcy sont les meilleures amies du monde. La première est encore célibataire, alors que la seconde va bientôt se marier avec Dex. Après une soirée bien arrosée, Rachel finit sa nuit dans les bras de… Dex ! Ne sachant pas trop s’il s’agit d’une erreur de parcours ou d’un véritable amour refoulé depuis longtemps, les deux adultes décident de se donner du temps. Ils se rendent rapidement à l’évidence que le désir est là pour durer. Afin de continuer à s’aimer, les amants devront trouver la meilleure façon d’annoncer leur amour à l’épouvantable Darcy.
