Le roi Lion ou plutôt le cauchemar au ciné !

Depuis le 15 juin, mes enfants sont en vacances. Chaque jour, je me creuse la tête pour trouver des activités. Dès que j’ai vu que Le roi lion dans sa version 2019 sortait à l’écran, j’ai sauté sur l’occasion pour tous nous emmener (re)voir ce chef-d’œuvre. La nostalgie plein le cœur, me rendait euphorique. Le matin même, je parlais de mon projet avec une amie. Très vite, nous avions décidé, que je prenne ses enfants âgés de 4 et 6 ans, en plus des miens de 12 et 7 ans.
Arrivés sur place, on commande notre sceau de pop-corn (ceci, n’est pas une métaphore !) et nos litres de boissons. Soudain, que vois-je courir juste à côté de la machine à maïs soufflé ? Un cafard taille XXL, bien sûr ! Apparemment, lui aussi voulait voir Le roi lion. Dans la famille écœurée je voudrais la mère Davis ! Bonne pioche. Autant vous dire que si j’avais été en face du génie d’Aladin, mon premier souhait aurait été de faire disparaitre le pop-corn et d’irradier tous les cafards de la planète terre ! Mais comme le dira Mufasa, le père de Simba : « Chaque animal et insecte ont un son rôle à jouer pour l’équilibre de la faune et la flore. C’est l’histoire de la vie, de ce cycle éterneeeeeeel ». Mon fils méga maniaque, qui lui aussi avait vu l’avant-première me dira d’un ton radical :
–Même pas en rêve je touche au sceau. Il m’a gâché le plaisir !
Mes jeunes filles, moins regardantes en mangeront volontiers.
On arrive dans la salle, on s’installe, et dès les cinq premières minutes je suis en folie tant j’ai le cœur qui chavire en souvenir de mes années 90. Hélas, pour le reste du film, les seuls moments où Le roi lion me fera vraiment vibrer, ce sera quand mon fils, assis trois sièges plus loin, fera vibrer mon portable avec ses messages : HELP ! HELP ! Pourquoi tu nous as emmenés voir un documentaire animalier ? C’est mieux d’aller au Zoo, non ? Quand est-ce qu’on part ?
Hormis les animaux plus vrais que nature qui tchatchent entre eux, la magie du dessin -anime a été supprimée, de même que deux ou trois moments cultes. Je commençais à m’ennuyer ferme quand on arrive à la scène, attention spoil ! (Mais bon je considère que vous connaissez l’histoire !) où Scar est entrain de se débarrasser de Mouphassa. Seulement voilà, lorsque deux vrais lions se fracassent, c’est nettement plus violent à regarder que dans un dessin animé, surtout sur écran géant. Soudain, je sentis une main m’agripper : celle de la fille de ma copine. De sa petite voix terrorisée, elle me dit :
–Je veux ma maman.
Je veux lui répondre qu’il m’arrive souvent de réclamer la mienne. Mais comme elle habite à plus de 14 000 kilomètres, c’est mort pour qu’on déjeunent ensemble régulièrement.
La petite se réfugie dans mon cou. Je sens son petit corps frêle tout contre moi, qui a besoin d’être protégé. La vérité, c’était trop chou ! J’étais partagée entre texter sa mère ou la garder tout contre moi. Pourtant, hormis les miens, j’ai du mal à changer les couches, et à consoler les enfants des autres, mais là, elle était franchement trop mignonne. J’essaye de la calmer, mais Fifille 1 commence elle aussi à flipper et la voilà qui se blottit à son tour contre moi.
Les seules qui étaient à fond étaient Fifille 2 et la grande sœur qui s’enfilaient les pop-corn et buvaient à tout va. Au milieu du film, la fille de ma copine s’est carrément mise à pleurer, et à réclamer sa mère de manière totalement incontrôlable :
–JE VEUX MA MAMAN ! JE VEUX MA MAMAN !
Faisant tout pour la consoler, je finis par texter la maman, qui texta la nounou pour qu’elle rapplique chercher la petite qui aura sa série de cauchemars assurés pour un mois (la petite, pas la nounou). Sentant la pression des autres téléspectateurs, je finis par sortir de la salle, Fifille 1 sur mes talons qui me suit comme mon ombre (là où je vais même dans la maison, elle est là, dès mon réveil. Si c’est pas mignon ! Non, c’est pas mignon !). Je préviens mon fils de mon absence et lui demande de surveiller les deux seules qui profitent du moment. J’aurais le droit à :
– Tu me prends vraiment pour ton baby-sitter ! J’exige d’être payé.
Même dans le noir, il sentit mon regard tellement noir qu’il s’était vite rattrapé :
–Tout ce que tu veux maman que j’aime. Ne me tue pas steuplait !
–Et fais attention à ta sœur qu’elle ne mange pas trop car elle risque d’avoir un trop plein.
–Un trop plein ? Ça veut dire quoi ?
–Un trop plein de nourriture
–Mais pourquoi tu dis trop plein ? Pourquoi tu dis pas plutôt qu’elle arrête de trop manger !
–C’est une manière plus élégante de le dire.
–Comment tu le dirais en Anglais ?
–J’en sais rien et j’ai pas le temps. Je dois descendre. Je compte sur toi.
Je dévalais les escaliers, confiais la petite à la nounou, puis remontais au pas de course. Fifille 1 me demanda de faire un stop aux toilettes. Au point où on en était ! Et puis, c’était pas comme si je ne connaissais pas l’histoire, hein ! On re-rentre, se re-rassoit et à l’instant ou je reconnaissais la voix de Beyoncé qui hurlait dans les hauts parleurs « Can you feel the love tonight » (#Elton John c’était mieux ta version, bro !), Fifille 2 me DIT :
–I don’t feel good !/ Je me sens pas bien :
–C’est-à-dire ?
–Je vais vomir.
Oh Boy ! En moins de deux, les petits pop-corn firent leur réapparition, mais sous une autre forme. J’eus à peine le temps de choper le sceau quasi vide. Là j’ai bien cru me faire jeter pour de bon par nos voisins de cinéma. Les pauvres, ils n’avaient pas demandé à s’assoir près de nous !
Après, ce petit entracte, Fifille 2 se sentit beaucoup mieux et hop nous voilà clouées sur nos sièges pour les trente dernières minutes du film.
Alors est-ce que je conseille d’aller voir Le Roi Lion en live action comme on dit ? Pour les grands à partir de 8 ans, why not ? Le manque d’originalité scénaristique est à pleurer d’ennui, même si le film en lui-même est incroyable de réalisme. J’ai plutôt l’impression que Disney nous prend pour des fournisseurs officiels de monnaie. En mode Casa Del Papel, braquage de souvenirs (la saison 3 est top) ! Ils nous ont déjà fait le coup avec : La Belle et la bête, Le livre de la Jungle, Dumbo, et récemment Aladin (rien ne vaut Aladin dans son petit veston sans chemise en dessous) avec leur pseudo soupe-féministe de Jasmine qui est aussi grosse (la soupe-féministe, pas Jasmine !) qu’un palais de mille et une nuits. Manquerait plus qu’ils nous ressortent Blanche-neige et les 7 nains ainsi que Cendrillon. Laissez nos souvenirs d’enfants tranquilles (et nos traumatismes avec !). Allez-y messieurs, dames les scénaristes, secouez le cocotier de votre imagination et emportez-nous loin, très loin, même sur un tapis volant si vous voulez, et écrivez-nous de nouveau dessins-animés. Le monde a besoin de rêver ! Nous avons besoin de nous évader juste le temps d’une projection ciné !
À très vite pour une spéciale : Les indispensables de sa valise quand on s’habille Tsniout ! Bisous

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