Meurtre pendant le confinement. Chapitre 4. Fin.

Qui a tué Adolph ? Réponse dans quelque paragraphe ! 
Moshé Bensaquen avait été enfant très doux.

Durant toute son enfance, il avait été choyé par sa famille aimante. Entouré de sa mère, son père et de ses deux frères, il se rappelle très précisément de certains moments partagés avec eux. La plupart étaient heureux. Jusqu’à ses huit ans, sa vie n’avait été que rire et douceur. Un matin, ses parents lui avaient réservé une belle surprise. 

Sa mère Rivka, la plus aimante des mamans, avait attendu qu’il se lève pour lui annoncer qu’ils partaient tous en vacances : 

–Mon Moshé, va vite te brosser les dents et habilles-toi ! On part quelques jours en Galilée. On prend la route dans une heure. Va te préparer mon petit génie ! Lui avait-elle ordonné en lui ébouriffant les cheveux. 

Deux heures plus tard, sur la route qui l’aient menée vers leur destination, la famille Bensaquen chantait ! Moshé se souvient de l’excitation qui l’animait à la perspective de leurs vacances. Il se souvient encore du sourire de son père qu’il lui avait lancé à travers le rétroviseur. À mi-chemin, Alon déclara qu’il devait mettre de l’essence. Il s’était arrêté à la première station qui avait croisé leur chemin. Lorsqu’il était sorti pour faire le plein, le père de famille constata qu’il n’y avait pas grande monde à cette heure-ci. Dès lors Alon ne se montra pas méfiant envers le jeune homme qui s’était approché de lui. Les vitres de la voiture baissées, son grand frère, Eliézer s’était mis à hurler tout à coup pour prévenir son père. Le jeune homme venait de sortir un énorme couteau de son pantalon. Son père n’eut aucun temps pour réagir. L’avantage de prendre par surprise sa proie, fut que l’agresseur pu lui planter son arme en plein cœur. Sans réfléchir, Rivka sortit en trombe de la voiture pour se jeter vainement sur le tueur pour tenter de le maitriser. D’un simple coup d’épaule, il avait mis la femme à terre lui tranchant la gorge d’un coup sec. Du haut de ses 12 ans, Eliézer eut pour reflexe de vouloir protéger ses frères. Comprenant qu’il fallait sauver le reste de sa famille, il ferma sa vitre aussi vite qu’il le put. Hélas, il ne fut pas assez rapide car il fut tué lui aussi avec son petit frère. Seul Moshé eu le temps de s’échapper en ouvrant la porte de son côté. Il courut aussi vite que ses jambes le lui avaient permis. La peur au ventre, il s’était interdit de se retourner. À deux kilomètres de la station essence, en pleine autoroute, le petit garçon à bout de souffle s’était écroulé par terre. Heureusement, qu’un couple en voiture s’était arrêté sur le bas-côté pour lui venir en aide. Puis, ce fut le trou noir complet. 

Lorsque le petit Moshé s’était réveillé à l’hôpital, il n’avait pas compris où il était. La seule chose qu’il sentait, fut ses péottes contre son visage. Il voulait appeler sa mère mais comme un coup dans l’estomac, la réalité le frappa de plein fouet. Sans réussir à se contrôler, il se mit à pousser de terribles hurlements. Après quelques secondes, une infirmière apparue, lui assurant qu’il était en sécurité. Il lui était impossible de se calmer, car le petit Moshé revivait le traumatisme et avait des images sanguinolentes plein la tête.

L’infirmière l’avait tenu fermement pour tenter de l’apaiser. Sauf que le petit Moshé ne pouvait pas se calmer car s’il le faisait, il acceptait l’effroyable réalité. Or, il ne le voulait pas. Sinon, c’était comme s’il trahissait sa famille. Luttant encore un peu avec l’infirmière, un docteur apparut et ce fut une nouvelle fois le trou noir. On lui avait injecté un sédatif pour qu’il se rendorme. Au bout de cinq jours, comprenant que s’il ne changeait pas d’attitude, les adultes ne le laisserait jamais sortir de l’hôpital, il décida de jouer la comédie. Tout était dans l’art de ne rien dévoiler. Ne pas parler, de faire semblant. De ne pas rien confier. Jamais et à personne. Après trois jours de plus, son plan fonctionnait. Il fut confié à sa jeune tante, Tsipora qui venait à peine de se marier. 

Chaque matin lorsqu’il réveillait, 

Il savait qu’il disposait de quelques secondes de répit avant que la réalité ne lui revienne de plein fouet. Même avec les efforts que sa tante et ce nouvel oncle avait déployé pour qu’il se sente à l’aise, Moshé ne s’était jamais senti chez lui. Il était désormais orphelin. Depuis le jour du drame, Moshé Bensaquen était mort en un sens avec le reste de sa famille. Mort de l’intérieur. Son âme de juif l’avait quitté et avait laissé place à un esprit composé de haine et de vengeance. Contre qui ? Contre la vie elle-même. L’âme en miette, guidé par de la rancœur, il avait grandi en rejetant tout ce qui était de près ou de loin, lié à D., la religion, ou la spiritualité. Lorsqu’en apparence, il s’était remis de ses blessures, le petit Moshé avait repris le chemin de l’école. Sa tante fut très vite mise au courant de la situation. Son neveu avait un QI, bien supérieur à la moyenne. Il fallait qu’il saute deux, voire trois classes pour exploiter son potentiel intellectuel extraordinaire. Un peu déboussolée par la perte de Rivka et Alon et d’hériter soudainement de ce neveu si particulier, Tsipora se laissa guider par les professionnels. C’est ainsi que Moshé grandit. Il eut son Bac à 16 ans et devint l’un des plus jeunes chimistes du pays. 

En parallèle de ses brillantes études…

Le jeune Bensaquen avait mené son enquête pour essayer de reconstituer ce qui s’était passé juste après qu’il se soit enfuit. D’après ce qu’on le lui avait rapporté, le boucher s’était donné la mort dès qu’il eut fini son massacre. Il se renseigna aussi, pour connaitre les origines du tueur pour tenter de comprendre les raisons qu’il l’’avait poussé à commettre de tels actes. Et contre toute attente, le boucher était un terroriste récidiviste. Il avait été relâché avec dix autres comme lui, contre la vie sauve d’un agent épargnée d’un agent du Mossad. À partir de cette information, Moshé voua une haine sans nom contre son gouvernement. Comment les dirigeants avaient-ils pu commettre une bévue aussi grave !? Même si l’affaire avait été classée et qu’il avait reçu un dédommagement financier, lui, réclamait justice ! Après plusieurs tentatives pour obtenir la réouverture du dossier de sa famille dans le but qu’il n’y ait jamais plus ce type de procéder, ses requêtes furent rejetées. À maintes reprises, sa tante et son mari l’avaient supplié d’aller de l’avant. Alors pour avoir la paix, il fit semblant de passer à autre chose. Consumer par le feu de la vengeance, il se jeta à corps perdu dans ses études afin de devenir un homme riche et puissant qui lui permettrait d’accéder au pouvoir et de changer le monde ! 

Quelques années plus tard…

Bardé des plus prestigieux diplômes scientifiques, il fut démarché par un très gros laboratoire allemand. Le contrat valait son pesant d’or qui lui permettrait de mener une vie plus que confortable. Cela dit, s’il acceptait l’offre, il devait travailler sur un projet top secret et déménager à Berlin. Moshé qui avait toujours été très solitaire n’eut aucun problème à accepter ces deux conditions. Il quitta son pays, se promettant de revenir pour venger sa famille. Moshé vécu deux ans en Allemagne. Il avait des collègues plaisants. Son travail était très apprécié. Il avait 26 ans et plaisait beaucoup aux femmes. Le cœur et le corps vide, il ne ressentait jamais rien, pour personne. Il était simplement de passage dans ce monde pour atteindre ses objectifs. Un soir, rentrant de la salle de boxe où il aimait s’entrainer quotidiennement, il alla récupérer sa voiture au parking. Il fut surpris de découvrir une enveloppe de papier kraft posé sur le siège du côté passager. Il l’ouvrit et découvrait un téléphone, accompagné de photos prises de lui, dans tous les endroits où il s’était rendu les 15 derniers jours. Un mot lui indiquait qu’il allait être contacté dans les plus brefs délais. Troublé, il reposa le paquet et mit le contact pour rentrer chez lui. À peine était-il sorti du parking que le téléphone sonna. Il répondit. Écouta. Resta silencieux. Une heure plus tard, Moshé venait de s’engager à fournir des informations confidentielles sur le projet top-secret sur lequel il travaillait depuis quelques années. C’est-à-dire à l’élaboration d’un virus contagieux, mortel, et incurable. Le projet était de le propager dans le monde entier pour éliminer le plus de monde possible sous des raisons sanitaires. Une fois que ses nouveaux employés jugèrent qu’ils en avaient assez pour faire couler leur concurrent, Moshé reçut l’ordre de démissionner. Très vite, il fut envoyé en France sous une nouvelle couverture pour effacer toute trace de lui. Par pur provocation, il choisit Adolphe comme prénom symbolique ! Il savait que ses nouveaux patrons allaient apprécier l’allusion, étant donné qu’ils faisaient partis d’une société secrète du nom de H.I.ND.R.A. Celle-ci reprenait toute les grandes idées du 3e Reich. Même si l’idée d’avoir un juif à la tête de leur projet les rebuter, ils s’étaient résolus à l’utiliser, et se débarrasser de lui, dès que tout sera mis au point. 

Pendant 5 mois, 

Adolphe fit prit en main pour perdre toute trace de son accent qui trahirait son origine. Personne ne devait remonter jusqu’à lui et découvrir qui finançait ce monstrueux projet. Afin de n’éveiller aucun soupçon, on lui avait fortement conseiller de se marier avec Adèle Levy. Une enquête interne avait été menée, et cette femme rentrait dans les critères voulus. Pas terrible physiquement, cette jeune fille sans histoires, serait très flattée qu’un homme comme Adolphe Sax s’intéresse à elle. Aveuglé par l’envie de détruire le monde, Adolphe/Moshé avait accepter sans éprouver la moindre émotion. Cela faisait des années que son corps était vide. Il ne ressentait jamais rien. Sauf que dès qu’il l’avait vue, il l’avait détesté. Ce nom Levy qu’elle portait, il le haïssait. Son regard niais, sa gentillesse dégoulinante l’écœuré. Comme il avait appris très jeune à ne rien dévoiler de ses émotions, ce ne fut pas trop difficile de cacher ce qu’il ressentait pour elle. Lorsqu’elle s’était confiée sur la rémission de sa mère, sa promesse faite à D. pour qu’elle guérisse, son blabla de fille de juifs d’intello bobo, lui avait donné la nausée. Dans le début de leur relation, chaque fois qu’il devait la toucher, pour se donner du courage, il buvait au goulot plusieurs verres de vin. Il avait dû supporter ses amies, les maris de ses amies, les enfants de ses amis. Il ne les aimait pas. Tout en eux, l’éprouver physiquement car ils étaient tous insouciants. Menant leur petite vie bien tranquille. Aucun d’eux, n’avaient vu leur père et leur mère se faire ouvrir la gorge sous leurs yeux. Marqué au fer rouge. Jamais il ne sera comme tout le monde. C’était comme ça. 

Au bout de trois mois de mariage, 

Adèle lui avait annoncé qu’elle était enceinte. Feignant l’enthousiasme, il avait joué les bons maris en prétextant un besoin crucial d’aller lui acheter un cadeau pour fêter ça. En réalité, il était parti vomir. Comment pouvait elle-être enceinte !? Lui qui avait pris toutes les précautions nécessaires. Où est-ce qu’il s’était planté !? Un enfant… se répétait-il encore et encore. Il était parti acheter un téléphone à puce et avait composé à la hâte ce numéro de téléphone qu’il devait utiliser qu’en cas d’extrême urgence. À la première sonnerie, il mit au courant son interlocuteur. On lui répondit que c’était très bien : Mes félicitations ! Emmener donc votre femme au restaurant car qui sait… d’ici quelques années, peut-être que vous ne pourrez même plus faire ! Et ceci sera le fruit de votre travail !  Il raccrocha, errant en bas de chez lui, et rentra. C’est là, qu’il vit Adèle de dos. Elle ne pouvait pas le voir, ni l’entendre qu’il était rentré car elle avait un casque sur ses oreilles. Sa femme était près de la fenêtre. Elle portait une chemise blanche transparente qui faisait ressortir ses formes. Et même son ventre arrondit qui portait son enfant. Son enfant. Son enfant. Son enfant. 

De sa voix cristalline, elle chantait une chanson. O Jérusalem. Cette même chanson que son père et sa mère avaient chanté dans la voiture quelques minutes avant de se faire assassiner. Sans qu’elle ne le sache, Adèle avait réveillé le petit Moshé. Ce même petit Moshé qui avait été si heureux autrefois. Le doux timbre de sa voix qui résonnait dans la salle à manger lui fit perdre pied. Entendre ses paroles avait fissuré le masque en béton qu’il portait depuis des années. À Jérusalem, je suis venue tant de fois redire ce poème. À ces femmes voiles depuis Mathusalem. Il y a quelque à part un D. qui prie. Qui nous aime…  Moshé/Adolphe était à terre. Il se mit à pleurer pour la première fois depuis le jour du meurtre de sa famille. Pendant qu’il pleurait, il regardait Adèle. Cette femme si gentille, qui souriait tout le temps, dotée d’une douceur aussi pure que celle de sa mère de son vivant. Voilà pourquoi il l’avait détesté depuis le départ. Elle lui rappelait trop Rivka. Jamais elle ne s’était plainte de ses brusqueries. Jamais elle ne lui avait demandé pourquoi la nuit il se réveillait en hurlant, emplie de sueurs de de ses cauchemars qui venaient le hanter. Elle se contentait de le prendre dans ses bras et de le consoler jusqu’à ce qu’il se rendorme. Alors, il comprit ! Il comprit qu’il avait une infime chance d’être heureux. Il fallait qu’il le soit pour Elya, Rivka, Eliézer, David et pour lui. À la fin de la chanson, Adèle s’était retournée. Avec incompréhension, elle avait trouvé son mystérieux mari à terre. Elle se précipita vers lui pour le relever. Lorsqu’il croisa son regard, il la trouva belle. La plus jolie des femmes du monde qui portait son enfant. Qui l’avait aimé au-delas de lui-même qui se haïssait. Depuis cet instant, Moshé/Adolphe ôta une partie de son masque et aima de tout son être sa femme et ses deux petites filles. La naissance d’Héloïse avait été une renaissance… 

Des tas de fois, il avait tenté de démissionner mais il n’avait jamais pu. Il était piégé. On l’avait menacé de tuer ses filles et sa femme s’il ne finissait pas ce pourquoi il avait été engagé. HINDRA le tenait. Il n’eut pas d’autre choix que de continuer ses recherches sur le virus mortel. Moshé continua sa double vie pendant sept ans, jusqu’à ce qu’un jour, le MOSSAD ne décide d’entrer en contact avec lui. Lui proposant de sauver son âme. 

–À vous de trouver un vaccin sans vous faire prendre Monsieur Bensaquen. Nous ne dévoilerons rien. Continuer de travailler pour l’ennemie. Nous allons envoyer l’un de nos agents pour vous aider à agir.

Avait avancé son nouveau supérieur. Depuis, Adolphe était devenu un véritable agent double dont sa vie était menacée à chaque instant. Tout se passait plus ou moins bien jusqu’à ce que la Chine donne l’alerte en premier… 

Adèle 

Lorsque Adèle avait appris l’identité de l’amante d’Alain, elle avait remis le dossier dans une pochette. Elle était partie le bruler dans le l’évier et ne pensa plus jamais à Monsieur Steal. Un an plus tard, le jour ou elle avait appris qu’elle était enceinte de son troisième enfant, assise sur le canapé, elle reçut un message. L’envoyeur n’était autre que… Monsieur Steal. Apparemment il devait la voir de toute urgence pour lui parler d’une affaire qui la concerner. Puis-je venir maintenant ? Ne dites rien à personne. Il en va de votre vie. Disait le message. Intriguée, elle accepta de le recevoir sur le champ. Moins d’une minute plus tard, on sonna à la porte. Elle alla ouvrir et découvrait le Docteur Robert.   

–Salut Robert. Quelle étrange coïncidence ! J’attends quelqu’un. Qu’est-ce que tu fais dans le quartier ? 

–Bonjour Adèle, c’est moi ton quelqu’un.  

–Mais comment tu le connais ? 

–Je ne comprends pas. J’attendais Monsieur S…

Le Docteur Moore l’arrêta en pleine phrase en lui mettant ses doigts sur ses lèvres. Il avait des sortes de pancartes dans la main qu’il faisait défiler. NE DIS RIEN. FAIS SEMBLANT. ÉTEINS TON TELEPHONE. Totalement paniquée Adèle resta interdite et fit ce que le Moore lui ordonna de faire.

–Je suis venue t’apporter les papiers que tu m’avais demandée. 

–Merci, c’est gentil d’être venu. Entre ! Je t’en prie. 

MAINTENANT, JE VAIS DÉBRANCHE TOUS LES MICROS. AU CAS OÙ TU N’ÉTAIS PAS AU COURANT, TU ES SUR ECOUTE DEPUIS UN PAQUET D’ANNÉE. À TA TÊTE TU NE LE SAVAIS PAS. SURPRISE ! Avait-il griffonné sur un calepin cet homme qu’elle ne savait plus vraiment qui il était. Il fit le tour de tout l’appartement, touchant de temps en temps des endroits précis.Sa tension monta d’un cran de plus quand Robert alla droit vers son ordinateur portable pour l’éteindre. 

–Les filles sont dans leur chambre ? 

–Oui, elles font leurs devoirs. 

–Bien, maintenant que nous sommes seuls. Nous avons beaucoup de choses à nous dire… 

Le Docteur Moore pénétra prit ses aises et alla s’assoir sur un fauteuil du salon. 

Il alla droit au but, n’omettant aucun détails vu l’urgence de la situation. Tout y était passé : le vrai nom de son mari, son vrai nom à lui, le drame de la famille de Moshé. Schmidt & Wagner qui n’était qu’une couverture car en réalité il travaillait pour HINDRA. Il lui révéla aussi que c’était bien Adolphe/Moshé qui était le créateur du dangereux virus qui avait plongé le monde dans une crise sanitaire des plus graves. Ce fut un semi-choc pour Adèle. Elle avait compris depuis longtemps que son mari n’était pas celui qui prétendait être. Elle savait qu’il lui avait toujours caché une grande partie de sa vie. Les cauchemars à répétition, les réveils paniqués. Ce voile dans ses yeux qui passait les rares fois où elle avait osé poser des questions sur son enfance. Tout cela faisait qu’elle savait au fond elle-même qu’Adolphe était un personnage créait de toutes pièces. Durant le discours froid, doté d’aucune empathie envers elle, le Docteur Moore avait oublié un détail important. Malgré que son mari soit l’un des acteurs qui avait provoqué la mort de millier de gens, Adèle aimait son mari profondément… Et Adolphe/Moshé (peu importe) l’aimait aussi. Elle le savait. Il le lui avait prouvé des millions de fois. 

–Pourquoi venir me dire tout ça aujourd’hui ? Et pourquoi te cacher derrière l’agence Steal. 

–Ils en savait trop sur ton mari ! Je devais les protéger. HINDRA était à leur trousse. Actuellement Laura et Monsieur Steal sont sur un avion qui les emmène à Rio jusqu’à ce que l’affaire se tasse. 

–Quelle affaire ? 

–L’affaire où tu vas devoir tuer ton mari, sous couvert du virus. 

–Mais tu es dingue ? Avait-elle proclamé en se levant du fauteuil ou elle était assise.  

–Rassis-toi immédiatement. On nous observe. 

–Qui nous observe ? 

–Des gens d’HINDRA. Ils sont dehors. Tu n’as surement pas remarqué que cela fait deux semaines qu’une voiture grise aux vitres teintées, est garée en bas de chez toi et surveille chacun de tes mouvements. 

Adèle c’était rassise immédiatement. Complètement paniquée.

– Agis normalement. J’ai conscience que tout ce que je te dis est dur à avaler mais le temps presse. Si j’avais pu j’aurais pris des pincettes mais là, j’essaye de sauver ta peau, celle de tes filles et de l’enfant que tu portes. 

–Comment ? Mais tu me terrorises. 

–Tu dois l’être. Depuis un mois, ils suspectent ton mari d’être la taupe. 

–La Taupe ? 

–Comment crois-tu que le gouvernement israélien ait aussi bien géré la crise. 

–Parce qu’ils ont toujours bien gérer les choses. 

–FAUX ! Ils ont eu les informations à temps. En à ce moment-là qu’HINDRA a commencé à avoir des doutes. Ils vont probablement le tuer cette nuit.  

Adèle était effondrée. Son cœur battait à mille à l’heure. Elle priait de se réveiller de ce cauchemar. Soudain, dans un regain d’espoir elle releva la tête et demanda : 

–Tu es là pour nous aider c’est ça ? Robert ? 

–Appelle- moi Himler. 

–Him…. Himler. Tu es allemand ? 

–Ja ! Fran. Petit-fils de nazi pour être plus précis et prêts à donner sa vie pour l’état d’Israël. 

Déboussolée, Adèle ne savait pas quoi faire de toutes ces informations. 

–N’oublie pas que ton mari est un criminel. C’est lui, qui au départ s’est mis dans toute cette merde. Adolphe doit mourir avant que les agents d’HINDRA ne lui mette la main dessus. Tu comprends. 

–Je ne tuerai jamais mon mari. Tu m’entends ? JAMAIS !

–Tu préfères qu’ils soient torturés, écartelés, ébouillantés pendant des heures !? Crois-moi, c’est la seule solution. En l’éliminant HINDRA sauvera le reste de ta famille Adèle. 

–Je ne le ferais pas. 

–S’il y avait un moyen de le maintenir en vie, je le ferais mais c’est impossible. 

–Pourquoi tu ne t’en charge pas ? Ou un de tes collègues ? 

–Moi, je suis réellement médecin. Je ne tue pas. À part, si je ne peux pas l’éviter. 

–Tu ne peux pas l’éviter. 

–Adèle, ils vont s’en prendre à vos filles. 

Glacée,

elle arpenta la pièce, pour essayer d’avaler tout ce qu’elle venait d’entendre. Elle échangea encore un peu avec le vrai/faux petit copain de Francine et lui dit au revoir. Non, sans avant de partir, il prenne le temps de rallumer tous les micros. Elle avait moins de trois heures pour prendre cette monstrueuse décision. Se torturant l’esprit, elle jeta un œil par la fenêtre. La voiture grise dont Himler lui avait parlé était bien là. Soudain, elle se rendit compte que ses huit dernières années avaient été bâtie sur un mensonge. Elle prit un coussin et hurla dedans. Ensuite, elle imagina son mari torturé par les ennemis et elle ne le supporterait pas. Elle savait qu’elle devait prendre sa décision rapidement. Chaque minute comptée. Si elle acceptait de tuer Adolphe, elle devait envoyer un message codé au Docteur Moore. C’est d’accord pour organiser l’anniversaire surprise de Francine ». Sachant qu’elle était sur écoute, elle avait appelé Schmidt & Wagner et avait feint l’énervement contre une standardiste lambda, puis elle avait attendu Adolphe. Elle avait fait manger ses filles. Avait caché dans leur nourriture une dose de somnifère afin qu’elles ne se réveillent pas pendant ce qu’elle devait faire ce qui devait être fait. Lorsqu’Adolphe/Moshé était rentré, elle lui avait écrit à la main d’une vingtaine de pages. Elle lui disait combien elle l’aimait et qu’elle ne lui en voulait pas. Elle lui avait parlé de la dose mortelle qui provoquerait les symptômes du virus mais en accéléré que le Dr Moore lui avait laissé avant de partir. Elle lui annonçait aussi sa grossesse. À la fin de la lecture de ses pages, Moshé resta silencieux. Il savourait la sensation d’apaisement. Il savait que sa vie allait prendre fin dans quelques heures. Himler avait raison, s’il était pris aux mains de l’ennemie, ce serait une catastrophe. Il prit Adèle dans ses bras et accomplit une dernière fois son devoir de mari avec une passion brulante. Ils se parlèrent, s’embrassèrent. Pleurant ensemble des litres de larmes. Se répétant un nombre incalculable de fois qu’ils s’aimaient et qu’ils se retrouveraient au paradis. 

–En enfer, pour moi. Lui avait-il confié en la fixant de ses incroyables yeux bleus. 

–Non, au paradis. Je viendrai te chercher. 

Vers minuit c’était l’heure. Adèle prit le flacon et ne put se résoudre à le lui donner. Comprenant que c’était pour le bien de sa famille, Moshé prit la main de sa femme et l’encouragea. 

–Je suis prêts à revoir mes parents et mes frères. Fais-le car si je me suicide, mon âme ne trouvera jamais de repos.  

–Et moi, je serais une meurtrière ! 

–Non, une sauveuse. Tu vas sauver nos enfants, comme tu m’as sauvé, moi. Prend-bien soin d’eux.  

La main tremblante, portée par la force de son amour pour son mari, Adèle fit avaler à Moshé le flacon tout entier. Dans ses bras, le petit Moshé trouva enfin la paix… 

Francine savait depuis un moment qu’Adolpho Sax n’était pas son vrai nom. C’était le mari d’Adèle en personne qui le lui avait confié quelques années auparavant. Lorsqu’elle avait été hospitalisée à cause de sa maladie, il était passé la voir pour lui déposer un plat qu’Adèle lui avait préparé. La croyant complètement endormie (alors qu’elle se reposait), il s’était confié à elle et avait l’air bouleversé. Il répétait qu’il voulait se racheter auprès des gens qu’il aimait. Ne sachant absolument pas comment réagir, elle avait continué de prétendre dormir et lui s’en était allé. Elle n’avait jamais rien dit à personne. Surtout pas à Adèle, car parfois mieux vaut rester dans le flou plutôt que de connaitre la vérité. Pour reprendre mot pour mot le conseil préféré de son amie. 

Francine 

Francine était descendue à la hâte pour retrouver le Docteur Moore. À la seconde où elle l’avait vu, elle savait qu’il allait rompre. Même quand il l’embrassa à pleine bouche, elle sentait que c’était un baiser d’adieu. Deux cafés qu’il avait pris à emporter, il lui proposa de faire quelques pas ensemble. Pendant qu’ils marchèrent en silence, Himler ne put s’empêcher de la regarder à la débordée. Un peu gênée d’être dévisagée de cette manière, elle préféra se montrer direct : 

–Tu me quittes maintenant ou tu préfères me reluquer encore trois plombes ? 

Docteur Moore partit d’un grand rire et passa délicatement la main sur sa joue. 

–Tu vas me manquer, c’est certain. 

–Ah ! Donc j’ai raison. 

Francine ressentit un vif pincement au cœur car jamais elle n’avait été larguée auparavant. 

–Je dois partir et je ne pense pas revenir. Saches que j’ai aimé chaque moment que nous avons passé à tes côtés.

–Moi aussi. 

–Menteuse !  

–Comment ça ? 

–Tu es toujours amoureuse de ton mari. Et lui de toi. Alors retournes le voir. Et ne lui demande pas de repartir de chez toi. Il a fait une simple erreur de parcours dû à une circonstance qui nous dépasse toi et moi. 

–Je ne comprends pas. 

–Tu m’as très bien comprise. Je dois filer, ma chérie. Tu as mon adresse à New York. Envoie-moi une photo de ta seconde noce avec ce brave Solal. Love you and be happy…for me ! Ses paroles en anglais fut les derniers mots qu’il le lui avait adressé. 

En remontant chez elle, Alain lui ouvra la porte. Sans dire un mot, elle s’engouffra dans ses bras et lui murmura : 

–On ne se quitte plus ? 

Alain la serra encore plus fort. 

–Plus jamais. 

À quelques quartiers de cette réconciliation…

Bevy passait le balai. Par surprise, son mari le lui prit des mains et lui assura que c’était lui, qui allait s’occuper du ménage pour le reste de la semaine. 

–Mais ton travail ? 

–J’ai un casque. Je vais essayer de faire comme toi : deux choses à la fois ! 

–Bon alors je vais aller préparer le déjeuner. 

–Frany, Théodore ? Avait crié Sylvain. Venez ! On va faire une surprise à votre mère. 

Les enfants émergeaient de leur chambre. Théodore avait toujours son casque avec son micro intégré et disait à ses copains qu’il les rappellerait sous peu. Je dois aider mes parents ! À plus. 

C’est ainsi que quelque part dans Paris, pendant le confinement des familles entières se retrouvaient. Confrontés à leur vrai nature. Sans avoir aucun moyen d’y échapper, des couples se reformaient plus forts que jamais. Des amies savaient qu’elles pouvaient compter les unes sur les autres, sans avoir besoin de se voir physiquement. Des familles pleuraient leur perte. Chacun de là où il se trouvait, priait au fond d’eux même pour que la théorie du complot soit fausse et qu’elle ne soit qu’un simple fantasme d’écrivain…. 

Merci d’avoir été si nombreux à lire cette saga ! Les gagnants de ces séries sont Florence et Delphine ! Elles ont été les premières à déduire que c’était Adèle même si beaucoup d’entre vous l’avait deviné ! Je vous retrouve bientôt pour une autre saga avec encore des tas de cadeaux à gagner ! À vous les studios, Smith. 

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