Mon fils cet ovni…


Âge : 12 ans
Taille de chaussures : 44
Activités principales : Manger, dormir, jouer à Fortnite, et en vouloir à mort à sa mère pour tout et n’importe quoi !
Taille : 1m 61. Me dépasse officiellement d’une bonne tête depuis un mois. (Merci Seigneur.)
Phrase préférée : Je suis un chameau, parce que je ne bois que de l’eau.
Après ce rapide topo de l’autre homme de ma vie, qui aime bien me blâmer quand il rencontre des soucis (remarque, même l’autre a tendance à faire la même chose), je dois vous raconter cette anecdote.
Dimanche soir dernier, dans mon lit, je notais ma liste d’objectifs de la semaine. L’un d’eux était que cela serait bien si j’arrivais à emmener à l’heure mes enfants à l’école. Non pas que nous arrivons tous les matins en retard, mais être trois minutes en avance, ce serait le top. Challenge accepted ! (La fille qui se chauffe toute seule).
Le lendemain, motivée telle une girafe d’Afrique, je réveille la marmaille plus tôt que d’habitude. Vient l’exploit absolu, où nous sommes tous à 8h00 pile dans la voiture ! L’école commence à 8h10. Mon fils est méga énervé contre moi car j’ai osé bousculer son rituel de vieux papi. Oui, Monsieur a besoin de manger ses céréales pieds nus, car en chaussures et chaussettes « C’EST PAS PAREIL ». Le voilà une fois de plus, à passer ses nerfs sur moi ! Cela dit, je savais que la veille, il s’était bien pris la tête avec ses copains pour je ne sais plus quelle raison.
J’entends le dixième missile qu’il m’envoie depuis son réveil : « Je suis sûr que tu nous amènes plus tôt à l’école rien que pour de te débarrasser de nous, comme ça après, t’es tranquille ! ». Je refuse de rentrer dans le délire de la mère juive qui se sent blessée et qui répondrai :
– Quoi ? Comment ? Mais mon fils, tu ne peux pas dire un truc pareil ! Maman t’aime. Jamais je ne me débarrasserais de toi. JAMAIS !
Même si une part de moi en a drôlement envie, j’ai toujours peur que plus tard, avec sa femme et ses gosses, il se comporte de la même manière. Je dis des horreurs, mais tu dois m’aimer quand même. Ah non, mon fils, cela ne marche pas comme ça, la vie. Peut-être que je me prends trop la tête, mais on éduque bien les hommes de demain, non ?
Pour tenter de le calmer, je décide de jouer la carte de l’autodérision :
-En fait, t’as raison.
Mon grand blond me lance un regard en biais et me demande :
– Comment ça ?
– À la base avec ton père, on voulait te mettre dans une pension Suisse. D’où nos six années passées à Genève, mais comme c’était trop cher, on t’a gardé avec nous.
– Tu dis n’importe quoi !
– Non, pas du tout. Ensuite, on a cherché une famille d’accueil pour qu’elle te prenne en charge du lundi au vendredi, mais on n’a pas trouvé non plus. Le seul couple qui semblait intéressé me faisait trop penser aux Thénardiers. Papa lui, était d’accord (vlan pour le père), mais moi j’avais de la peine, alors on a fini par te garder avec nous.
Choqué, il se met à hurler comme un malade dans la voiture (et une étoile Uber perdue pour la Junes et une !).
– JE TE DÉTESTE ! Et en plus, je ne comprends pas la moitié de ce que tu me racontes. C’est qui les Tenartruc ?
– Les Thénardiers. Tu connais pas les Misérables de Victor Hugo, avec Cosette ?
Comme si j’avais dit la phrase de trop, il explose littéralement :
– TU ME SAOULES, TU ME SAOULES, TU ME SAOULES !
Le problème, c’est que je le trouve encore plus mignon et me mets à rigoler. Plus je rigole, plus il me sort des horreurs :
– Tu es la pire maman du monde ! JE TE HAIS !
Je prends sur moi et le laisse parler, en prenant en compte qu’il était très angoissé.
Juste avant de sortir de la voiture, je le chope par le cartable et lui dis :
– Même avec tout ce que tu m’as balancé à la figure, uniquement parce que je suis ta mère, je t’aime quand même. Bonne journée.
Sans même me jeter un regard, il part. Je prends mes poulettes et n’essaye même pas de le rejoindre. Je monte les escaliers pour accompagner Fifille 1 qui souffre encore de l’angoisse de la séparation (problème numéro 567 sur la liste des problèmes à régler) quand d’un coup, je vois mon grand redescendre les escaliers dans l’autre sens pour… courir dans mes bras.
Il me confie en larmes :
– Tu sais très bien que je ne pensais pas un mot de ce que je t’ai dit. Moi aussi je t’aime, mais j’ai peur avec les copains.
– Je sais, mon poussin. Ne t’inquiète pas, et sache que tu es super courageux d’affronter ! Je suis fière de toi. Prie D. pour qu’Il t’aide et tu vas voir, ça va être une journée extraordinaire.
– Comment tu sais ?
– Bah parce que chaque fois que je ressens de l’appréhension pour quelque chose et que j’affronte, il m’arrive toujours un truc sympa à la fin.
Il me serre fort et me souffle « t’es la meilleure des mamans », et il part…
À 16 h, mon téléphone sonne. Mon doudou m’annonce qu’au final avec ses copains, tout s’est arrangé (ils avaient oublié l’embrouille de la veille) et qu’effectivement il passe une super journée :
-En quoi ? Y avait la soupe de poulet à midi, c’est pour ça ?
– Non, j’ai été pris dans l’équipe de foot.
– WHAT ??????????
C’est l’explosion de joie parce que depuis le CP, il essaye d’être sélectionné et à chaque fois, il n’est pas pris. Le jour de gloire est arrivé ! L’étendard sanglant est levé lalalalaa…
Alors ok, si j’avais dit le quart à ma mère, je me serais prise de sacrées tannées (autre temps, autre époque) mais dans mon cas, l’humour est ma seule planche de salut pour ne pas péter un câble, sinon depuis longtemps, j’aurais mis ma tête dans le four. L’éducation passe aussi par des moments pénibles. À nous de passer au travers sans trop prendre les choses de travers car au final, ce n’est pas nous qui sommes chamboulés mais les émotions de nos petits. Et même si on craque, faut se dire que la fois d’après on arrivera à ne pas craquer. Pour nous aider à gérer le mauvais temps, on se passe une chanson entraînante dans notre tête (moi c’est « It’s raining men »), jusqu’à ce que le soleil se pointe.

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