Noa oser le dire !

Noa oser le dire

Depuis quelques années, je suis amie avec Dorith Elbaz et m’a souvent invitée à me joindre aux réunions Jewel. Je crois que j’ai déjà évoqué ce leader chip de femmes de la communauté entrepreneurs. Alors quand début octobre, Dorith m’a proposée de les rejoindre pour un petit dej’, j’ai dit banco. Tout d’abord parce que quand on prononce le mot petit dej’, j’ai l’estomac qui frétille et ensuite, je rencontre toujours des filles très sympas qui me donnent leur carte de visites.

Question design, y a encore du boulot
Y a encore du boulot en terme de design …

Je ne savais même pas que cela se faisait encore ! Du coup, je m’en suis fait faire aussi. Pas terrible mais ça passe.

Sur place, nous sommes une trentaine de femmes et je tente de me frayer un chemin vers les viennoiseries. À peine le temps de choper un pain au sucre, que l’heure du tour de table a sonné. Tour à tour, chaque femme se présente (fiouf! Je suis la dernière et a largement le temps de déguster ma petite douceur !). Plus tard, je me rendrai compte que j’en aurai pleins de miettes dans la perruque ! Vous avez dit glamour !? Au tour, de deux dames qui se présentent dont une qui se nomme Martine. À la base, le prénom Martine m’évoque plus les livres de mon enfance mais je me rends vite compte que cette Martine-là est spéciale. Elle  est la responsable de l’association Noa oser le dire. 

Je comprends que c’est une association qui a été mise en place pour les hommes et les femmes de la communauté qui souffrent de violences conjugales physiques ou psychologiques. D’ailleurs, un numéro a été mis en place pour permettre à toutes ces personnes de trouver une écoute et de l’aide, ainsi que de les accompagner dans leurs démarches en cas de divorces. En duo avec sa collaboratrice, Martine nous a confié la détresse qui se vit dans certains foyers. Tout à coup, je suis si bouleversée par son récit, que j’en ai avalé des perles de sucre de travers. Genre, je ne sais pas que dans certaines familles, parfois c’est la cata !?  On le sait tous ! Communauté ou pas, riche ou pas, malheureusement les violences physiques ou psychologiques touchent tous les milieux sans distinction. Cela me rappelle la série Big Little Lie avec la grandiose Nicole Kidman qui se fait fracasse par le bel Alexander al Skarsgård.

J’aime pas les blonds, mais lui, c’est le blond qui met tout le monde d’accord.

Je me souviens aussi de ce couple que j’avais reçu un samedi midi, il y a des années maintenant. Je m’étais interposée au travers d’un homme qui allait mettre une tannée à sa femme à ma table de Chabbat. Personne ne frappe personne devant ma salade cuite ! Mon 1m50 et moi-même avions bien failli se prendre un pain dans la tronche et je ne fais pas allusion à l’une de mes Hallot. J’étais soulagée de savoir qu’ils avaient divorcé quelques temps après, surtout pour ma copine.

Mais alors pourquoi en écoutant Martine énumérait les 5 points qui révèlent que l’on est victime de harcèlement, j’étais si bouleversée comme le reste de l’assistance ? Parce que certaines phrases dites banales sont souvent courantes dans les foyers. Je nous en ai noté quelques unes mais attention, n’allez pas m’ agiter cette liste sous le nez de votre homme ou de votre femme, avec des phrases du style :
– Mais regarde bon sang, tu remplis tous les critères !
– C’est bien, non ?
– Mais non ce n’est pas bien ! Ce sont critères qui prouvent que tu me harcèles et qu’il faut que je me barre au plus vite. Tu sais quoi, je rentre chez ma mère, sale taré !

Cette liste est à prendre très au sérieux mais aussi avec du recul. Comme je l’ai toujours dit : il y a toujours un ou une psychopathe qui sommeille en nous. À l’autre de faire gaffe de ne pas le/la réveiller. Si c’est le cas, il ne faut pas hésiter, et ne pas attendre des années pour demander de l’aide.

LA PAROLE EST LIBERATRICE !

1/ Être sous l’emprise de l’autre.

La violence psychologique commence presque toujours quand l’autre essaye d’avoir de l’emprise sur l’autre. Avec des phrases récurrentes : Je t’aime mais tu dois faire tout ce que je veux. Tu te plies à mes choix. Tu m’obéis. Tu es « MA FEMME ». Tu m’appartiens. Je t’entretiens et je m’assure que tu ne manques de rien mais si tu ne te conformes pas à mes demandes, ça va mal aller pour toi.

2/ La peur de lui déplaire. 

Si je dois aborder un sujet, je flippe de le contrarier. Exemple : Mon frère nous invite pour Chabbat. Ma sœur fête son anniversaire. Le gars se met en colère et nous sort des remises en question complètement hors sujet : Quoi tu préfères passer la soirée avec ta sœur plutôt qu’avec moi ! Donc tu ne m’aimes pas ! Comment oses-tu te comporter comme ça !? Une mère de famille doit assumer son rôle de mère. Blablabla alors que toi, tu voulais juste te détendre… 

3/Le manque de respect.

Dénigrer l’autre avec des propos humiliants : Tu es nulle. Sans moi tu n’es rien ma pauvre fille, tu ne comprends jamais rien ! Faire perdre l’estime et la confiance en soi avec des propos dévalorisants en présence des enfants : Ce plat est dégoûtant ! Cette maison est un foutoir. Prend ton rôle de mère au sérieux ! Le harcèlement va avec le contrôle des sorties avec la vérification du journal d’appels, des mails pour savoir avec qui vous avez parlé. Tout y passe, voisins, mamans à la sortie de l’école, membres de la famille…

4/L’inversement de la culpabilité. 

Si je t’ai insulté, si je t’ai tordu le bras, c’est parce que tu m’as énervé.

5/Les Menaces 

Tu n’auras jamais la garde des enfants. Je ne te donnerai jamais le Guett. Si tu racontes ce qui se passe, je dirai que tu mens ou que tu es folle… Les Violences financières avec une infantilisation : Budget ultra contrôlé. Tout achat en dehors de ce qui est indispensable pour la maison ! Comment ça tu as été te faire manucure ? De l’argent jeté par les fenêtres ! Avec une rétention d’informations sur les revenus, sans donner les mots de passe pour aller sur les sites des impôts, de la banque….

6/Violences physiques et le plus terrible : l’isolement. 

Les Claques, cheveux tirés violemment, bousculer l’autre pour l’intimider, mains sur la gorge, clés de bras….Progressivement, les ponts sont coupés avec la famille, les amis avec pour ordre de toujours répondre que ça va et de n’inviter personne à la maison même quand l’autre n’est pas là.

Si vous vous sentez victime de harcèlement, dès les premiers signes de manque de respect il ne faut pas hésiter à demander de l’aide et à mettre les limites comme : Tu ne me parles pas de cette manière. Nous pouvons échanger nos points de vue sans que tu deviennes agressif. On pourrait se faire aider. Il existe beaucoup de moyens de changer la situation. Garder espoir. Ce n’est pas parce que vous avez des enfants avec votre conjoint que vous devez subir ses travers. Ce n’est pas un pack « Je subis et c’est comme ça ! » NON CE N’EST PAS COMME ÇA !

Si vous avez été témoins de violences n’hésitez pas à donner le numéro de NOA. Pour être bénévole et apporter de l’aide aux autres :01 47 07 39 55
Permanences du lundi au jeudi de 10h à 16h
Possibilité de fixer un RV téléphonique en dehors de ces horaires en laissant un message vocale ou en envoyant un mail à noaoserledire@hotmail.fr

Je vous fais de gros bisous et vous retrouve mardi pour une nouvelle chronique « On offre quoi pour Hannouka ? » Bisous. 

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