Peut-on pardonner à Chanel d’avoir été Coco ? 

On connaît tous la marque Chanel pour ses sacs, ses shoes à tomber, non pas du podium mais amoureuse, leur ligne de maquillage, leur célèbre parfum numéro 5 etc.… Mais connaît-on vraiment l’histoire de la créatrice et fondatrice de la marque.

Pendant longtemps, j’ai été dans une totale insouciance Fashion, me contentant de baver devant ces deux C entremêlés, et attendre ce jour béni où je pourrai enfin m’offrir un It-bag ciglé ! Pour mes 27 ans, je suis devenue cinglée quand mon mari a réalisé ce rêve, en m’offrant mon tout premier 2.55. En ouvrant la boîte blanche, joliment décorée d’un camélia, je croyais avoir mon ticket pour Modeland. À défaut de conduire un gros 4*4, me garer en double file chaque fois que je devais chercher mes enfants à l’école ou me rendre au Franprix Cacher, les lunettes de soleil plantées dans la perruque, je pouvais faire partie du gang de mamans que l’on déteste autant que l’on envie. Tout ceci était bien évidemment faux car le sac ne fait pas la femme ! C’est la femme qui fait le sac !

Quelques années plus tard, la veille d’un autre anniv’, de manière tout à fait par hasard (hum… hum…), je me trouvais sur la 5e avenue à reluquer la vitrine Chanel. Sans faire exprès, je poussais l’élégante porte de la boutique avec l’espoir de repartir avec mon cadeau. En connaisseuse, je me renseignais sur un sac édition limité. Le temps que la charmante vendeuse aille me le chercher, pour patienter, je m’étais mise à chercher d’autres infos sur ledit sac, voilà que je tombais sur la biographie de la fondatrice de la marque, et ce fut le choc ! Rapidement, je découvrais que Mademoiselle Gabrielle était antisémite ! Et pas qu’un peu… « Mais qu’est-ce que c’est cette affaire ?? » Après avoir perdu sa mère, ne connaissant pas son père, elle fut confiée à un orphelinat. (Pas cool comme enfance, mais pas une raison suffisante pour être une anti-feujs !)
Bien plus tard, elle monte sur Paris, et devient modiste. Très vite, ses affaires se développent. Coco Chanel se détonne en libérant la femme des horribles corsets, tout en mettant une touche masculine à ses collections. Son style est chic, simple, et très élégant.


Aidée de son grand amour, l’Anglais Arthur « Boy » Capel, (plus tard elle nommera à l’un de ses sacs du même surnom), elle ouvre plusieurs boutiques en France dont celle de la rue Cambon à Paris en 1910.
Théophile Bader, le fondateur des Galeries Lafayette, présente Coco Chanel aux deux frères Ernest et Émile Wertheimer. Ensemble, ils créent le parfum Chanel N°5, fragrance mondialement connue qui fera leur fortune. Mais après quelques années, la modiste prend conscience que de détenir 10% des parts est insuffisant. La deuxième guerre mondiale fait voler en éclat les ambitions des frères Wertheimer. Déjà en litige avec eux, Coco Chanel, s’estimant spoliée par le montage financier de la société, n’hésite pas à les agonir d’insultes antisémites, et d’aller jusqu’à les dénoncer.
Coco Chanel ferme toutes ses boutiques dès le début de la Seconde guerre mondiale. Elle tombe amoureuse de l’espion allemand baron Von Dincklage, qui habite au Ritz comme elle. Son rôle durant l’Occupation reste flou, mais un grand doute subsiste contenu du fait qu’elle avait toujours tenu ouvertement des propos antisémites.
À la Libération, Chanel a bien été interrogée par un juge français sur des soupçons de collaboration, mais l’affaire n’a jamais été plus loin. Elle le doit sans doute à son amitié avec Winston Churchill.
Heureusement, en 1954 de retour dans l’Hexagone après bien des vicissitudes, la famille Wertheimer rachète la maison Chanel. Pas rancunier, ils offrent à la grande dame de la rue Cambon une chambre à vie au Ritz et satisfait à tous ses caprices de star.  Mieux, plus tard. Elle recevra 9 millions de dollars pour les ventes du N°5.
En vieillissant, elle devient une femme aigrie, à tendance peste, pleine de méchanceté et se retrouve complètement seule ! Le 10 janvier 1971, elle s’éteint dans sa suite du Ritz à Paris.
Depuis, le succès de la marque perdure et sa renommée mondiale est sans précédent.

Quand la vendeuse était là en train de me présenter le fameux Boy en noir avec une chaine en argent, je me demandais ce que je faisais là. Un peu écœurée de cette Chanel qui était finalement un peu Coco sur les bords, par politesse j’attrapais le sac que l’on me tendait. Je me regardais dans le miroir, et juste à côté trônait le portrait de Mademoiselle qui me fixait d’un regard morne. Complètement refroidie, je reposais le sac et avais perdu mon coup de cœur pour les deux C. (au bonheur de mon mari qui avait eu des sueurs froides pendant quelques secondes). Je ressortais du magasin pour ne plus y remettre les pieds.
Lorsque j’appris le décès de Karl Lagerfeld, je me suis dit que la Coco avait dû l’attendre de pied ferme dans ses ballerines, pour lui dire deux mots sur ce qu’elle pensait de lui. Eh oui ! Lui, l’allemand, a su perpétuer le succès de la marque par son génie, et contrairement à elle, il a toujours eu beaucoup d’admiration pour les propriétaires de la marque.

Les frères Wertheimer, petits-fils des premiers. Propriétaires de la marque Chanel.

Mais alors depuis toutes ces années, en sachant que la marque Chanel appartient toujours à la famille Wertheimer, peut-on lui pardonner de nous avoir haïe ? Point du tout ! Cela dit chaque fois que je porte mon fameux 2.55 à l’épaule ou mes mitaines en tweed aux mains, ce n’est certainement pas pour faire honneur à Mademoiselle, bien au contraire. Le seul honneur dont elle a le droit de ma part, c’est mon majeur levé pour le lui mettre en pleine face car, oui Mademoiselle Gabrielle Chasnel (de son vrai nom) nous sommes toujours là !

Cette semaine je vous fais gagner une broche Chanel. Pour remporter la mise, tague 3 amis sous mon article et partage-le. Tirage au sort du nom de le/la gagnant(e) mercredi.

 

 

 

 

 

 

 

Pour un autre article vraiment super sur le sujet, je vous mets le lien de Jewpop.
https://jewpop.com/culture/coco-chanel-la-verite-est-tailleur/

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