Pourquoi c’est trop cool d’habiter à New York (ou pas) ?

Combien parmi nous ont rêvé d’habiter un jour aux États-Unis, qui plus est à New York ?
La faute à Woody Allen, Gossip girl, et bip bip and the city, qui nous ont bourrés d’images les unes plus sympas que les autres. Donc quand mon mari m’a annoncé qu’il avait décroché un poste sur Manhattan, je suis restée étalée par terre en plein milieu du salon pendant plus de 20 minutes en hurlant: MERCI D. MERCI D. MERCI D. ! JE TE REVAUDRAI ÇA (Sous l’euphorie du moment, on dit souvent n’importe quoi !) MERCI D. MERCI D… etc.
Nous voilà cinq ans plus tard, toujours à New New, et il est grand temps de faire le point : est-ce que la vie dans la Grosse Pomme (qui grignote bien plus que votre portefeuille) ressemble vraiment à ce que l’on nous montre dans les séries ?
Cette chronique peut vous servir si jamais un jour l’opportunité se présente pour vous de venir me rejoindre, ou si tout simplement vous voulez connaitre l’envers du décor et tout ce que l’on ne vous dit pas…
Déjà, dès que vous posez vos valises à Manhattan, c’est un peu comme quand vous arrivez la première semaine à Eilat: « Tu t’éclates », comme adore dire mon père, bien qu’il n’y ait jamais mis les pieds. Rien que de marcher sur le bitume américain nous rend méga content. Les immeubles interminables, l’architecture, les magasins qui nous entourent, donnent une sensation d’euphorie constante ! On en prend tellement les mirettes, qu’on ne veut pas en perdre une miette. En plus, les premiers mois, les Doorman qui vous tiennent les portes, les commerçants qui sont trop commerçants, les gens dans la rue qui n’hésitent jamais à vous faire des compliments sur vos gosses/votre robe/votre chapeau (tout dépend de l’accessoire du jour que vous avez choisic]), le monde qui vous entoure vous parait trop sympa. Cette phase merveilleuse dure entre 3 & 6 mois, un peu comme quand on démarre sa relation de couple. C’est normal, c’est le début, alors juste un mot… non, deux mots: PROFITEZ-EN !
Suite à cette période dite « lune de miel », il y a souvent un évènement qui va vous faire revenir de votre voyage aux pays des rêves (comme lors d’une première dispute, la fille qui lâche pas la comparaison !). Petit à petit, on commence à regarder les choses de façon moins idyllique, ce qui n’est pas plus mal, car cela veut dire que vous vous éloignez de la catégorie : touriste ! Donc, vous avez voulu de cette vie new yorkaise, croyez-moi, vous allez la vivre, et pas qu’un peu !
Commençons par la santé/le médical, qui est HORS DE PRIX !
Notre premier réflexe en tant que français, c’est dès qu’on a un bobo à la gorge ou au nez (attendez, je ne connais pas votre vie non plus !), on va directement consulter. Au bout de trois visites chez un médecin généraliste américain, ou au dispensaire le plus proche, vous comprendrez vite que le corps médical (qu’est-ce que je l’aime cette formule : j’imagine toujours un corps, stéthoscope autour du cou, qui se balade dans tous les étages de tous les hôpitaux du monde !) va vous faire subir une batterie de tests, du plus normal au plus dingue, alors que vous avez attrapé un simple coup de froid. À partir de la troisième visite, que l’on vous a facturée, et où on vous a annoncé que vous alliez très certainement mourir dans d’atroces souffrances si vous n’acceptez pas qu’on vous ouvre le ventre pour comprendre d’où vient le problème de votre gorge, vous n’irez plus jamais chez le médecin, à moins d’être à l’article de la mort (l’article sur les morts du Times, juste après la rubrique des naissances.).
Ensuite la bouffe :
Euh… et si on jouait à Pictionary ? Trois mots et vous devinerez ce que je pense de la cuisine américaine: horrible. Immonde. À vomir ! Au secours, envoyez-moi du fromage…
La vie sociale, les amies :
Au début, tout le monde est so cool, so gentil, so beau, et surtout trop faux oui ! On vous accueillera toujours à bras ouverts, avec des grands sourires ultra Bright, cependant, ne vous fiez pas à cette blancheur, car l’émail de leurs dents peut vite perdre de son éclat si vous ne leur apportez aucun intérêt ! Soit par rapport aux enfants (ils s’entendent bien !) soit par rapport à votre position sociale, ou à votre activité professionnelle… sinon « Welcome to the world of transparent ! ». Est-ce que c’est méchant ? Hypocrite ? Scandaleux (méga fan de la série Scandal) ? Rien de tout cela, et heureusement ! C’est juste une mentalité différente de la nôtre. Avec le temps on finit par ne plus s’offusquer, et aller nous aussi chez le dentiste pour un blanchiment ponctuel !
Cela n’empêche en rien que l’américain reste hyper agréable à vivre et vous dira toujours qu’il va bien !
La vie scolaire :
S’il y a bien une chose fantastique dans cette expérience, c’est la vie scolaire. Je découvre avec bonheur, en même temps que mes gosses, le fonctionnement de l’école.
Là, pour le coup, c’est vraiment pareil que dans les films ! Les mères supra investies qui sont tout le temps fourrées à l’école avec une nouvelle fournée de gâteaux (sans sucre, sans huile, sans cacahouètes, sans farine…) qu’elles ont elles-mêmes confectionnés ( la nuit sous amphèts ?). Ces mêmes mamans se portent systématiquement volontaires, alors que perso, je rase les murs. Malheur à vous si vous pensez que vous allez déposer vos enfants à l’école le matin, et repartir aussi vite que vous êtes venues. Il n’est pas rare que vous vous fassiez agresser/accoster par une maman/psy/dirlo/secrétaire/, pour parler « quelques secondes » d’un truc sans importance, alors que vous savez très bien que cela va prendre bien plus que « quelques secondes » pour un truc très important (à leurs yeux !):
– On a pensé que pour votre fille, ce serait bien si on lui donnait un « tutoring » de 8 heures par semaine, pour qu’elle développe son côté social, afin que plus tard, elle ait tous les outils pour bien réussir sa vie professionnelle.
– Il est 8h02 et elle a 4 ans. On peut en parler plus tard ?
– Of course ! Vous voulez revenir à 14h30 ?
– Je parlais plus dans…15 ans ?
– Mais enfin, Madame Davis, c’est maintenant que l’a venir de votre enfant se joue. Je vous inscris pour la formation sur le thème : « Gérer la carrière de mon enfant avant 3 ans ! » Vous allez apprendre plein de choses.
Oh boy !
En revanche, la chose fantastique que l’on ne peut qu’applaudir : c’est cette confiance que le corps enseignant (je kiffe encore plus l’expression) transmet à vos enfants ! Je trouve que cela n’a pas de prix, même si l’école (privée) vaut de l’or. Prenons un exemple flagrant, quand une copine vient à la maison et que l’on papote :
– Sinon, ton fils, l’adaptation, ça a été avec l’anglais ?
Moi ,modeste maman française, je réponds:
– Ça va, il se débrouille, le petit.
Mon fils avec ses oreilles bien grandes qui passent par là, a besoin systématiquement de rajouter :
– Tu rigoles, maman? Si je me débrouille en anglais ? Je parle mieux qu’un américain qui est né ici. On ne remarque même pas la différence, tellement je suis exceptionnel.
– Ça va, les chevilles? Tu veux du melon, de la pastèque comme ta tête, en dessert ?
– Pourquoi tu me parles de mes chevilles ? Et je n’aime pas les fruits, tu le sais, qu’est ce qui t’arrive ?
– Non mais laisse tomber, je disais ça comme ça.
C’est choquant de l’entendre, mais en fait, c’est super génial de se dire que ses enfants ne vivront jamais l’image du prof qui vous humilie quand il vous rend votre copie, et vous balance devant toute la classe le fameux :
– Vous êtes nulle !
Son judaïsme : Extraordinaire ! En vivant à New York, vous avez la liberté d’être ce que vous voulez être ! Personne ne vous juge, ou vous regarde. Personne ne commente ce que vous faites ou pas, car vous êtes qui vous êtes, et c’est déjà très bien. Il y a toutes les tendances pour tous les niveaux de pratique, donc on trouve forcément mocassin à son pied !
Bien que je ne sois ni Habbad ni loubavitch, je sais que ma Téchouva/mon retour a été sûrement accéléré par l’aura du Rabbi, qui reste toujours aussi présente. (Rien à voir avec la chanteuse Rita Ora, s’entend ! Elle chante très bien, mais c’est pas grâce à Rita que j’ai fait Téchouva, je voulais juste ajouter cette précision évidente !)
Le boulot :
Venir aux États-Unis est le ticket de Willy Wonka dans Charlie et la Chocolaterie. Cette ville vous donne une énergie pour croire en vous, et réaliser tous vos rêves. Les américains vous encourageront toujours de façon totalement folle et hystérique :
– Tu as écrit des livres? OH, MY GOD ! LOOK AT YOU ! YOU SHOULD BE VERY PROUD OF YOU, BECAUSE YOUR ARE GREAT ! AWESOME ! TU ES GENIALE ! EXTRAORDINAIRE ! FAIS-MOI VOIR !
– C’est en français, laisse tomber.
– Je m’en fiche de la langue, montre-moi, je sais d’avance que tu vas le traduire pour nous !
– Sérieux, tu penses ?
– Mais oui, lance-toi! Allez ! Tu vas cartonner !
À ce niveau-là, vraiment, c’est magique !
La qualité de vie :
Disons que si c’est pour vivre paisiblement, on va pas se mentir, New New c’est pas pour vous. Le speed, le stress, le bruit incessant des pompiers, des ambulances, et du reste, est très dur à supporter à la longue. Le peu de décibels qui vous restent vous supplieront d’habiter ailleurs !
Alors est-ce c’est aussi génial que dans les films, d’habiter dans la Grosse Pomme ?
Malgré pas mal de points négatifs, je reste totalement fan de la ville ! Entre les Starbucks, les Duane Reade, les gens dans la rue qui adorent les gosses, le monde, la foule, le Central Park… Ce n’est peut-être pas comme dans les séries, ni comme ce que Woody nous filme, mais qu’est-ce que c’est génial, comme expérience !
Il suffit d’être un poil déjanté pour ne pas trop déchanter, même si au début vous serez déchainés, vous vous calmerez pour mieux apprécier les petits et grands bonheurs de l’Amérique !
Je vous retrouve mercredi pour une semaine spéciale « New York », avec mes bons plans shopping 2017.
PS : Sinon, les pots de glace version XXL, les pintades de l’Upper East Side, les taxis jaunes qui t’éclaboussent, ainsi que les serveurs qui se mettent en 1000 pour avoir un super tip’s, c’est pareil qu’à la télé ! Gros bisous mes choux.

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