Quand Junes Davis essaye de faire un fun day…

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Chaque année, quand je reçois le calendrier scolaire de mes enfants, je prends du temps avec chacun d’eux pour noter d’une croix le jour de l’année où je leur consacrerai un Fun day.
Mais qu’est qu’un Fun day ?
Un Fun day comme son nom l’indique, est un jour dédié à ses propres kiffs. Le Fun Day varie beaucoup selon les personnes et le caractère de chacun. D’où l’intérêt de prendre chaque enfant à part de sa fratrie afin de lui permettre de faire vraiment ce qu’il aime pendant que les autres sont à l’école. C’est une sorte de récompense pour le travail accompli durant le reste de l’année.
Mais ce jour n’est pas réservé qu’aux enfants ! Que nenni comme dirait Jean-Baptiste ! Les adultes aussi ont le droit à une journée entière (du moins dans mon cas, jusqu’à l’heure d’aller chercher les enfants à l’école), à suivre leurs envies. Là aussi, cela varie beaucoup selon les goûts de chacun et chacune. Par exemple pour certaines, ce sera trainer en pyjama, sans se laver les dents, et lécher la cuillère débordante de Nutella jusqu’à écœurement devant une série Netflix. Pour d’autres ce serait de se faire une journée SPA, (attention, ici, je ne parle pas d’une journée pour la SPA, mais si c’est votre dada de prêter main forte à cette association, c’est vous qui voyez !), je fais allusion à des séances de mani-pédi-soin-du visage, ou bien se prendre un café chez Nesspresso SEULE avec son journal préféré, prévoir une session de shopping avec pourquoi pas un petit peeling dans la foulée, aller au ciné en pleine journée, faire du lèche vitrine, etc. sans aucune pensée pour la pile de linge qui nous attend et le ménage quotidien qui va avec ! Le but de la manœuvre : interdiction totale de culpabiliser ou de penser à nos responsabilités quotidiennes. On a toute l’année pour le faire, non ?
Oui mais voilà, quand on planifie des choses dans la vie et que l’on se réjouit d’avance (faut voir la tête de mes gosses quand la date de leur Fun Day approche !), tant qu’on est pas chez Zara en train d’acheter cette veste en solde, il y a un monde, tant ce n’est pas sûr qu’on y arrive.
D’ailleurs, pour ma part, depuis septembre, chaque fois que j’ai voulu en faire un, il y a eu toujours un truc qui est venu briser ma journée de rêve/récompense et cela pour plusieurs raisons :
La classique : un enfant malade qui allait super bien la veille et qui au réveil se retrouve avec 40 de fièvre ! Ok, c’est fichu ! Direction la trousse de pharmacie, pédiatre et tout le toutim.
L’imprévu : On croit que c’est bon, on y est, à ce fameux jour de kiffe. Il est 10h10, en direction de notre esthéticienne. On se dit c’est bon, je vais pouvoir commencer les festivités. On a le temps de rentrer dans la cabine, se « mettre à l’aise », et dans une position qui hors contexte peu paraître particulière. On a même le temps d’entamer une conversation-psy-esthi quand soudain le portable vibre. NOOOON ! On ne veut pas regarder le numéro car on sait, on SENT que c’est l’école qui appelle pour nous demander d’aller chercher l’un de nos enfants qui est devenu souffrant alors qu’il allait bien une heure auparavant. Walia ! On interrompt tout, IMMEDIATEMENT, même l’interrompable et on part (un peu dègue, faut avouer, même si cela n’enlève rien à l’amour qu’on leur porte).
L’Inattendu : La machine à laver qui fuit. Un rendez-vous avec la maîtresse qui nous oblige à nous rendre disponible. Une amie/une sœur/notre maman qui a besoin de nous. Le mari qui demande d’aller remettre un papier de la plus haute importance en main propre comme si sa vie en dépendait. On n’ose même pas argumenter : mais j’avais prévu d’aller à Soho pour… (vu l’expression de son visage qui veut dire : Tu te moques de moi ????) On n’a pas d’autre choix que de dire : Bon, laisse tomber, compte sur moi… Du boulot qui nous tombe dessus alors que c’est INATTENDU !
Bref, après des mois et des mois à avoir fait passer la terre entière avant moi, jeudi dernier, j’ai enfin pu réaliser cette journée 0 responsabilité/0 remarque. Eh oui, même si je voulais consulter mon téléphone jusqu’à éclatement de ma rétine, personne ne pouvait rien me dire, pas même ma raison que j’avais envoyé en RTT. Donc, après avoir pris un super petit dej, avoir fait les courses pour Chabbat (on se refait pas…), déposé une commande de livres dans un hôtel pour une de mes lectrices (il est où le fun day ? Sérieux !) je suis sur Broadway pour faire une petite descente chez Century 21, magasin multi-marques dégriffé. Je précise « petite » car mon budget du jour était de 50 dollars (#manhattan#troisenfants#ceciexpliquecela !). Je parcours les rayons, et tombe sur un portant où il y a, miracle, une tonne de fringues des marques Maje, Sandro & Bach ! J’adore particulièrement Bach ! Je fouille et tombe sur une méga belle robe au merveilleux prix de 49,99 dollars. Mazette ! C’est un signe, Molière ! Je la prends sans hésiter Argan, et puis d’abord, tu n’as jamais été malade. Je passe en caisse et j’entends que la caissière d’origine sénégalaise parle français.
Anyway, quand c’est mon tour de passer, la dame me dit en anglais qu’elle adore ma robe. Je lui réponds en français très modestement :
– Y a que ceux qui parle français qui ont du goût dans ce pays d’amerloques.
Elle se marre beaucoup et me redit qu’elle trouve le modèle que j’ai choisi magnifique. Moi, naïvement, qui vis encore sur sa planète Bisounours-Club Dorothée (je n’ai volontairement pas employé le mot débilos qui conviendrait mieux), je l’informe qu’il y en a encore plein au premier étage et que si elle veut, je retourne lui en chercher une pour elle. Et là je suis entrée dans la phase « TU N’AURAS JAMAIS TON FUN DAY, SI TU ES UNE FEMME, QUI PLUS EST UNE MÈRE JUIVE, C’EST MORT ! », car la dame me confie (pourquoi, je me le demande encore…) que pour elle, un budget de 50 dollars pour une robe, c’est impossible. Elle habite dans un micro appart à Brooklyn. Il y a cinq mois, son mari s’est tiré du jour au lendemain sans laisser de nouvelles et lui a laissé à sa charge complète leur trois filles. Il lui arrive d’avoir du mal à finir les fins de mois et que les petites ne mangent pas à leur faim. – Vous payez en carte ou en espèces ?
Mais comment après cette confession intime, je vais pouvoir me foutre cette robe sur le dos ! Je ne peux pas ! Attends, les gosses elles mangent pas assez, c’est horrible, j’ai le cœur en sang (et muscles). Du coup, je tends mon billet à la dame, et lui dis qu’elle base la robe et qu’il est pour elle. Réaction de la dame :
– Mais t’es dingue, range-ça, ma sœur. Je vais me faire virer, moi ! Y a des caméras de partout.
Elle passe le bipe. Je règle mes 49,99 dollars.
En dehors du magasin, je me dis que j’ai bien la robe, mais pas le kiff qui va avec. Je me raisonne en me disant que je ne la connais pas. J’ai pas à culpabiliser. Si j’ouvre le Parisien, le Times (genre la fille qui lit le Times, mytholand bonjour) Facebook (ah voilà, c’est bien, au moins tu rétablis la vérité !), il y en a plein des histoires tragiques et difficiles. On ne peut pas avoir de l’empathie ou de la peine pour tout le monde sinon on s’en sort pas. C’est vrai quoi… c’est vrai…
Oui mais alors… pourquoi depuis, la robe Bach est accrochée à la porte de mon placard à balais qui me sert de penderie ?
Pour vous en exclusivité, uniquement pour cette chronique, j’ai fait des essayages de cette robe et je vous ais mis la photo (parce que perso, je la vois comme un caddie de course pour des enfants dans le besoin). À vous de me dire si :
1) Elle est moche, qu’elle reste dans la penderie. Revends-la sur Ebay.
2) La photo 2 n’est pas Tsniout même si tout est techniquement couvert. Ce style n’est pas le tien même si aux States, ça passe crème. De plus, il t’arrive quoi et brûle moi ce jean’s une bonne fois pour toute.

3) La photo 3, c’est pas mal. Mais tu vas où comme ça, doudou ?

4) Profite de ta robe chérie, de n’importe quelle façon que tu le souhaites, mais si pour te sentir mieux tu veux faire un don à la Tsédaka, vas-y !
Pour conclure, je me dis que désormais je n’attendrais plus de planifier mon Fun day pour kiffer. Si dans notre emploi du temps de malade on découvre que nous avons une heure de libre, pourquoi attendre un jour spécifique ?
J’attends vos réponses en commentaires ou sur junesdavis55@gmail.com. Pour commander mes romans, n’hésitez pas à m’envoyer un message. Gros bisous.
Ps : Si quelqu’un peut partager ma chronique à Judith Milgrom ou Evelyne Chetrite, les sœurs qui ont fondé Maje & Sandro pour leur dire que j’ai cité leur marque, ce serait cool. Et avec un grand peut-être, pour me remercier, elles voudront lancer une ligne Tsniout et m’envoyer quelques uns de leurs échantillons afin de promouvoir leur marque. On sait jamais dans la vie, sur un malentendu. Promis, si ça arrive, je vous en ferai profiter mes beautés. Dream in my reality, close your eyes bababababba… lalalalala …
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