Vers la mi-août, la météo avait annoncé un ouragan en provenance de la Floride qui allait s’abattre sur New York. Apparemment, il fallait éviter de sortir au maximum pendant deux jours. Ne prenant pas trop en compte le côté very dramatique des Américains, mon mari et moi-même avions pris l’info par-dessus la cuisse. Ce jour-là, avec mon fils, nous avions tous les trois un rendez-vous avec l’Ambassade américaine. Rendez-vous repoussé de nombreuses fois à cause du virus. Le reste de la famille n’avait pas eu l’autorisation de venir, donc nos filles étaient restées bien au chaud à la maison. On monte dans un gros 4×4 bien costaud et je demande gentiment à mon fils de retirer son énorme casque qu’il garde en permanence sur les oreilles. Pour communiquer avec lui, je me suis pratiquement mise à la langue des signes !
On sent la voiture tanguée un peu, mais rien d’alarmant. En regardant par la fenêtre, au travers de la vitre, je vois virevolter des feuilles de papier journal, des branches, des couvercles de poubelle et je crois bien avoir aperçu un chat emporté par la force du vent !
Je me penche vers le chauffeur et lui demande si c’est vraiment safe de continuer. En baragouinant dans un mi-anglais, mi-hindi, il balaie mes doutes et continue de parler à son interlocuteur dans son oreillette. Le fiston assis sur la banquette arrière, toujours avec ses énormes écouteurs, continue d’avoir les yeux rivés sur son portable (encore un drogué du digital en liberté !) et ne fait attention à rien de ce qu’il se passe dehors. On s’arrête à un feu rouge et je vois un poteau qui se détache pratiquement du sol. Je commence à paniquer et le fait savoir à mon mari. Je finis à peine ma phrase qu’une explosion de verres s’abat sur nous ! Tel un ninja, le mari a quitté son siège pour sauter sur notre fils afin de le protéger (et pour sa bravoure + 4000000 points pour Micka Davis Ding ! Ding ! Ding !). La vitre, sur laquelle mon fils avait trois secondes auparavant posé sa tête, a littéralement volé en éclats. C’est ce foutu casque qui l’a protégé ! J’ai eu limite envie de les pécho de remerciements (le casque et le mari). On s’est tous pris des débris de verre dans les cheveux et dans les perruques de chacun (certaine à 80 % que le driver avait une moumoute sur le crâne !), mais rien d’autre grâce à D.!
Ah si, pendant plusieurs jours, j’aurais des acouphènes à l’oreille gauche dus au bruit de l’explosion. Ce qui n’est pas cher payé par rapport à ce qui aurait pu arriver ! Sinon, on en parle de la réaction du chauffeur de Uber !? Ou plutôt de sa non-réaction. D’un calme olympien, lui aussi a ramassé les débris de verre atterris de son côté et a continué tranquillement sa conversation sans sourciller d’un poil. Il doit sûrement avoir du sang ashkénaze !
Après ce qui s’est passé, on a envoyé au diable l’Ambassade américaine, enfin le rendez-vous et on est rentré. Heureusement plus de peur que de mal, mais un grand remerciement à D. s’imposait.
Le lendemain, remise de mes émotions, je décide de me promener avec mes poulettes. Avant, je précise que cela faisait une semaine que je cherchais pour mes enfants une tutrice avec acharnement pour m’aider avec les devoirs. J’avais utilisé toutes mes cartouches sociales pour trouver la perle mais en vain, je n’avais trouvé personne. Rien. Nada. Wallou ! On aurait dit que la moitié de la ville avait déserté la Grosse Pomme. D’ailleurs depuis quelques mois, elle est de plus en plus petite, vu la diminution de son nombre d’habitants et de touristes. Chaque jour, je regardais le calendrier avec appréhension et avais juste envie de m’enfuir en Angleterre 3 jours pour aller visiter le parc d’Harry Potter.
Donc le jour d’après l’ouragan, je faisais un détour par Gap. Une amie qui vit à sur la côte Ouest, m’envoie un message pour me demander si je n’étais pas par hasard à 15h02 chez Gap sur la Broadway avec 2 mini-poulettes. Mais oui ! C’était bien nous ! Elle m’informe que sa fille étudiante, venait juste de s’installer à NY et m’a reconnue. Dans la foulée, elle m’a demandé si je pouvais la mettre en relation avec des parents qui recherchaient peut-être une tutrice pour leur enfant ! OMG ! C’est D. qui vient de me l’envoyer sur un plateau de service à thé ! J’appelle son adorable fille et hop le lundi suivant elle était à la maison. Ce fut le coup de foudre amicale (et scolaire) ! En psycho, on appelle ça le lâcher prise, moi je dis plutôt que c’est du Bita’hon/la confiance en D.
Ces deux épisodes totalement anodins peuvent être perçus comme des banalités sans nom, voire même ennuyeuses parce que l’on peut passer sa vie à avoir une vision linéaire de ce qui nous arrive. Ou alors… on peut tout aussi bien enfiler ses lunettes 3D, afin de voir le monde en prenant conscience que D. est avec nous tout le temps ! Le reconnaître nous donne les moyens d’être reconnaissant ! Et comme on le sait, être reconnaissant envers chaque chose, chaque évènement, chaque embûche auquel nous sommes confrontés nous entraîne non pas vers un monde meilleur (car il ne le sera jamais !), mais à l’affronter avec plus de sérénité !
Mais sinon le casque de ton fils, tu l’as pécho au final ou pas ? Non, mais j’ai fait un énorme câlin à son propriétaire ! Fait rare depuis qu’il me dépasse de deux têtes et demie.
Gros bisous mes chéris. Rendez-vous jeudi pour une chronique so spéciale qui fait partie d’une trilogie sur 3 femmes d’influences !
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