Célibataire, en couple ou divorcés, au fond c’est quoi le problème ?

On est juif, on s’aime, alors c’est quoi le problème ? Il ne devrait pas y en avoir puisque nous aspirons tous aux mêmes buts : celui de construire un foyer juif et accessoirement d’être heureux ! Mais alors pourquoi le service des divorces croule sous les demandes ? Pourquoi y-a-t-il autant de célibataires bourrés de qualités, dotés d’un physique pas trop ingrat (c’est après le mariage que ça se gate, spécialement après la semaine de Hanoukka !) ? Alors KEPASSA AMIGO ?

Déjà L’enfer, c’est les autres !

Chez nous la pression est trop forte ! Tant que la case cochée MARIÉ(E) AVEC ENFANTS FILLE ET GARÇON, on te prend la tête ! La bonne nouvelle c’est que tu l’as subi à n’importe quelle étape de ta vie ! Pas plus tard que la semaine passée, j’ai rencontré une dame qui me demandait combien j’avais d’enfants. Avec une bonne dose d’inconscience, j’avais formulé le chiffre de 3. Pourquoi ? Pourquoi je n’ai pas plutôt menti comme une arracheuse de dents !? D’un coup, j’étais prise au piège de ses tentacules « d’empathie » « de peine » et « de compassion » à mon égard !

– Trois enfants ? Mais enfin vous ne pouvez pas rester comme ça !? Vous êtes encore jeune ! Allez au moins jusqu’à cinq ! Il ne faut pas être égoïste.

En une seule phrase, elle avait réussi à provoquer cette unique sensation d’étouffement mélangé à une bonne dose de culpabilité qui te prend à la gorge et te bouleverse malgré toi alors qu’à la base t’étais bien dans tes talons ! J’aurai dû faire comme toutes ces religes de Méa Chéarims qui sont sur le point d’accoucher de leur 22e gosse (dont tu ne sais jamais le nombre exact !) et qui font genre qu’elles ne savent pas de quoi tu parles quand tu leur souhaites « Mazal tov » tout en se touchant le ventre.

Dans l’inconscience de 89 % de notre communauté (les 11 % restants sont en conversion et n’ont pas le temps de s’apitoyer sur votre sort !) le célibat représente un symbole d’échec ! Le célibataire doit forcément être en quête de quelqu’un, sinon il ne veut fait pas faire d’efforts et doit revoir ses exigences à la baisse : BON SANG, TU AS 29 ANS Ophélie ! 29 ans ! »

Ce que les mariés oublient souvent c’est que déjà en tant que célibataire tu peux être à une période de ta vie ou tu es bien en solo ! Tu sais quand tu as envie de te reconnecter avec toi-même pour comprendre qui tu es, justement dans le but d’être prêt(e) pour la bonne personne ! On ne se soupçonne pas à quel point le celib’ se met lui-même une pression de malade pour comprendre « qu’est ce qui cloche chez lui ? C’est vrai quoi, 32 ans pas marié(e), c’est qu’il y a forcément un problème ! » A s’empêcher parfois de dormir a passé en revu la liste de toutes ses anciennes relations, ces opportunités manquées, se demandant s’ils n’on a pas fait une grave erreur de ne pas s’être marié avec son premier amour de seconde, Simon Boutboul, même s’il nous a traité comme un champignon vénéneux.

Pour revenir à ma rencontre avec la gentille dame, j’avais sonné mon arrêt de mort sociale quant au travers de ma glotte, j’avais annoncé mon âge quand elle a voulu le connaître. Sa main sur mon épaule, avec un air des plus compatissant, elle m’avait sortie :

– Gardez espoir ! Faites beaucoup de psaumes. Allumer vos bougies avec ferveur. Ne vous disputez plus avec votre Mari. Séduisez-le (????????). Il y a peut-être encore une chance d’agrandir la famille avant qu’il ne soit trop tard !

Mais trop tard de quoi exactement nom d’une grand-mère estropiée ? Le temps pardi ! Le temps joue forcément contre toi ! Cela me rappelle cette histoire quand l’une de mes cousines s’était rendue à un mariage. La pauvre chérie avait beaucoup hésité avant d’accepter d’y aller car elle sortait de 8 ans de relation en dent de scie et craignait les regards des autres, à devoir répondre à des questions mal placées. Manque de bol, elle était tombée sur une copine de classe, mariée, 5 enfants (c’est redevenu à la mode de faire plein d’enfants). Quand cette dernière a découvert que ma cousine était toujours celib’, elle lui avait dit avec beaucoup de gentillesse (pitié) dans la voix : « Mais qu’est ce qui s’est passé ? Je ne comprends pas, y’ a pas de célibataires dans ton quartier ? ». Elle avait été à deux doigts de lui répondre : « Bah oui saloperie ! On nous park dans des quartiers et si l’on veut sortir on nous met du goudron et des plumes avec un grand C tatouée sur le front.

Ces con-versations t’anesthésient tant le cerveau que tu as souvent du mal à reprendre le dessus. Cette overdose de « peine » est si mal placée, que delà démontre bien qu’ils ne s’imaginent pas ce qui se passe dans la tête de quelqu’un qui doit tout construire. En réalité, pour une phrase prononcée comme ça, il réside une vraie souffrance ou l’on ne soupçonne pas les conséquences.

Du coup, même si l’option divorce dans un couple s’est largement dédramatisée, le statut reste encore tabou. Il n’y a qu’à entendre dans une table quand tu débites :

–      Bah moi je viens de me séparer du père de mes enfants. 

–      Ah je suis tellement mais tellement désolée. 

–      Ne le sois pas il n’est pas décédé…. Même si je l’ai souhaité très fort à de nombreuses reprises !  

–      Mais il y’ avait pas d’autres moyens pour arranger les choses entre vous ? Comme aller voir un conseiller conjugal, un rabbin, faire de l’hypnose, faire plus de sport. 

–      Heureusement que je tombe sur toi copine ! Pourquoi je n’ai jamais pensé à tout ça avant de te rencontrer ya saleté ! 

Après un divorce, il y a tant à refaire avec soi-même qu’on a pas besoin des autres qui n’ont font une pseudo-morale ! Rien qu’en essayant de ramasser les petits bouts de confiance en soi qui ont survécu à l’incendie de celui ou celle qui a consumé nos rêves matrimoniaux. On se jure de faire bien plus gaffe la prochaine fois… s’il y a prochaine fois ! Parfois la culpabilité d’avoir saccagé une famille est très lourde à porter.

Personne n’est génétiquement programmé pour supporter cette constante pression sociale et communautaire ! Ne parlons pas de la grand-mère tunisienne qui chaque fois que tu la croises, elle te soupire à la tronche comme si tu étais un(e) raté (e). Ou encore l’amie « bienveillante », ma favorite en titre, celle qui t’explique comment faire pour trouver quelqu’un alors qu’elle est mariée depuis 95, et s’est unie (agrippée) à son cousin germain ! En termes de conseillère matrimoniale on a connu mieux ! Si tu as le malheur de te rebiffer, tu es forcément jalouse et que tu rêves d’être à sa place ! » La vérité est si éloignée que cela en est presque comique !

Heureusement qu’il y a des amis sincères qui se soucient réellement de votre bonheur et qui répondent à votre besoin d’aide uniquement quand vous l’avez sonné/texté/ wathsaapé !

De nos jours on a bien compris que d’aller en boite ou dans un bar ce n’est pas idéal pour rencontrer quelqu’un. De plus, si on est un peu relige, c’est encore plus compliqué parce que l’on a un pied dans les Chidouhim, un pied dans l’autre monde ! S’efforçant de ne négliger aucune porte cochère/cacher. Pour cet article, j’ai cherché les différentes façons aujourd’hui où l’on peut rencontrer quelqu’un de manière sereine et fiable. De la même façon que l’on peut aujourd’hui trouver des blogueuses/instagrameuses Tsniout, on trouve des applis sur mesure pour personnes pratiquantes qui souhaitent utiliser des outils modernes pour rencontrer sa moitié.

La seule à ce jour connue dans le domaine est mamatch.fr que je vous invite à jeter un œil et à inscrire vos amis qui souhaitent une relation sérieuse. C’est LA nouvelle application de rencontres juives par compatibilité. Vous pourrez y découvrir seulement les profils qui vous correspondent. »

En cette 4e bougie de Hanoukka, moment où je vous écrit cet article, je souhaite de tout mon cœur que chaque célibataire, divorcés trouvent un bon Mazal. Ne vous laissez jamais intimider par les autres. La tête haute, les épaules relevées vous n’avez à rougir de rien ! Soyez forts et laissez parler les autres, vous êtes au-dessus de la mêlée. Je vous souhaite d’avoir une maison remplie de rire, de douceur et de bonnes bouffes !

Bisous. Pour m’écrire junesdavis55@gmail.com

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