La culpabilité ma meilleure ennemie !

Si je devais me juger, je me qualifierais comme la pire mère et épouse du monde. C’est simple, selon moi, je n’en fais jamais assez pour les miens, et me sens toujours coupable de tout. Pourtant, j’essaye d’assurer sur tous les fronts, sauf pour les machines. Depuis la fois où tout mon linge est ressorti Tie and dye, j’ai préféré délégué cette tâche à la femme de ménage. Bien qu’à la mode, le mari a moyennement apprécié le motif sur ses chemises de boulot.

Jeudi dernier j’ai atteint le pic de la montagne de la culpabilité ! C’était le jour où la grosse pomme a été recouverte de neige. Dès 7h25 du mat’, on voyait par la fenêtre des enfants faire de la luge. Pour faire plaisir à mes petits, malgré un emploi du temps chargé, je leur promis d’essayer de les emmener dehors. Après vérification, je me rends compte qu’ils ne sont pas équipés. Je laisse tout en plan et cours leur acheter des bottes imperméables et des pantalons de ski. Misère il n’y a plus rien nul part. En prévision de la neige, tous les magasins on était dévalisés. La vendeuse me fait remarquer que j’aurai dû m’y prendre à l’avance. Je veux lui hurler que je ne suis pas cinglée à vérifier la météo trois jours à l’avance. Je reviens bredouille. Brusquement, je reçois un mail pour un article urgent à rendre. Je me rue sur mon ordi et commence à le rédiger et là c’est le drame. Mon ordi plante. Impossible de le rallumer. J’appuie. J’éteins. Je rallume. Je veux le/me jeter par la fenêtre, lui faire du bouche à bouche mais il n’a pas de bouche (mon mari est tellement jaloux que même si je la tente, il me fera une scène. Il m’a empêché de passer mon brevet de secouriste à cause de ça. Non mais je te jure ! Un jour je vais me rebeller et le monsieur va me retrouver entourée des gars à la Magic Mike, à leur distribuer des billets là où il faut pas ! SANS AUCUNE CULPABILITÉ !).

Nous, on t’attend Junes ?!

Je demande à Monsieur Jalousie de jeter un œil à mon ordi, et il me sort qu’il faut l’emmener chez son père.

–T’as rendez-vous dans 20 minutes chez Apple, sinon le prochain rendez-vous, c’est pas avant mardi. Le gars a dit que ça va prendre un moment.

–Mais les filles ? La luge ? La neige ?

–Il fait -6 degrés, si on leur évite la pneumonie, c’est pas grave, non ?

–Mais… mais… mais… je leur ai dit que j’essaierai de les emmener.

–Vas-y je les sors à ma pause.

–Je peux compter sur toi ?

–Mais oui vas-y.

FLASH INFO : L’homme ne culpabilise JAMAIS ! C’est simple soit il peut, soit il peut pas. Basta !

Arrivée chez le docteur des ordis, je suis prisonnière de mon geôlier geek, qui a dû appeler huit superviseurs, pour arriver à la conclusion qu’il faut effacer la mémoire de mon ordi pour le réanimer. À travers son masque et ses lunettes pleines de buée, il me demande si j’ai bien tout sauvegardé avant ce jour funeste pour mes données.

–Bien évidemment que non.

Je fais mes adieux sincères au manuscrit des mémoires de mon père va disparaître avant même d’être publiés.

Je reviens mon ordi vide sous le bras. J’apprends que le mari n’a pas pu les sortir à cause d’un call supra important. Il est 16h30, c’est presque la nuit. C’est mort pour sortir. Je me dis que c’est pas grave, jusqu’à ce que je reçoive les photos de copines avec leurs enfants dessus aux joues roses qui se sont éclatés dans la neige. Je me sens étouffée par ce sentiment de n’être jamais à la hauteur, avec l’impression d’être une poule dans sa basse-cour en train de courir dans tous les sens sans but. Pour me calmer, je fais un audio à ma best friend qui me répond (toujours par audio) :

–Arrête de te sentir toujours coupable ! Le sentiment de culpabilité nous aide à avoir des remords et en cas de meurtre, de mensonges ou d’un très mauvais comportement, sinon il ne sert à rien. Te sentir mal parce que tu as fait ce que tu as pu, je ne vois pas ce que la culpabilité vient faire là-dedans.

Le mari qui m’a entendu faire mes audios avec ma voix tendue, se plante devant moi. Comme je déteste faire mes vocaux devant lui (vu que la plupart du temps je le critique ouvertement !), j’arrête le micro. Je devais vraiment avoir une mine apeurée car il m’a pris par la main pour m’emmener à la cuisine afin que je lui fasse un thé. Roi du Maroc un jour, Roi du Maroc toujours. Je veux attraper le paquet de graines mais il a été mis tout en haut de mes placards. Sûrement un coup de la femme de ménage qui doit en avoir marre de faire mes lessives. Pour le récupérer, je sors du tiroir ma super pince à barbecue. L’homme qui voit toute la scène ne lève pas le petit doigt et me laisse galérer avec la langue qui pend sur le côté par l’effort.
–Dis donc, t’es vachement petite. T’as rapetissé ou quoi ?

–Tu veux peut-être m’aider ?

–Non t’as l’air de bien gérer avec ta pince. Bon pourquoi t’es pas bien !? C’est parce que je n’ai pas pu sortir les petits ?

–Laisse tomber tu ne vas pas comprendre.

–Allez raconte. Mets plus de menthe steuplait. Non pas ce verre, je veux dans celui-là.

Je lui raconte combien je me sens mal tout le temps. Je conclue en lui disant que s’il me sort le fameux « faut lâcher prise », je le défonce !

–Le quoi ? Je ne sais pas ce que tu racontes. Faut juste que t’essayes d’être plus indulgente avec toi-même.

–Mais je vois bien que toi aussi je te déçois. Je suis sûre que t’aurais aimé une femme de maison qui te fait des bons petits plats en nuisette ou en peignoir.

–J’aime pas les nuisettes, ni les peignoirs.

–Oui, enfin tu m’as compris quoi ! Tu te rends pas compte à quel point, en tant que femme faut assurer dans son boulot, son ménage, garder la taille, les enfants, leurs devoirs, les activités. Pensez à prendre des nouvelles des gens qu’on aime sinon ils vont croire que tu t’en fous alors que c’est juste une question de temps ! Comment assurer tout ça à la fois !? J’ai l’impression de décevoir tout le temps tout le monde. Franchement, je ne sais pas d’où ça vient.

–Moi je sais d’où ça vient ! Ce que tout le monde montre en permanence, notamment sur les réseaux sociaux.

–Je ne suis pas d’accord, on s’en fout des réseaux. On sait très bien que cela ne reflète pas la réalité.

–Peut-être, mais inconsciemment, même trois minutes, tu vois défiler des photos de moments uniquement joyeux. Seulement faut pas oublier que la majorité silencieuse qui galère, comme aller passer un examen médical, ou quelqu’un qui vient de perdre son boulot ne va pas le partager. Du coup, t’as l’impression que tous le monde assure alors qu’on n’en sait rien finalement.

–Comme dirait Perceval : c’est pas faux.

–Allez ma petite marocaine, on boit ce thé et après je mets les enfants au lit. Toi tu te relaxes et que je te vois pas bosser sur ton ordi.

Après avoir étouffé cette saloperie de voix intérieure qui me criait d’utiliser ce temps pour m’avancer, j’ai rangé mon portable jusqu’au lendemain et suis partie dormir. Au petit matin, reposée et pleine d’espoir, j’étais prête à utiliser ma culpabilité simplement comme moteur de motivation. Comme petit clin d’œil de D. je lus le dernier message de ma BFF qui me disait « Fais comme tu peux, et non comme tu veux ! Fais-moi un audio dès que tu peux. Bisous »

Avec une meilleure amie pareille et un mari qui à ses heures perdues parle comme un vieux sage indou, il faut jeter la culpabilité aux orties ! Si vous la sentez trop forte, c’est que vous avez besoin de repos, et de faire une mini-diète de réseaux. Parole de Davis !

Je vous partage cet article super sur le sujet et vous fais des gros bisous.

https://les-defis-des-filles-zen.com/culpabilite-conseils-pour-la-stopper

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