Cette année est une année très spéciale pour moi. Ma vie personnelle ressemble à un village breton brûlé par l’un des dragons de Daenerys.
D’où le fait que je publie beaucoup moins (ça c’est dommage !), que je m’expose beaucoup moins (il était temps !). Dès que l’incendie sera complètement éteint et que j’aurai fini de soigner les blessés, du haut de mon phare et de manière plus éclairée je reviendrai sur certains évènements mais pour l’heure on va faire de la place à notre merveilleuse fête de Pessah ! Alors comment s’organiser lorsque l’on n’a même pas commencé le ménage à J-8 ! Je ne vous parle même pas des courses ! Et c’est même pas genre, je me tire les cheveux et pose les mains sur mon visage déformé par la panique en me disant « Oh la la j’ai encore rien fait !». Non, non, non c’est juste que les préparatifs sont quelque part dans un coin de ma tête. Je sais que je vais devoir m’en occuper mais je ne me bouge pas pour autant. Mais comment est-ce possible ? C’est l’une des fêtes les plus importantes du calendrier !
Pas plus tard que l’année dernière, trois semaines avant j’étais en mode commando chiffon et liste en main. Eh bien, j’écrirai avec beaucoup d’humilité que c’est la vie ! Les choses changent, évoluent, fluent. C’est ça qui la rend parfois triste mais aussi palpitante voire exaltante. So ??? On fait comment quand on a 0 motivation et qu’on est bloqué de l’intérieur : on suit le guide de survie de Pessah !
1/ On tape l’incruste chez des amis pour les Séders.
Mais attention : va falloir faire gaffe aux amis que vous allez choisir ! Une erreur peut vous coûter cher en temps et en maux d’estomac. Avant de Whatsapper à tout va, renseignez-vous bien sur 3 choses :
La longueur de la lecture de la Hagada :
– Sinon chez vous c’est plutôt rapide ou vous aimez bien rajouter des petits trucs en explications et commentaires ?
Une fois, j’ai été invité chez un couple d’amis. Le père de famille très fier de son savoir avait passé sa soirée à chanter, s’arrêter, lire, commenter, chanter, lire, commenter, crier sur ses enfants, chanter, lire, commenter ! J’étais ressortie vers les 3h du matin titubant, les membres tout engourdis à force d’avoir été assise/subir des tas de trucs vachement intéressant (pour lui).
Les us et coutumes alimentaires : si la phrase « chez nous c’est sans Kitniot toute la semaine » fuyez ! Prenez une bonne famille tunisienne, quitte à pousser le riz de côté sur votre assiette. Mieux vaut trop dans l’estomac que pas assez !
Combien vous serez ? Si vous entendez les chiffres 32, avec tous les petits enfants au grand complet, ça va être ultra fun mais prévoyez un bon bouquin (les chroniques de Bridgeton, la saga est top ! J’ai beaucoup beaucoup moins aimé la saison 2. Pourtant le vicomte avait tout pour me plaire mais je crois que rien ne vaut un Duc ! ). Vous le sortirez au moment du Ma Nichtana, quand les 22 petits enfants vont vouloir le chanter en solo.
2/ On tape l’incruste chez la famille.
Rien de mieux que la famille sauf si vous ne pouvez pas vous blairer les pièces rapportées ou votre belle-mère. Ce qui arrive plus souvent qu’on ne le croit ! Si vous avez plusieurs frères et sœurs, cousins, choisissez les plus sympas et kiffer.
Conseil : N’oubliez pas de ramener un petit cadeau de politesse. Je dis ça, pour mes notes personnelles. Ou bien vous pouvez aussi offrir une après-midi de libre à la personne qui vous reçoit en vous proposant de garder les enfants ou de faire le ménage avec elle (non je déconne, sinon quel intérêt de se faire inviter !)
3/ On se rapproche d’un Rabbin Light en lui demandant c’est quoi le minimum syndical en termes de ménage. Faut trouver l’équivalent du Rav Wolf[1] mais version ménage de Pessah : « Si je vends tout c’est bon ? ». Ou alors, je suis juste la Halakha qui consiste à enlever juste le Hametz, ce qui n’inclut pas de laver les rideaux honey !
4/ On fait appel à un petit Habad beau gosse qui ne rechigne pas devant les gants Mapa ! Y a pleins de Habad ultra sympas (beau gosse, ça se trouve.) qui se feront un plaisir de venir vous Cachériser votre cuisine !
5/ On jette le Hamets et sa culpabilité.
Bah oui chérie, t’as pas fait de gâteaux fait maison à la farine de Matza ou ta super recette de Harosette de mémé, juste respire ! TOUT VA BIEN et surtout ne t’en fais pas. Les macarons coco à 426 kcal le gâteau passe très bien avec du thé (mais que pour 8 jours) ! T’as pas astiqué les murs, ni les marmites, tu traines à sortir ta vaisselle de Pessah, c’est okay. Tu t’y prends 2 jours avant. Les courses, tu les fais en ligne. Mise sur des assiettes en carton ou du joli plastique, tu vas voir ça passe très bien. Ce n’est pas que tu ne veux pas faire honneur à l’une des fêtes les plus symboliques de notre histoire, c’est juste que cette année exceptionnellement, tu t’occupes de jeter ton Hametz personnelle. Ce Pessah, chacun de nous va vivre sa sortie d’Égypte. La culpabilité n’a pas sa place dans nos cœurs et ou dans notre palette d’émotions (à part si vous avez renversé un chien, une dame âgée, une bohémienne bohemian/ (Rhapsodie) sur la route et que vous vous ne vous êtes même pas arrêté, même quand vous avez senti du mouvement sous vos roues. Là, c’est bien d’être culpabilisé. En fait il le faut sinon vous êtes officiellement un serial Killer), mais pour le reste, comme disait ma grand-mère Zal’ : chaque jour a sa peine, on avance pas à pas. Pour nous (quand j’écris nous, c’est le peuple juif), je nous vous pieds nus, des bracelets autour des chevilles, avancer sur le sable chaud du désert en train de danser sur : Hashem mêleh, Hashem malah, Hashem imloh leolam vaaed. Hag Cacher Vesameah.
Junes Davis- Deborah
[1] Ne criez pas au scandale : T’as vu, elle trouve que le Rav W. est lignt c’est pas gentil blablabla. J’écris juste comme ça pour le fun. J’ai bien trop de respect pour l’humain pointer du doigt quelqu’un.