Le jour où je me suis confiée et j’aurai pas dû…
La semaine dernière, après des mois sans voir personne, j’étais trop contente de tomber sur une copine américaine au supermarché du coin. À défaut de pouvoir se « hugger », nous étions joyeuses de pouvoir mener une conversation (physique) tout en déambulant à travers les rayons. Arrivant aux caisses elle me sort de nul part une petite réflexion de rien du tout. Qu’en gros, je n’étais pas du style à ranger ma maison H24. Contrairement à elle, qui ne peut pas dormir si une assiette fait trempette dans son levier (Monica Geller sort de ce corps !). On se quitte. Les courses pendantes le long de mon corps, et je repense à cette petite phrase qui finalement m’agace. Plus, je porte, plus je me sens piquée au vif et me mets à ruminer des tas d’arguments qui auraient pu prouver qu’elle a tort. Le temps de rentrer chez moi, je eu le temps de me remettre complètement en question. En posant mes sacs sur le sol de ma cuisine, telle une cocotte de Venise, j’étais bien décidée à faire la traque aux miettes. Armées de mes gants Mapa roses bonbon, je me mets à nettoyer comme une dératée toute la baraque (plaintes comprises) et cela pour tout le reste de l’après-midi alors que ce n’était pas du tout ce que j’avais prévu de faire à la base. Mais plus je passais le balai, plus je ronchonnais dans mon coin et contre tout le monde : Si j’avais une femme de ménage pour m’aider, moi aussi ma maison serait au top ! Sérieux les gens, non, mais je te jure etc etc…
Le mari qui est toujours à la maison (et il a pas l’air de vouloir reprendre le chemin des studios ! Oui, mon mari est devenu producteur.
Le pauvre, il s’est fait des films en croyant que j’allais être à son service.) je lui rouspète dessus ! J’affirme que c’est pas normal, que chacun doit se responsabiliser pour ses affaires blablabla et blabla blabla, et finis par moi-même me gaver. Alors plutôt que de continuer sur cette lancée, je décide d’appeler des copines pour débattre avec elles « de la petite phrase qui regorge de plein de sous-entendus ». Diantre ! J’ai pu diviser mes copinous en plusieurs équipes. Avec en tête la pom-pom girl : Quelle saleté ! Genre c’est tout le temps nickel chez, elle mais allez arrêter avec des enfants en bas-âge (et même plus grands) c’est impossible ! C’est un mythe ou alors elle se shoote à l’odeur de colle. Laisse tomber ma Junes t’es très bien comme tu es, va !
Ça aide un peu la cause et ça remonte l’égaux en puissance.
Celle qui en profite pour se mettre en avant : Je ne suis pas maniaque mais je comprends ta copine. C’est hyper important que tout soit rangé chez moi. Après chacune fait comme elle peut (sous-entend, oui mais si tu ne le fais, t’es naze chérie !)
La freudienne
Si cela tu as été touchée au point que cela ait eu un impact direct sur ton comportement, c’est que tu dois creuser. Junes, est-ce que dans ton enfance, ta mère t’a obligé à récurer les toilettes ? Qu’est-ce que la balayette et le canard WC évoquent pour toi ? Non ne réfléchis pas Junes, dis juste ce qui te passes par la tête.
Celles qui en profitent pour te massacrer
Comment tu te prends la tête, pour des bêtises en plus. Sérieux t’as pas de problème dans ta vie, toi ! T’as toujours été trop sensible. Et puis t’es trop gentille. Faut que t’arrête de toujours faire attention à ce que disent les gens. Fais comme moi, tu t’en fiches et la prochaine fois, montre un peu de caractère, cela ne fera pas de mal à personne.
À celles-ci, je leur réponds que les petites choses font parties de la vie et les grandes choses sont des tragédies. À nous de ne pas jouer à la tragédienne pour un rien.
Tes sœurs
Ne te bile pas pour ça. C’est une lourde ta copine. Viens je te raconte ce que Tata Yvonne a dit à maman. Tu vas être choquée. Après tout ce que maman a fait pour elle, elle a osé ! Elle abuse.
Ton frère
C’est bizarre, il répond jamais quand je l’appelle. Il doit être occupé.
Et la meilleure amie, best Ever
Bien sûr qu’on pourrait toutes consacrées des heures entières à faire du ménage. Ce n’est ni une question de capacités, ni de ne pas y arriver. C’est juste que tu manques beaucoup de confiance en toi et à croire que ne tu n’en fais jamais assez.
Et là, je lui ai demandé comment on fait ?
–Comment on fait, quoi ?
–Pour avoir confiance en soi ? Est-ce que cette notion est vraiment importante ? Parce que pour moi avoir confiance en soi, c’est une forme d’arrogance, non ?
–Rien à voir avec l’arrogance. C’est juste que tu ne te remets pas en question dès la première tocarde qui croise ton chemin.
Du coup, Myriam Ben, qui est justement ma meilleure amie depuis l’âge de 9 ans. Il a suffi d’une année commune dans un même établissement (Gaston Tenoudgi pour les connaisseurs) pour en faire ma pote de vie, et à vie ! Dans les bons, comme dans les mauvais moments, elle est TOUJOURS là pour moi. Et croyez-moi au quotidien bouffer de la Davis, ok on rigole un peu mais ça se plaint pas mal ! En tout cas aujourd’hui, je suis méga fière d’elle pour plein de raisons dont une en particulier. Hormis le fait qu’elle soit une maman au top de plein d’enfants, elle est l’une des meilleurs thérapeutes que je connaisse. Justement, en ce moment, elle travaille sur une formation qui aborde le sujet de l’estime de soi. Alors, je lui ai demandé de me donner les grandes lignes du sujet. À savoir, comment il faut faire quand on est perturbé par un truc. Oui on sait, y a des choses plus graves dans la vie mais, chercher des réponses, se remettre en question, essayer d’améliorer son quotidien, c’est aussi préserver sa santé physique ! Franchement depuis qu’elle m’a tout expliqué, même si ce n’est toujours pas ça, je gère mieux les choses.
1/Prendre du recul : laissez à l’autre ce qui lui appartient. Sa colère, sa mauvaise foi, sa déception ne vous concerne pas. Si copina s’éclate à frotter, bah prend ton bain et brosses-toi le dos.
2/Ne pas se laisser miner par des mots, des catégories, des classements. Ce sont les croyances de l’autre pas les tiennes.
3/ Avoir confiance en sa valeur : On doit être imperturbable face à l’autre. On doit être fière de nous. En chacun, il y a l’étincelle divine et on a tendance à trop souvent l’oublier. Du coup, personne n’a le droit de venir et vous rabaisser ou vous faire croire que vous n’êtes pas du niveau. Après bien sûr qu’on a tous des défauts mais vous vous connaissez assez pour en avoir conscience et essayer de les corriger, toute seule !
4/ La méditation aide beaucoup ! S’assoir 5 minutes par jour, respirer, et se blinder le cerveau de phrases positives, sera ultra bénéfique pour le déroulement de la journée. Jouer là à l’américaine : I am Fabulous ! Mais surtout c’est vrai !
Je vous embrasse.
Je dédie cette chronique à Nicole de Buron, l’un de mes auteurs préférés qui m’a beaucoup inspirée. Elle a laissé derrière elle, ses œuvres plein d’humour. Je vous recommande mon cœur du penses à quoi ? Livre très sympa, le plus autobiographique. Avant de la découvrir, je croyais que pour être auteur être pompeux et savoir faire des phrases très très compliquées pour montrer à quel point on est savant. Au final, à travers ses romans, j’ai compris qu’un auteur pouvait aussi être une personne simple (mais pas simplette !) qui nous ressemble et à qui on a envie de ressembler, tout simplement. Merci Madame De Buron.