Les Davis à la plage dans les Hamptons.
Les Davis aux Hamptons ou plutôt quand la famille Bidochon va à la plage ! Je me souviens très précisément des mots prononcés par mon mari quand il m’a proposé d’aller dans une plage trop sympa des Hampton. À seulement à 2h15 de chez nous (l’aller simple !), il m’avait vendu l’expédition comme une journée de totale détente.
Soucieuse de faire plaisir à l’homme, j’acceptais, même si j’étais un peu sceptique quant à sa notion du mot détente.
C’est vrai que l’idéal aurait été de louer une maison de vacances directement là-bas, mais par grand manque de bol, mon prochain braquage n’est pas prévu avant septembre. Et comme, je ne dispose pas des 30 000 dollars (minimums !) pour passer mon été à la campagne, me voilà dimanche dernier en voiture en direction du Deauville version U.S.A (Même si la Normandie a vachement plus de charme !)
L’avantage d’avoir une voiture (même de location !) c’est que l’on peut remplir le coffre de parasol, de glacière bleue, de matelas, de chaises sans oublier le panier en osier bourrer à craquer de « J’espère que je n’ai rien oublié. ».
En passant, JAMAIS de ma vie je n’aurais pensé me trimballer un jour avec une glacière bleue ! Bien que très pratique, sur le Glamouromètre tu perds direct 20 points d’un coup !
Après 3h15 de route et non 2h15 comme précisé/vendu plus haut, nous arrivions à l’entrée du parking. Là, une gentille jeune fille nous informait que la place pour avoir accès à la plage était de 250 $ pour les non résidents « Hamptoniens ».
Devant nos mines déconfites, la gentille jeune fille nous proposait une solution de repli qui était de retourner en ville, trouver une place, prendre un UBER qui nous déposera au même endroit. Va en ville. Trouve une place. Gare-toi. Appelle un UBER. Décharge parasol + glacière bleue + matelas + chaises sans oublier le panier en osier bourrer à craquer de « J’espère que je n’ai rien oublié ». Attends le Taxi sous un cagnard de 42 degrés mais avec beaucoup de vent. Entre-temps, j’avais demandé gentiment à mon fils de troquer ses baskets/chaussettes contre des espadrilles. Comme depuis ses 3 ans il déteste le sable, il accepte d’ôter ses chaussettes… qu’il gardera avec ses espadrilles.
-Ok ! Va pour le total look Camping paradise.
Le Uber nous dépose. On décharge. Chargés comme des ânes, nous avancions vers l’accès de la plage mais la gentille jeune fille refaisait surface. Elle nous rappelait les consignes sanitaires, et nous indiquait notre emplacement. On repérait là où l’on pouvait se poser. Après un bref tour d’horizon, je constatais que nous étions placés entre une mère de famille qui devait avoir 22 bébés étant donnés la superficie du parc pour enfants placé juste à côté d’elle. Je ne savais même qu’un parc portatif pour bébé, équipé d’une moustiquaire, cela existait ! À notre gauche, se trouvait une dame entourée de cinq types. Je n’avais aucune idée de ce qu’elle faisait dans la vie, mais dans son CV elle pouvait rajouter la mention : Grand corps de malade.
Je m’en rendais vite compte qu’entre mon maillot de bain ultra couvrant, la glacière bleue, ainsi que le parasol Arlequin/ LGBT (mais qui a choisi cette couleur ??), je ne me sentais pas trop à ma place. Puisqu’en plus de ma voisine au CV intitulé Corps de rêve, j’étais aux premières loges d’un défilé de Sirènes et d’Aquaman en puissance car la plupart d’entre eux étaient musclés et musclettes.
Le temps de regarder nos voisins, le Roi du Maroc était déjà parti se jeter à l’eau, Fifille 1 et 2 sur les talons, me laissant notre ado sur le dos (elle était facile celle-là !).
Tout en installant le matériel, je tentais de ne pas faire abstraction des grognements incessants de mon compagnon de galère-glacière : « quand est-ce qu’on part ? J’aime pas la plage. Je veux rentrer. Au secours, y a du sable sur mon matelas… ». Je vous passe le moment où, aussi forte qu’une fourmi estropiée, j’avais mis toute ma puissance physique pour planter dans le sable cet saleté bariolée de parasol, tout en luttant contre la force du vent. Au niveau du glamouromètre, je m’enfonçais dans le négatif.
Après cet épisode, je me posais enfin avec Harry Potter.
Au bout de trois secondes, je jetais un coup d’œil vers mon fils. Horrifiée, je découvrais qu’il avait enfilé son pull et s’était encapuchonné la tête avec. Par souci qu’il attrape un coup de chaud, je lui exigeais de l’enlever. Ce fut à partir de là que tout avait vraiment dégénéré. Refusant de le retirer, je n’avais pas d’autre choix que de lui enlever de force mais plus je tirais sur son pull, plus il tirait sur le cordon de sa capuche.
Pour le faire céder, je chopais l’une de ses chaussettes, mais il l’avait rattrapé d’une main pour la faire monter jusqu’à son genou de façon tyrolienne. Ne sachant plus où donner de la tête : pull-chaussette/chaussette-pull, j’en profitais pour lui arracher son pull tout en essayant encore de le raisonner. Hélas, à force de nous tortiller près du LGBT parasol, je me le reçus en pleine tête pour ensuite être emporté par le vent. Je lâchais ma prise (mon fils) pour courir après le parasol qui menaçait de tomber sur la mère de famille au parc pour enfants portatifs (Oui le parc et l’enfant sont portatifs !). In extremis je le récupérais et retournais à ma place. Le temps de revenir, l’un des matelas avait lui aussi eut le temps de s’envoler. Ma progéniture qui avait décidé de jouer les statuts de sel de jour-là n’avait pas bougé d’un iota :
–Je t’ai dit que mes pieds ne toucheraient pas le sable !
–Mais t’as des chaussettes !
–Imagine la chaussette touche le sable !? Pense aux conséquences, maman !
–Les conséquences ? Attends que je revienne et tu vas voir les conséquences !
Je récupérais le matelas et replantais le parasol tout en maintenant mon assise avec le pied.
Tout ça avec la menace de mon foulard enroulé sur ma tête, qui voulait lui aussi se barrer. Une fois tout sous contrôle, le souffle court d’avoir dû gérer autant de choses en si peu de temps, le mari trempé revenait à notre place. Le sourire jusqu’aux oreilles, il s’allongeait près de moi, fit le truc du chien avec ses cheveux m’éclaboussant au passage pour ensuite déclarer :
–Alors on n’est pas bien là !? Je t’avais dit que ce serait une journée détente.
L’envie de déterrer le parasol et d’utiliser la pointe comme une arme à tuer me venait à l’esprit, mais rien qu’à l’idée de devoir le replanter après usage, m’avait dissuadé de mettre mon plan à exécution. Je passerai le reste de l’après-midi à maintenir au sol notre équipement et le sable à distance de notre fils.
La bonne nouvelle c’est que mon mari a prévu qu’on y retourne TOUS les dimanches du mois d’août. Souhaitez-moi bonne chance et bonnes vacances à tous !