Baston au parc !

Baston au parc !

-Pied de cochon, ou rétention d’eau ?

-Quoi ?

-Tu préfères les ballerines ou les sandales ?

-Je sais que tu attends une réponse cruciale de ma part, même si je sais que malgré mon avis, tu vas faire absolument ce que tu veux à la fin, mais je dirais les ballerines.

-Super, je vais mettre mes bottes ! Mais tu crois que je vais avoir trop chaud ?

-Junes, j’ai un call dans 3 minutes et je te rappelle que tu vas juste au parc !

-Juste au parc !? Ça fait 4 mois qu’avec les filles, on attend que le parc rouvre ses portes ! Le pauvre il était cadenassé de partout.

 

Lorsque j’ai demandé l’avis à Micka (toujours à la maison !!!),

je revenais tout juste d’une sortie avec notre grand. Plutôt que de passer mon temps à faire le gendarme non pas Saint-Tropez (j’aurai préféré !) mais de New York entre mes enfants, j’ai divisé pour mieux régner ! C’est moi, Miss Marvelous Machiavélilus !

L’après-midi, je me promène avec mes fifilles et le matin, je vais courir avec Ethan. Justement ce dernier, pendant notre sortie, on a eu une conversation intéressante/très chelou. Il m’a confié que plus tard, il souhaiterait devenir millionnaire. Entre deux petites foulées, et une grande pointe de côté, je lui répondais « Amen, mon fils tout ce que tu désires et plus encore ». Là, de manière totalement incontrôlée, il se met à réagir super mal et me dispute tel un sushi avarié :

– Ras le bol que tu sois trop gentille !

–Hein ?

–Comment tu veux que j’ai la rage de réussir, si t’es trop sympa avec moi ! Quand les gens m’interrogeront plus tard, pour savoir comment j’ai cartonné, faut que je leur répondre que tu m’as toujours sous-estimé, que tu n’as jamais cru en moi ! Et c’est pour ça, que j’ai travaillé comme un fou pour te prouver le contraire. Alors à partir de maintenant, faut que tu sois dure avec moi !

–Euh… d’accord ! Au fait, t’es trop mignon quand tu t’énerves. Tu fais la même tête quand à l’époque tu regardais les Télétubbies !

–Les Télétubbies ? Si, on fait un reportage sur moi, je t’interdis de dire ça !

–Mais oui, mon fils d’amour.

–Arrête avec tes mots doux ! Élève-moi à la dure !

 

Etc etc…

jusqu’à qu’on revienne à la maison et juste avant que je ne décède sur le trottoir tant je ne suis pas sportive !

Donc en boots, par 32 degrés, avec des tonnes de Hansaplast à cause des ampoules que j’ai accumulées, je récupère mes filles pour qu’on aille à la conquête du parc. En passant, si quelqu’un à une idée de chaussures d’été qui ne frottent pas, qui soient jolis, tout en étant confortables, je suis preneuse ! Sur le chemin, je leur débite des tonnes de précautions comme « Ne pas toucher aux barres de fer, de se frotter les yeux, ou toucher d’autres enfants. » 

On arrive en mode, à la conquête du Far West, Yha ! Et mes Fifilles se ruent vers les balançoires. Le problème, c’est qu’elles n’étaient pas les seules puisqu’on découvre une file d’attente aussi longue que chez Starbucks. On attend des plombes, et vint enfin leur tour. Je vais m’assoir, et au bout de trente secondes de kiff, elles se font malmenées par des petites filles qui réclament qu’elles leur laissent la place. Perso, tant que je ne vois pas de sang, je me mêle pas. Après tout faudra bien que dans la vie, elles se débrouillent tout seules, non ?! En puis, ça leur donnera la rage de réussir, pour reprendre les mots de leur grand frère.

 

Brusquement,

une petite commence à pousser Fifille 1, en la faisant carrément tomber de la balançoire. N’ayant même pas le temps d’intervenir que sa jumelle se dégage de sa balançoire et se rue sur la petite violente. Fifille 1 qui était à terre, se relève et vla qu’elle repousse celle qui a osé la faire tomber. Une copine de la petite violente arrive en renfort et là, c’est la baston générale. Toutes mes demandes de précautions volent en éclat ! On sent que les enfants étaient sur les dents à cause de l’enfermement, avec un trop plein d’énergie à dépenser. Les nounous deux de tension arrivent. (Je suis la seule mère du parc). J’arrive en boitant car l’un de mes Hansaplast s’est barré. On essaye de les séparer mais ça se frappe comme des chiffonnières. Je démêle la mêlée pour extraire celles qui m’appartiennent. Sauf qu’elles me fusillent du regard car elles veulent « finir » les gosses qui ont ruiné leur kiffe suprême.

 

Je décide de me rassoir et me délecte,

en me disant qu’au moins elles ne se font pas marcher sur les pieds. Tout le contraire de leur mère. D. merci. C’est vrai que j’ai une personnalité proche d’un paillasson. On s’essuie et ça repart ! Parfois je me trouve tellement catastrophique en gestion des conflits qu’il me faudrait un mélange de Cyrano de Bergerac (pour la poésie !) et de Terminator (pour les flingues), pour me venir en aide. Parce qu’en tant que belle poule mouillée, je rumine pas mal même si je n’ai pas les sabots fendus (quoi que, je pourrais en dessiner sur mes ballerines), et après j’oublie.

Enfin, mes jumelles reviennent, et je suis assaillie par une pluie d’explications.

Résultat on s’en sort avec des genoux écorchés, un bleu sous l’oeil et une poignée de cheveux manquant mais ça c’est la faute de Fifille 2 qui s’est plantée de cible. Puis, on décide de rentrer. Sur le chemin, on tombe sur un parc désert, où se trouve des machines de muscu. On s’installe j’improvise une séance de sport (mais c’était du grand n’importe quoi en vrai). On court. On saute. On joue. J’entends la musique du camion du marchand de glaces qui est un prélude musicale d’un film d’horreur. Je vais leur chercher deux glasses avec le U et le mari m’appelle pour me dire qu’il est l’heure de rentrer car le roi a faim ! (Ben voyons ! Au moins, il a pas volé son titre royal). On rentre pour de bon, et tout en dégustant leur glace, je remarque que l’œil de fifille 2 gonfle dangereusement (leur père va me préparer la chaise électrique). D’un coup, elle me sort un truc dont je ne m’attendais pas du tout.

– C’était le Best Day Ever.

Le meilleur jour de sa vie, quoi !

–Vraiment ? Même avec la bagarre ?

–Tu sais parfois une bonne bagarre, ça fait du bien.

 

Et dire qu’avant le virus, je me cassais la tête pour leur faire des emplois du temps que même le ministère de l’éducation international aurait salué ma performance. Mais maintenant, après ces 4 mois de No Land, être simplement en contact avec les autres. Respirer l’air frais, profiter du soleil que D. nous offre pendant l’été, nous a débarrassé de ce petit/grand côté capricieux que nous avions, un peu chacun d’entre nous, malgré nous.

 

Ma question c’est de savoir, pour combien de temps ….

 

Gros bisous, mes chéris !

 

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