Quand les autres critiquent tes gosses…


– Bah dis donc, elle a un bon coup de fourchette, ta fille ! a été la phrase qui a déclenché l’envie de noter ces quelques lignes sur le sujet !
Après que la millième personne m’ait fait la remarque sur ma fifille 2, (5 ans), j’avais plutôt envie de lui rétorquer :
– Si tu ne te mêles pas de ta propre assiette, c’est plutôt ma fourchette que je vais te planter dans ta main !
Exactement comme cette fameuse scène dans le film « les petites voleuses », avec Charlotte Gainsbourg en star VIP ! Sous prétexte qu’une fille avait osé lui piquer son bout de pain, elle s’était montrée méga violente en retour.
Cependant, l’hypocrisie aidant, et mon côté rationnel, m’ont rappelée à l’ordre, en me disant :
– Mais qu’est-ce que ça peut te faire, ce que les gens pensent ou bien disent de tes projets-miniatures ?
Les mots ont-ils un réel impact sur ce que nous, parents pensons de nos petits ? C’est comme cette petite dame âgée, l’autre jour, dans la rue, qui s’était exprimée sans filtre :
– OOOOh ! C’est drôle, vous avez des jumelles, et l’une a les yeux bleus, et l’autre a les yeux marron.
– Oui, je sais ! Moi aussi, j’en rigole tous les jours dès qu’elles ouvrent les yeux le matin !
Elle s’était penchée vers fifille 2 (Michkina, elle avait rien demandé) pour lui dire :
– J’espère que tu n’es pas triste, que ta sœur ait de plus beaux yeux que toi !
OY ! Il a fallu rattraper la bévue par un tour de passe-passe verbal !
Ou encore cette amie « bienveillante », fraichement maman d’un nouveau-né de trois mois qui FAIT SES NUITS DEPUIS LE DÉPART !
La puterelle était derrière mon ainé et moi, poussant sa poussette beige nickel chrome, super à la mode, et avait chopé une conversation entre nous deux : privée ! Se mêlant de ce qui ne la regardait absolument pas, l’indigente m’avait dit :
– Il est pas un peu insolent, ton fils ? Holala ! Si un jour mon fils me parle de cette manière, je te le fracasserais comme un fricassé. Je te l’ai toujours dit Junes : t’es trop gentille ! Vraiment trop gentille ! C’est dommage, de te faire marcher sur les pieds comme ça. Si je te dis tout ça, c’est pour ton bien. Au fait, tu peux me garder « ange parfait » demain de 8h à 18h00, j’ai pas de nounou, et comme je sais que tu ne fais rien, ça va pas trop te déranger, hein ?
Généralement, ce sont les mêmes amis qui vont vous conseiller de divorcer au moindre pet nauséabond quand vous avez le malheur de vous épancher sur la courbe de votre couple. Ceux-là seront les premiers à vous sortir :
– Holà ! Si un jour, mon mari me fait ce coup-là ! Je divorce direct. T’es trop patiente avec lui ! Tu découpes son costume Gucci au cutteur, et c’est réglé !
– Il n’a pas de costume Gucci, chérie. Il a que des Zara, ça vaut pas un clou de girofle sur le marché des costumes déchirés. (La fille qui détourne le problème !)
Pour la faire courte, comme me dit toujours ma mère : « les conseilleurs ne sont pas les payeurs, ma fille ! »
Alors pourquoi je ressens cette pointe au creux de l’estomac, qui m’indique que ces remarques arrivent tout de même à m’agacer !
Surtout lorsque l’on est maman de deux enfants sur trois qui galèrent un peu à l’école. D’ailleurs, je tenais à préciser qu’être parent d’un bon élève est une sensation incroyable (merci Fifille 1) ! Lorsque la prof s’est mise à m’abreuver d’une avalanche de compliments sur les résultats de mon unique enfant prodige, j’ai bien cru que des ailes m’étaient poussées dans le dos pour aller ensuite se scratcher comme une crêpe contre le sol juste après avoir entendu :
– Maintenant, passons au cas de votre autre fille ! Je tenais à vous dire avant tout, que c’est un vrai bonheur de la regarder manger ! Elle a un bon coup…
– De fourchette ! OUI, JE SAIS !
Ce qui me fait aussi penser à cette séquence de la semaine dernière, lors de la « graduation » de mes petiotes. C’est une sorte de cérémonie à la mords-moi-le-nœud qui clôture la fin de l’année avec style, remise de diplôme et tout le toutim. Pendant toute la durée du spectacle, je voyais autour de moi des parents qui abreuvaient leur enfant d’encouragements. Ils ont amené limite un cameraman professionnel pour filmer « The passage » au moment où leur gosse chantait (souvent d’une voix de fausset). Oh, ça va, on plaisante roooooh !
Perso, j’étais venue bredouille alors que les cheerleaders de parents, s’étaient ramenés avec bouquets de fleurs et ballons XXXL avec noté : « CONGRATULATIONS ! »
Je ne nie pas que de regarder mes poulettes se déhancher ne m’a pas un poil émue, mais il ne m’était pas venue à l’idée de leur offrir un cadeau pour l’effort d’être en dernière année de maternelle et de passer en CP.
Après, bien évidement, on est en Amérique, et l’américain adore le show off/ le crânage ! Tout est sujet à féliciter le moindre effort ! Et puis vous me direz, et pourquoi pas ?
Ce qui m’a fait réfléchir sur le sujet du jour. Nous, les parents de cette génération, avons tendance à voir nos rejetons comme des 8èmese merveilles du monde ! Et parlons-en de ce monde ! En grandissant, nos bambins vont devoir affronter les coups et les coups bas, les moqueries de certains, la méchanceté des autres, régler des conflits tous seuls à l’heure de la récré qui vont les mettre face à la dure réalité de la vie. Ils vont très vite se rendre compte qu’ils sont comme tout le monde, avec des défauts qui peuvent agacer certains, en se rendant compte que pas tout le monde n’est en mesure de les accepter ! Pareil pour leurs qualités, et c’est grâce à leur personnalité qu’ils vont apprendre à se faire des amis.
Toutefois, et d’un autre côté, il est plaisant de voir dans le regard de ceux qui nous ont mis au monde, qu’ils nous aiment tout entiers. Sans limite !
Mais alors… cela ne répond en rien à cette question : doit-on oui ou non accepter la critique de l’extérieur vis-à-vis de nos gosses ?
À mon humble avis, même si parfois, il est difficile de l’admettre… lorsque les réflexions viennent de nos propres parents, ou de nos beaux-parents ou même de nos frères et sœurs, et de nos vraies amies, je ne parle pas des personnes que l’on croise vite fait qui ne servent à rien, et qui cherchent au rayon surgelés « une vie ». Ayons de la compassion pour eux ! Non, non, je parle des vrais gens qui comptent pour nous. Eh bien s’ils émettent un avis sur la façon dont on éduque nos gosses, cela reste souvent… intéressant et pragmatique ! Avec pour seule optique de nous aider et non de nous rabaisser !
Car notre amour aveuglant et notre seuil de patience souvent très très très haut envers nos petits, nous empêchent de voir la réalité en face ! Il est bon d’accepter de temps en temps d’avoir un point de vue extérieur. À nous d’écouter. d’en prendre et d’en laisser pour en faire une synthèse objective, sans oublier que les mots ont de l’emprise sur nous, seulement lorsqu’ils sont prononcés par une personne importante qui nous aime. et que l’on aime de tout notre cœur.
Le reste, on s’en balance pas mal !
– Mais oui, fifille 2, bien sûr que tu peux manger encore trois autres Kinder Country. Vas y ma chérie, maman sera là pour t’apporter une bassine pour vomir après.
Bisous mes chéris. À très vite.
PS : Pour connaitre les dates de ma mini-tournée en Israël, merci de me contacter sur junesdavi55@gmail.com
Ps : La seule fois où j’ai vraiment mal pris quelque chose, c’est lorsque l’on m’a dit d’arrêter d’écrire DÉFINITIVEMENT ! Me proposant de me filmer en train de préparer une Pkaila ou un couscous bouillon, et de poster les recettes sur YouTube !
J’avais juste envie de prendre du cyanure, et d’avaler plein de pilules, ou de mettre la tête dans le four en ouvrant le gaz à plein tube, mais mon mari m’en a dissuadée, parce qu’il avait entrainement de foot ce soir-là, et qu’il était dommage de passer sa nuit aux urgences.
Blague à part, avec le temps, j’ai appris à me concentrer sur le positif et les gens qui me font du bien ! ET C’EST TOUT ! Gros bisous doux !

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