À lire avec le générique de Star Wars dans la tête : Tata, tatata, ta, ta, tatata, tata,tatatata !
Tout a bien commencé en ce premier jour d’allumage des bougies de Hanoukka. J’ai lancé une invitation pour cette première, en réunissant autour d’un buffet amis et voisins, pour les bluffer de mes non-talents de cuisinière. La veille, j’ai fait la liste de tous les mets que j’allais préparer, mais à la lecture, Micka Davis n’était pas satisfait :
– Comment ça, c’est tout ? J’ai mis plus de vingt entrées !
– Je sais pas… J’ai l’impression qu’il n’y aura pas assez.
Avec la peur de manquer, j’ai déposé les chéris au pas de course à l’école. J’ai refait un plein au supermarché, et me voilà pour plus de 8h derrière les fourneaux (pourquoi derrière ? C’est pas mieux d’écrire devant les fourneaux ? Tu vas pas te mettre derrière une casserole ?). Vers deux heures de l’après-midi, dès que je buvais un liquide chaud ou froid, je sentais à l’intérieur de ma gorge : la bataille des clowns. J’ai senti que la projection du film Star Wars avait commencé depuis la matinée, mais c’est seulement quand Dark Vador est arrivé en guest, en me donnant des coups de laser chaque fois que j’avalais, que je me suis dit que j’allais avoir besoin d’aide. J’ai appelé Luke (SkyWalker), et il s’est mis comme à l’accoutumée à défendre mes intérêts et mes cordes vocales. Mais comme père et fils ne se sont jamais vraiment entendus, même avec la perspective du miracle de Hanoukka, rien n’a changé dans leur relation. Pire que ça, je me suis pris un coup d’épée, qui a mis K-O mes cordes vocales. Je me suis rebellée, et j’ai dit à Luke que même si je comprenais qu’il était moins vigoureux qu’à l’époque, comme j’attendais plus de vingt personnes dans quelques heures, il n’avait fait qu’empirer les choses. Avec ses bêtises, je me retrouvais complètement aphone. Mais pas que… au moment de me moucher, j’ai cru apercevoir maître Yoda qui essayait de me faire comprendre :
– Que la force soit avec toi. Dans très peu de temps, toi morfler.
J’essayais d’appeler mon mari au boulot, pour lui expliquer la situation : Junes#Davis#sans#voix#c’est pas possible. Je suis un véritable moulin à paroles vivant ! JE NE PEUX PAS M’ARRETER DE PARLER !
En plus, je devais faire deux vidéos, une pour Lev Tov, pour annoncer l’ouverture prochaine d’un institut de beauté réservée aux personnes qui galèrent à joindre les deux bouts : le miroir de Braha (j’adore le nom !), et une autre pour un groupe dédié à la Torah avec pour titre : « Les belles-mères, pourquoi tant d’amour ! (Vous aimez le titre ?) »
– Sérieux, comment je vais faire ?
– Junes, tu dis quoi ? Je suis au boulot, là.
– Mais oui, je sais ! (Pourquoi il a toujours besoin de me le rappeler ? C’est comme s’il m’appelait et que je ne cessais de lui dire : « Je suis à la maison ! Tu comprends, à la maison, dans la cuisine là ! »)
– Bon laisse tomber, je vais me débrouiller.
– Comment ? Junes, je ne t’entends pas.
– Laisse tomber, moi aussi je dois raccrocher, j’ai princesse Leiah qui essaye de me convaincre de coiffer ma perruque comme elle. J’ai beau lui dire que l’idée des deux beignets de chaque côté de la tête est parfaite pour le thème, mais qu’il fallait qu’elle avoue en toute objectivité que ce n’est franchement pas joli.
– Je sais pas ce que tu racontes, je ne t’entends pas. Bisous, à ce soir, et tu dis rien aux enfants pour la surprise que je leur réserve.
– T’inquiète, de toute façon, même si je le voulais, je ne pourrais pas.
– Tu m’énerves à parler comme ça. Salut et clic.
(???)
Plus les heures avancaient, plus la fièvre venait s’incruster. Elle n’arrêtait pas de me dire :
– Attends, y a pas de raison, moi aussi je veux allumer les bougies avec vous, je suis chaude bouillante ! Et puis entre ton nez, ta gorge, et tes sinus, c’est The place to Be, on va venir à 40.
J’ai essayé de négocier en compagnie de mon pote Advil, qu’elle descende à 37, 38 participants maxi, mais elle a rien voulu savoir. En plein milieu de la fête, la blata qu’elle est, a voulu m’imposer un invité de plus. Avec mon amie Doli, qui m’encourage toujours à poser les limites avec les gens, elle m’a donné la force suprême de lui dire qu’il y avait vraiment plus de place !
Quand vers seize heures, j’installais les chaises et les tables, j’avais la « menace fantôme » (Titre de Star Wars I… Oui bah ça va, on a compris la blague, pas besoin de préciser à chaque fois les titres de chaque trilogie, ni de tous les citer !) Je m’étais vraiment dit que je n’allais pas pouvoir assurer la soirée, mais Han-Solo est apparu entre deux brioches que je sortais du four :
– Tu vas tenir le coup, prends-en une, ça va te faire du bien, honey ! Et prends du miel !
Et me voilà quelques heures plus tard, à accueillir mes invités à bras ouverts, à défaut de pouvoir l’ouvrir. Je m’excuse de mon état, et les fais passer au salon pour prendre un petit coca. Je serai au maximum de la frustration de ne rien pouvoir raconter, ni intervenir. J’irai jusqu’à demander aux enfants d’aller me chercher une feuille et un feutre, pour noter ce que je voulais dire, un peu comme Céline Dion, qui avant chaque concert, ne parle pas du tout pendant deux jours entiers, pour reposer ses cordes. Sauf que ça m’a gavé de tout noter, tellement mes réponses étaient en décalé avec les conversations. Un peu comme quand tu regardes un film en streaming, et que l’image et les sous-titres ne sont pas synchro. La vérité, vaut mieux arrêter de visionner, ça sert à rien.
Heureusement que l’on peut compter sur mon mari, qui a compris que dans la vie, mieux valait avoir un back-up question animation, et ne pas compter QUE SUR SA FEMME, pour mettre l’ambiance ! En moins de quelques heures, il a fait venir une équipe d’animateurs pour les kids avec au programme : tours de magie, distribution de ballons, intervention d’une toupie humaine, qui rendra les enfants littéralement fous de joie ! Mais pas que les enfants, parce que moi aussi j’étais en folie, même si je vivais en simultané ma contre-attaque des clowns à l’intérieur de ma gorge. Si bien qu’à la place de la Toupie, je croyais voir Chewbacca. Au fur et à mesure de la soirée, plus les gens me parlaient, plus j’avais l’impression d’être R2d2, à aller en vitesse chercher ce qui leur ferait plaisir, en faisant que des petits bruits.
Au moment d’allumer la première bougie de Hanoukka, j’avais vraiment cru que j’étais dans la galaxie où les Chevaliers Jedi et les Seigneurs noirs des Sith, avaient repris un combat sans merci.
Il me faudra attendre quatre jours et quatre nuits pour mettre fin à cette guerre sans pitié, qui avait tendance à m’assommer pendant toute la journée. J’avais cet air qui donne l’impression d’être constamment au bout du rouleau. En étant dans la peau de cette dernière feuille de papier qui pend souvent de façon totalement anarchique !
D’ailleurs, spécial dédicace à toutes les mamans que j’ai croisées à l’école qui m’ont dit :
– Ma pauvre, t’as une tête de déchirée, t’as l’air vraiment pas bien.
J’avais beau me cacher derrière mon tas de mouchoirs, mais rien n’y faisait. J’irai bien sûr expliquer la situation à mon docteur, qui me dira que souvent en hiver, l’empire contre-attaque, mais que même s’il ne donnait pas d’antibiotiques pour mettre fin à cette rébellion, il fallait garder toujours espoir en la République !
Je vous souhaite de super fins de fête d’Hanoukka. Que le miracle de la fiole d’huile soit avec vous en tout temps, et à jamais.
Ps : Pour commander les livres de Junes Davis c’est sur junesdavis.com