Si le nom de Ruth Bader Ginsburg ne vous dit rien, laissez-moi vous raconter qui elle était en quelques lignes ! Elle est la deuxième femme nommée à la Cour suprême. Faites-moi confiance, sa biographie vaut le détour. La vie de Joan Ruth Bader a débuté le 15 mars 1933, dans la ville de Brooklyn.
Tout au long de son enfance, sa mère lui martèle la tête avec ce conseil « Sois une femme, et sois indépendante. » Lorsque Ruth Bader Ginsburg intègre la première promotion mixte d’Harvard, elle comprend que l’égalité entre les hommes et les femmes a encore beaucoup de chemin à faire. Surtout quand le doyen demande à chacune des neuf femmes de la promotion, pourquoi elles occupent « une place qui devrait revenir à un homme. » Hélas, RBG (son surnom) n’est pas au bout de ses peines, elle sera victime une deuxième fois de discrimination sexiste. En effet en 1960, cette fille d’immigrants juifs, bien que sortie major de Columbia, aucun cabinet ne voudra l’embaucher. En 63, lorsque finalement, elle parvint à obtenir un poste d’enseignante à la Rutgers School of Law, elle dut cacher sa grossesse sous les vêtements amples de sa belle-mère jusqu’au renouvellement de son contrat.
Après ces expériences, elle décide d’aller au combat ! Du haut de son un mètre cinquante-cinq, elle va secouer l’Amérique et porte ce message d’égalité au plus haut niveau de la juridiction américaine. C’est pour cette noble cause que Ruth Bader Ginsburg est devenue célèbre. Son sens de la justice et sa quête d’équité s’étendront à de nombreux domaines du travail et des affaires. Elle n’hésitera jamais à faire front devant tout un jury pour prendre la défense des femmes qui chaque jour, sont victimes de discriminations.
En 1993, Maître Bader Ginsburg devient Madame la juge. Bill Clinton, alors Président des États-Unis, la nomme membre de la Cour suprême et fait de RBG, la deuxième femme de l’histoire du pays à siéger à ce poste. Elle est la plus âgée, mais c’est elle qui est la moins conservatrice des juges.
Sur des mugs, des sacs, des t-shirts… Son visage fermé strict est partout ! Cette femme de loi, avec son jabot à dentelle, ses gros colliers, ses boucles d’oreilles, ses lunettes rectangulaires, est entrée dans la pop-culture américaine. L’émission culte Saturday Night Live (je regarde tout le temps !) recréé régulièrement son personnage caricaturé en rigide garante des droits, c’est aussi ce qui l’a rendu définitivement ultra tendance et populaire dans le cœur des Américains ! L’idée d’une grand-mère, âgée, minuscule, et pourtant coriace, amuse autant qu’elle inspire. Mais attention, derrière ce côté caricatural, il réside dans l’esprit de chacun un profond respect de la fonction, et surtout, de la personne. Ruth Bader Ginsburg s’est éteint le18 septembre 2020 à Washington D.C. Pour la petite histoire, jusqu’à l’âge de 85 ans, elle faisait ses pompes tous les matins, ce qui en dit long sur son caractère de guerrière. Son coach lui a rendu hommage en effectuant lui aussi des push-ups devant son cercueil.
Mais concrètement, en quoi la vie extraordinaire de la juge Ruth peut nous inspirer dans notre quotidien ? Il est clair qu’un destin comme celui de la juge reste fantastique et presque unique dans l’histoire. Cela dit, à notre niveau, ne pas laisser des idées reçues, (souvent stupides), dans la tête de certaines personnes est un acte révolutionnaire en soi ! Pour ma part, je me suis engagée à répondre à chaque personne qui me balance, le torse bombé, que la Torah est une Torah faite pour les hommes, et que les femmes ne sont régulées qu’à servir leurs maris ! Ça m’horripile ! Déjà, tous ceux qui affirment cela, ont un grand manque de culture générale Thoraïque. « Nos matriarches ? Nos prophétesses ? Nos lois destinées (et non adaptées) pour les femmes ? » sont des exemples qui prouvent le contraire, mais en plus, il y a une part de provocation ou d’excuses préparées pour surtout ne rien changer. Expliquer avec respect et gentillesse, ses convictions est déjà un acte courageux ! Cela prouve que nous n’avons pas peur d’aller à contre-courant ! Si parfois, vous avez la sensation d’être un ovni parmi vos amis, lors de certaines conversations, soyez fortes et dites-vous que vous n’êtes tout simplement pas un mouton programmé pour être dans la norme.
Pour conclure ce dossier de femmes d’influence, nul n’a besoin d’être une femme de grande taille avec de grandes ambitions pour arriver à changer le monde. Des petits pas, fait au quotidien mènent à de grands résultats ! Peu importe le temps que cela prendra, il suffit d’y croire !
À lundi pour une chronique supra, hyper, méga personnelle.