Il est vrai que les weekends en famille peuvent parfois (tout le temps) paraitre un peu longs ! C’est pour ça que dimanche dernier, mon mari a pris l’initiative de nous emmener au Cirque (ces tickets dans sa main sont-ils un mirage ? Non, cela s’appelle un miracle !).
Ce qui est top, sauf que je déteste le cirque ! Les clowns me terrorisent, et imaginer des pauvres bêtes censées être sauvages, enfermées dans des cages et dressées, me fend le cœur.
– Allez, mimine, fais pas d’histoires, contente toi de les écrire, et habille tout le monde. ! C’est quand même la sortie numéro 1 sur l’échelle des sorties d’enfants, alors on y va.
N’ayant pas trop le choix, nous voilà tous dehors en ce jour glacial. Youpi ! On arrive dans la file d’attente pour faire valider nos tickets, et mon mari salue un monsieur venu lui aussi (en galère) avec ses enfants.
Avant d’être renommée officiellement la Famille Freeze, on nous laisse enfin entrer, et prendre nos places sur les strapontins. À peine assis, les lumières s’éteignent, et le présentateur avec son chapeau haut de forme recouvert de paillettes, nous annonce dans son micro (en paillettes aussi), que le Cirque a décidé de supprimer cette année tous les shows qui mettent en scène des animaux :
– No way! Mais c’est canon ! Y a plus qu’à radier définitivement tous les clowns de la surface de la terre, et ce sera nickel (la fille pas du tout radicale, et toujours mesurée dans ses souhaits imaginaires !).
Le spectacle commence avec son défilé de contorsionnistes, de jongleurs, de tours de magie, et de funambules. Et là, me vient une question ! Pourquoi ? Pourquoi font-ils tout ça ? La boule à facettes vivante nous explique que toute la famille j’ai-pas-retenu-le-nom, va se mettre en pyramide humaine, pour marcher sur un fil, sans filet, et à vélo ! Il précise que dans quelques secondes, nous allons assister à un numéro très dangereux, (merci, my Lord, sans toi, on s’en serait à peine douté !), il y a même eu un mort, il y a deux ans ! Mais alors POURQUOI VOUS FAITES ÇA ? PITIÉ, ARRETEZ ! JE SAIS QUE C’EST VOTRE KIFF, À VOUS LES FUNAMBULISTES, DE VIVRE DANGEREUSEMENT, MAIS FAITES COMME LES SOMNAMBULES, CONTENTEZ-VOUS DE MARCHER EN DORMANT, ET CE SERA DÉJÀ SUPER ! Enfin, si quelqu’un peut m’expliquer l’intérêt de se mettre autant en danger, cela m’aiderait beaucoup à dormir mieux la nuit.
Bref, on sort de là, on rentre manger et oh… il n’est que 13h00, qu’allons-nous faire, mes aïeux ? Mon fils propose d’aller à la pistoche du quartier, pour passer le temps. S’ensuit une discussion animée car je proteste :
– Ah non ! Je vous en conjure, épargnez-moi mon port de maillot de bain tsniout !
Parce que s’il y a un bien un truc que je n’assume pas, mais alors pas du tout, même après… cinq ans, c’est le maillot couvrance totale ! Et pourtant, le reste, c’est du cake, été comme hiver :
– Le foulard ou la perruque. Check !
– Les jupes longues. Check !
– Les manches longues. Check !
– Les collants d’octobre à Avril. Check !
Mais quand vient le moment redouté de l’été, lorsque je dois porter « mon parachute de l’eau », je peux mourir de honte. Pourtant, je salue les marques de Gaëlle Cosmet Swim, et Sarah Benacom, qui ont apporté une vraie évolution à cette pièce qui reste indispensable dans la vie d’une femme ! Leur panel de couleurs, et le boulot de stylisme qui a été pensé et créé derrière, ont le mérite de ne plus nous faire ressembler de loin (et de près) à Morticia Adams, ou à un détracteur évadé de la prison d’Askaban, qui a pour but de t’aspirer toute joie de vivre !
D’ailleurs, c’est un peu ce que je ressens quand je rentre dans la piscine chaude, qui est aussi grande qu’une baignoire pour dix personnes (Vous croyez que ça existe, en vrai ? Peut-être chez les rappeurs pour leurs clips). Juste à côté, il y a bien la grande piscine olympique (glaciale), mais je n’y trempe jamais un piou. En plus, dès l’instant qu’il y a le mot olympique quelque part, je pique du nez sans m’en rendre compte !
Cinq minutes après, quand mes doigts et ceux de mes gosses commencent à peine à être palmés, une dame de mon immeuble que je connais vient me rejoindre. Elle aussi, est venue avec ses enfants et son mari. Le mien est encore au vestiaire. Je remarque qu’elle ne porte qu’un micro bikini qui fait drôlement contraste avec « ma tenue » rose bonbon (faut vraiment que j’arrête avec le rose, ça devient ridicule, à mon âge !). On papote trente secondes quand elle passe direct à la cinquième, et me demande :
– Pourquoi tu te baignes tout habillée ?
Ok ! Bouge pas, je vais aller me noyer pour de bon. Au lieu de ça, je préfère lui répondre de façon évasive, en évitant de rentrer dans des explications pas possibles de la Tsniout. Sauf que je ne trouve rien de mieux à faire que de sortir un gros mytho, en lui disant que j’ai un problème de peau.
Pourquoi j’ai dit ça ? Aucune idée, mais je suis officiellement la plus mauvaise menteuse du monde. J’insiste sur le titre ! Ma voisine ne se démonte pas de ma réponse, et continue sur sa lancée, en me demandant :
– Ah, je comprends mieux ! Tu dois aussi avoir un problème au cuir chevelu vu que tu portes un foulard !
Oh boy ! J’abandonne, et lui explique vite fait la Tsniout, mais en version édulcorée.
C’est là, que son mari à elle arrive, qui n’est autre que le même monsieur qui a salué mon mari, dans la file d’attente du cirque. Et là, je tique car j’ai les yeux qui piquent à cause du micro slip de bain bleu turquoise qu’il porte. Rajoutez au tableau qu’il a une carrure qui est un parfait mélange entre incroyable Hulk et Musclor, cela vous donne une idée générale du tableau. Juste avant qu’il ne s’engouffre dans « notre bain commun » pour rejoindre sa femme et moi, il prend son élan, alors que le bassin doit lui arriver maximum à la taille. Et j’ai un flash de la célèbre pub des années 80 avec le type qui porte un slip de bain léopard !
J’essaye de réprimer un fou rire, tellement je suis gênée, surtout quand sa femme essaye de lui expliquer pourquoi je porte un maillot aussi long. Lui, fait semblant de l’écouter, se tourne vers moi, et me demande si j’ai bien aimé le show de ce matin. Et évidement, évidemment, qui sort des vestiaires pile à moment-là, et me voit parler avec un homme, et qui ne sait pas que c’est sa femme qui est à côté : mon mari ! Oh purée !
Il se met à me hurler dessus :
– Je te laisse cinq minutes ! Cinq minutes, et je te retrouve en train de parler à un homme presque tout nu dans une piscine. Sérieux JUNES, SERIEUX !
Et là, mes amis, j’ai une grosse pensée pour toutes les femmes qui se font cramer par leur bien-aimé alors qu’elles n’ont rien fait du tout, à part se trouver au mauvais endroit au mauvais moment. Après moultes explications, je ne m’en sors pas trop mal. Cependant, depuis, je n’arrête pas de penser au comportement :
Il est clair que même si je DESTESTE ce style de maillot, c’est pas pour autant que je vais arrêter d’observer cette difficile mitsva ! J’y ai songé, et je serais trop déçue de moi-même mais après, ça, c’est tout à fait personnel. Que j’assume ou pas, au final, on s’en fout pas mal, car l’essentiel, c’est de la faire.
Maintenant, ce qui me hante, c’est qu’au-delà de la sape, qui au final n’est qu’un bout de (très grand) tissu qui recouvre le corps, la vrai Tsniout n’aurait pas plutôt été d’avoir le réflexe de sortir de cette baignoire géante, à la seconde où le bodybuildé aux jambes extra fines est rentré dedans ?
Je pense que là, aurait été la vraie valeur de cette magnifique mitsva ! Alors au lieu de râler sur « l’allure » ou « l’image » que je renvois, Junes Davis devrait travailler très fort son côté :
– Je vois pas le problème. Attend, c’est bon, y avait sa femme à côté, t’abuses là, il essayait d’être poli. Tu m’entends, poli ! Etc.
Je vous embrasse très fort, mes chéries. À très vite.