Les conseils d’expert d’un Chalom Bayit au top ! (Enfin… un peu moins pourri, quoi !)

La semaine dernière, j’ai vu passer une vidéo sur les 5 conseils pour rendre sa femme ou son mari heureux. Lorsque j’ai lu le troisième conseil « Quand votre mari arrive du travail, ne lui racontez pas tout de suite vos problèmes, attendez qu’il décompresse de sa journée », je me suis mise à rigoler toute seule en exprimant à voix haute :
– Mais oui, le pauvre petit chou, lui qui est parti casser des pierres à la mine, il a besoin de décompresser. Et puis c’est forcément la femme qui a « des problèmes » à confier-partager avec son homme, alors que sur le terrain, je veux pas dire mais ce sont eux qui ont souvent besoin de nos lumières, hé, hé !
Me croyant seule, je continuais à analyser et grogner sur ces conseils assez élémentaires, quand brusquement, cette lourdeur de conscience qui survient n’importe quand dans ma tête, avait enfilé son gilet de couleur jaune pour manifester :
– Dis donc, toi ! C’est facile de critiquer, au moins ils ont eu le mérite d’essayer d’aider les couples, eux ! Tu n’as qu’à faire mieux, si tu te crois plus maligne !
Si on peut même plus donner son avis aussi…
Du coup, je suis partie à la conquête d’infos en interrogeant mon couple de référence, c’est à dire mes parents ! En leur posant directement la question : Quels conseils donneriez-vous à un couple qui démarre ?
Mon père médita une bonne minute :
-Je dirais la patience, et que tout peut s’arranger avec le temps.
Je me tournais vers ma mère qui m’avait à son tour répondu à la virgule près :
– Il faut une bonne dose de patience, savoir parfois s’effacer pour le bien de l’autre.
Un peu dubitative, j’allais cueillir plus de renseignements auprès de mon Roi du Maroc qui le matin-même était venu me prévenir : « Sache que la cabine de douche a besoin d’être aspergée d’eau de javel ».
Tout en me brossant les dents, j’avais répondu que je le remerciais de cette information capitale de notre vie domestique mais que je n’en étais pas une, et que si soudainement, l’envie de descendre de son trône lui prenait, il pouvait très bien se rendre vers le placard à produits ménagers et asperger lui-même tout ce qu’il souhaitait et le reste de la maison avec !
– Tu dis quoi Mimine ? J’ai rien compris.
– Rien, rien… juste je crois qu’on a plus d’eau de javel.
Donc la dégonflée que je suis attendais avec impatience ce que le Roi avait à dire sur le sujet :
– Alors ? Quel conseil tu donnerais à un jeune couple qui démarre ?
Première réponse : J’en sais rien et y’en a marre de tes questions ! On connait même pas de jeune couple !
Deuxième réponse (après avoir promis que j’allais m’occuper en personne de la cabine de douche) : Je crois que si je devais m’auto-conseiller, je rencontrerais le moi d’il y a 14 ans et lui dirais :
– Te prends pas trop la tête, vieux ! À vouloir tout contrôler, ta femme et tes gosses, en imposant tes visions des choses, laisse tomber, tu n’y arriveras pas et tu vas te galérer la vie pour rien. Mange ce qu’elle te donne, dis-lui que c’est toujours bon, qu’elle n’a ABSOLUMENT PAS GROSSI, qu’elle est folle de croire un truc pareil, et que c’est une mère formidable même si elle a oublié de mettre le bonnet, les gants, le gilet polaire aux gosses alors qu’il fait -15 dehors. Voilà ce que je lui dirais.
Je souriais et allais pianoter non pas sur mon piano, car j’ai été déclarée nulle et non avenue (en gros, le prof avait dit à ma mère : « Pitié ! Assurez-vous qu’elle ne revienne jamais dans mon cours. Trouvez-lui une autre discipline ! » Ma mère lui avait rétorqué : « Mais c’est ça le problème ! Elle n’est pas du tout disciplinée !), mais sur mon clavier en me disant que je pourrais conclure que les conseilleurs ne sont certainement pas les payeurs. Chaque couple est une entité à part entière, avec son propre univers, ses propres codes, ses « private joke ». Bien sûr que le quotidien à deux est souvent semé d’embûches, parfois on voudrait voir l’autre griller sur le bûcher tel un marshmallow tant il nous agace car il ne nous comprend pas ! Avec cette sensation qu’il ne sait pas qui nous sommes, alors que l’on vit ensemble depuis tant d’années. Il est clair que parfois le fantasme d’aller vers « un ou une autre partenaire, car je serais forcément bien plus heureux » est tentant, mais on peut aussi s’accrocher à l’autre en misant sur le temps, à l’aide de beaucoup de patience.
Comme m’a dit l’autre jour un grand sage barbu portant un chapeau noir et haut qui n’est pas magicien :
– Tu sais ma fille, j’ai mis tellement d’eau dans mon vin qu’il n’y a presque plus de vin !
Peut-être que la vie à deux se construit chaque jour un peu plus, avec ses cris, ses rires, ses prises de bec, ses petits bonheurs que l’on fait pousser dans son jardin secret et privé par des petites attentions mutuelles, mais aussi et surtout, maintenir de toute ses forces l’objectif pour nous, nos enfants, et même pour les autres : le simple fait d’être… une famille !
N’hésitez pas à m’écrire sur junesdavis55@gmail.com. Gros bisous. Tous les livres de Junes Davis sont en vente sur junesdavis.com et amazon !

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