Combien de fois avons-nous été déçus par des gens qui se disent « religieux », tant par leur pratique que par leur look. Je ne pourrais compter le nombre de fois où nous avons été tous déstabilisés, quand nous nous sommes rendu compte que « ces personnes » ne répondaient pas vraiment aux critères moraux qu’incombe leur titre/leur statut.
J’aurais pu gagner à l’Euro million (ça existe toujours ?), si chaque fois que j’avais entendu ce type de phrases, on m’avait donné deux euros symboliques :
– Et ça porte une Kippa/Perruque/foulard/jupe, en plus ? Eh bien ! C’est du propre. Non, mais je te jure, où va le monde ! Avec leur langue et un comportement pareil, si c’était moi, j’aurais enlevé une bonne fois pour toutes, ce que je porte sur la tête ! Rien que d’en parler, ça me dégoute ! Ne m’en parle même pas !
Ah mais non ! J’ai envie d’en parler, moi ! Parce que j’ai un scoop à vous révéler depuis un bail car j’attendais juste le bon timing pour le faire !
Non, c’est pas vrai, je mens, ça n’a rien à voir avec le bon timing. C’est juste que le sujet était dans mon planning de chroniques, voilà tout ! (T’as vu, elle porte une perruque et elle ment ! Qu’est-ce que je te disais !).
Donc où j’en étais … ah oui, aux religieux et religieuses, qui dans certain cas qui restent rares, je l’espère, nous donnent des palpitations, même s’ils n’ont rien de palpitant !
Leur apparence peut parfois nous induire en erreur. Mais avant de rentrer dans le vif du sujet, je vais faire appel à un moment familial fort en cappuccino, puisque j’étais en train d’en boire un à la terrasse d’un Starbucks, quand nous étions à Miami, Florida.
Vous devez vous demander pourquoi je précise Florida, alors que l’on sait tous très bien, que Miami est en Floride, non ? Figurez-vous que les américains précisent automatiquement la ville et son état ! Au début, quand je suis arrivée, et que je disais aux new yorkais que j’aurais bien aimé visiter la ville de Washington, par exemple, à chaque fois, ils me demandaient :
– Washington, DC ?
– Bah oui, Washington, DC. Pourquoi ?
À force, je me suis mise à faire comme eux, et à rajouter l’état. D’ailleurs, va falloir sérieusement qu’un de ces jours, je récupère un peu de ma personnalité française, parce que ça va plus du tout ! Bientôt, je vais me mettre à manger des donuts, et là, ce sera le début de la faim… Souvent, il m’arrive d’imaginer un français qui se présenterait à un entretien d’embauche, et qui se mettrait à débiter son adresse :
– Issy les Moulineaux-France-92.
Bref, donc j’étais assisse tranquillou avec mes gens, sous trente degrés, en train de boire mon bouillant breuvage (normal !), quand soudain, on entend au loin, un gros bruit de moteur de voiture qui faisait Vroum-vroum très fort. Celle-ci était venue se garer pile devant le Starbucks où nous étions. Ce qui a donné la possibilité à mon mari et mon fils, de baver (littéralement) à leur aise, devant cette magnifique Maserati décapotable, coupée, à couper le souffle. Franchement, même moi qui n’aime pas les bagnoles, j’ai trouvé que celle-ci avait vraiment du cachet ! Au bout d’un long moment de reluquage intensif, la première chose que mon fils nous a dit, en voyant le conducteur sortir de son engin, fier comme un coq (le monsieur, pas mon fils) c’est :
– Oh la la, comme il doit être riche ce monsieur !
Mon sang a fait deux tours, car il était clair que j’avais encore plein de boulot éducatif qui m’attendait. Comme le principe de base de ne pas juger les autres à leur apparence ! J’ai bu une grosse gorgée, car j’allais devoir lui expliquer pendant un temps indéterminé :
– Donc d’emblée, tu penses que cette personne est riche ? Pourquoi ?
– Bah t’as vu sa voiture ! C’est évident qu’il a plein d’argent !
– Pas forcément ! Si ça se trouve, il l’a emprunté à un ami, et vit dans un taudis. Ou bien, il a voulu se faire un kiff, et l’a louée pour la journée ! Ou alors… je débite toutes mes hypothèses, quand mon homme intervient à son tour pour me dire :
– Non, mais le petit a raison. Regarde sa chemise, ses chaussures, son attitude. Je pense que la voiture est à lui, et qu’il est blindé.
– Tant que nous n’avons pas plus de preuves, rien ne nous dit que c’est vrai, j’en reste convaincue.
Le parallélisme entre mon sujet du jour et ma petite histoire, est assez flagrant ! Par défaut, sans que ce soit un défaut, nous sommes enclins à croire que, si une femme se galère royal couscous à porter des collants sous un cagnard de plomb, c’est qu’elle doit être un modèle qualité, voire un pur produit de morale juive !
Oui mais voilà, avant la Thora, il y a… quelque chose à prendre en compte de très important : l’intelligence ! Rajoutez à cela, l’histoire, le vécu, l’expérience, les névroses de chaque individu, qui peuvent parfois déformer d’une certaine manière la vision de la Thora. Car pour décrocher le titre de « riche » ou de « religieux », même si l’un n’empêche pas l’autre, contrairement à nos vieilles croyances (oui, c’est vrai c’est pas parce que tu es érudit, et que t’as signé un contrat à vie pour être un SDF en haillons, qui va de synagogue en synagogue à demander l’aumône !), il faut mériter son titre ! Prenons le cas où par exemple, vous devez travailler avec une personne dite « religieuse », il est recommandé avant de s’engager avec elle, de prendre des renseignements sur son compte, en demandant autour de vous, au même titre que n’importe quelle autre personne, pour vérifier si elle est digne de confiance :
– T’as déjà eu affaire à lui, en affaires ? Alors ? Il est voleur, menteur, ou réglo et réglant ?
– Vas y, mon frère, tu peux y aller. J’ai bossé avec lui, c’est que du bonheur ! Pour te dire à quel point lui et sa femme sont adorables et des gens bien, tous les vendredis, ils distribuent des repas aux familles nécessiteuses. Si t’es en galère, il sera toujours là pour t’aider. Fonce !
De la même façon que « le riche », qui a obtenu sa réputation grâce à sa société/son patrimoine familial/son travail acharné/ou whatever, c’est connu et reconnu, que l’achat de son dernier yatch en date, c’est pas du pipeau !
Je suis sûre que certains d’entre vous qui me lisent, ne vont sûrement pas être d’accord avec ce que j’écris, en se disant :
– Attends, c’est n’importe quoi, si on se couvre le corps au point de porter un complet noir en toutes circonstances, je suis désolé, mais on se doit d’être au top ! Pour moi, le port du chapeau est un gage qualité !
Et vous avez aussi raison, sauf qu’il arrive souvent que nous ayons au fond de notre petit cœur, conservé une image idyllique de ces personnes, qui restent au fil des siècles des symboles fort de notre communauté !
Pourquoi ? Parce que quelque part, nous sommes admiratifs de ces barbus et ces jupes longues. Oui, monsieur, madame, peu importe notre niveau, même le plus éloigné, quand on entend une histoire pas jolie, qui implique des gens du milieux relige, on se dit, tous inconsciemment :
– Purée, non mais si lui, il vole (et encore, je suis gentille de prendre cet exemple !), c’est la fin des haricots ! Où va le monde ? Qu’est-ce qu’il me reste ?
Face à ce genre de pensées, il y a un point essentiel à prendre en compte : C’est que les religieux ont souvent beau/bon dos ! Non pas parce qu’ils ont fait beaucoup de musculation (quoi que, c’est top, si on a un homme qui étudie, et qui en plus, s’entretient, c’est le pompon !), mais parce qu’on a tendance à sortir à tout va cette carte Joker :
– Attend, moi, je ne suis ni religieux, ni pratiquant ! Je peux : mentir, voler, tricher et compagnie, sous prétexte que je ne véhicule aucune image. Ce qui reste quand même… vachement facile !
Alors, on fait quoi ? On fait confiance, pas confiance ? On critique, on juge, on se fait la guerre ? Faut me dire, parce que je suis un peu perdue !
Et si au final… la vérité était ailleurs… ?
Elle serait où ?
En chacun d’entre nous ! Si on pouvait faire mieux, beaucoup mieux, en brisant ce mur que nous avons créé de toutes pièces entre eux et nous, EN FAISANT TOUT SIMPLEMENT MIEUX !
Viens on arrête les phrases de base et les « montrages » de doigts, en essayant soi-même (pour nous-mêmes avant tout) d’être au top, et de ne pas faire de généralités qui veulent rien dire :
– OK ! Elle a grave déconné ! Elle s’est supra mal comportée, mais moi, je vais m’abstenir de la critiquer, et de la mettre dans la case : RELIGIEUX PAS BEAUX/MAUVAIS ! Et même si je ne porte pas encore de barbes et de jupes, je vais essayer de ne pas faire les mêmes erreurs ! Note de Junes : Concernant le port de la barbe et de la jupe : je ne parlais pas d’associer les deux ensembles, car à part Jean-Paul-Gaultier, les jours où il a la flemme de se raser, je vois pas qui pourrait faire cette combinaison saugrenue. Quoi que, si on fait un voyage en Écosse, il sera très probable de trouver encore des Rabbins qui portent le kilt traditionnel. (Au passage, je suis archi-méga-supra-fan de la série Outlander. Courez la voir de ma part ! Âmes sensibles, s’abstenir !)
Alors allons-y, laissons tomber à la poubelle ces étiquettes, ces cases, et comportons-nous nous-mêmes du mieux que l’on peut ! Et peut-être que ces « religieux », qui je rappelle, sont des humains avant tout, et non des machines Thoraïques, apprendrons de vous ! On apprend bien de chacun, non ?
Juste avant qu’on se quitte, je finis de vous raconter l’histoire de la Maserati.
Par curiosité, on avait attendu que le « proprio » sorte du Starbucks, pour que j’aille lui poser carrément la question : Est-ce que oui ou non, elle était à lui. Perso, j’avais des gros doutes, parce que si tu conduis une voiture aussi luxueuse, tu ne vas pas risquer de renverser ton café sur les sièges en cuir. Après, ça peut être un riche propriétaire de voiture de luxe pas soigneux pour un sou. Donc, sous les récriminations de mon mari et de mon fiston (soi-disant ils avaient honte, n’importe quoi !), j’étais partie le voir :
– Bonjour monsieur, excusez-moi de vous déranger, je voulais vous féliciter pour votre magnifique joujou ! Elle est canon ! Elle est à vous ?
Super sympa, (j’adore les américains pour ça !), il m’a répondu que non, elle était à son boss qui la lui avait prêtée pour aller lui acheter un Frappucino. J’avais demandé dans quoi il bossait :
– Real Estate / Immobilier !
Sous le regard médusé de mes hommes, j’étais revenue leur dire :
– Qu’est-ce que je vous disais : l’habit ne fait pas forcement le relige !
– Tu dis quoi, Junes ?
– Je veux dire, non, elle n’est pas à lui ! Tu sais, il faudrait vraiment qu’on se mette à bosser dans l’immobilier, tu crois pas ? On pourrait se faire un max d’oseille ! Parce qu’il y a un petit bracelet de chez Cartier que j’ai vu, y a pas longtemps….
Je vous embrasse, et vous laisse vaquer à vos occupations. A très bientôt. All the best.
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