Quand tu changes tes enfants d’école…
Depuis quelques semaines, je cherchais à mettre un peu de nouveauté dans mes chroniques. Je vous propose non seulement mon article, mais une vidéo qui l’accompagne, lié au sujet. À vous de choisir la formule qui vous convient ! Vous me direz en commentaire si cela vous plait. Gros bisous.
Il n’est pas toujours évident de trouver une école adaptée à la personnalité, et au mode d’intelligence de son enfant. La priorité n’est pas l’école en elle-même, mais de savoir si elle convient à nos kids. Cette affaire centrale à nos vies, peut vite se transformer en un vrai casse-tête chinois. Preuve avec mon anecdote !
La première semaine où je suis arrivée à New York, j’ai passé les cinq premiers jours, non pas à faire la tournée des bars en mode Coyote girl « Yiha ! », mais la tournée des écoles. Juives, non-juives, religieuses, moins religieuses, françaises, américaines etc… En tant qu’expat’ française, j’avais prévu de prendre en compte ce que chaque établissement proposait afin de trouver la meilleure formule pour mon ainé qui avait à l’époque presque six ans.
Mon choix s’est vite porté sur une école pour laquelle la dirlo m’avait accueillie avec chaleur et bienveillance. C’est ainsi que mon fils était inscrit dans une école privée sioniste religieuse de l’Upper West Side. À mes débuts, j’ai pas mal galéré pour comprendre la mentalité à adopter vis-à-vis des profs et des parents de tous ces petits en uniforme.
Au fil des ans, passer le cap du « les États-Unis c’est trop bien ! », je me suis mise à ouvrir mes yeux, (souvent aussi grands que des soucoupes volantes) tant je me sentais un ovni dans ce milieu, à des milliers de miles, de mon éducation ultra française. Après tout, j’offrais à mes enfants une super opportunité. Cependant, lorsque je déposais mes gosses à l’arrache le matin, la nouvelle dirlo que nous nommerons Barbie Fripes & Fric, m’accostait (trop) souvent pour me dire un petit mot. Aux US, méfiez-vous du mot petit, car il n’existe pas ! C’est comme la proportion de frites, la petite correspond à la grande en Europe ! En un rien de temps vous vous retrouvez avec 5 kilos en plus ! Bref. Chaque fois qu’elle me parlait, je repartais avec la boule au ventre, avec cette sensation d’avoir fait quelque chose de mal.
Ce sentiment de malaise n’a fait qu’accroître au fil des années, mais du moment que mes enfants étaient ok, je prenais sur moi. Et puis il y a eu septembre 2020 et là, j’ai pris cher ! C’était l’année de trop ! La pause COVID m’a permis de comprendre que j’étais en plein syndrome de Stockholm. Tu sais quand tu te fais mal traiter par un bourreau, mais pour survivre tu finis par l’aimer, parce qu’en plus faire partie de son sillon est un prestige. Au diable le prestige ! À mort la phrase « mes enfants sont dans une école privée de Manhattan » qui est souvent en proportion avec le choc de tout ce qu’il s’est passé l’année dernière !
Dès septembre, on m’a convoquée pour me parler du problème de Fifille 2 qui ne parlait pas en classe (RAOUDA !). Je revois la psychologue de l’école me filait une brochure pour une école spécialisée pour les enfants qui ont des troubles du cerveau. Mais de qui elle parle ?
Pour Fifille 1, tous les matins c’était la misère pour la lever du lit, même une fois, elle m’a mordue de rage ! Quant à mon fils, tous les jours, il avait soit mal à la tête, aux pieds, au nombril etc…. J’avais mis tous ces signes sur le compte du stress parce que DE PARTOUT l’école c’est horrible !
De plus, on avait flagué mon grand comme un garçon à problèmes sous prétexte qu’un jour il avait dit devant ses potes américains : on a tellement de devoirs que je vais finir par me tuer. Expression française que j’utilise à tout le temps, et que le malheureux a juste traduit mot à mot ! Barbie Fripes & Fric qui a du trop regarder la série 13 reason why ne souhaitait « prendre aucun risque, ni pour lui, ni pour les autres. C’est pour cela que l’on exige que vous l’emmener consulter le psychiatre avec qui nous avons l’habitude de travailler ».
Et là c’était fini. J’étais dans une spirale infernale à trimballer mon gamin d’une séance de psy à l’autre. Je vous passe le prix indécent de chaque consultation, non remboursable. Je payais encore et encore sous la contrainte et menace que l’école ne le reprenne pas. Et puis, il y a eu le fameux virus et l’enfer s’est arrêté. Bizarrement mon fils n’avait plus mal nul part. Fifille 1 se levait normalement et ma Fifille 2 n’avait plus de pression pour le langage puisque tout était par Zoom.
Vers le mois d’Avril quand nous avons eu la confirmation que l’école ne ré-ouvrait pas avant septembre 2021, mon fils qui finissait de toute façon son cursus, changeait d’établissement. Alors, avec un énorme CHAI mental, j’ai envoyé bouler Barbie Fripes & Fric et son psy à la noix de coco. Elle pouvait toujours attendre pour ses attestations ! Pour mes jumelles, je ne savais pas quoi faire. Et puis mon mari m’a proposé cette petite école. Après beaucoup de doutes « mais elles vont perdre leurs copines ! Mais ça va déstabiliser Fifille 2 ce changement etc… », j’ai finalement accepté. Résultat après 6 mois :
Fifille 2 parle avec tout le monde et en particulier avec l’une de ses maitresses !
Fifille 1 se lève en avance et il lui arrive de préparer le petit dej’.
Mon fils n’a plus mal au ventre et s’auto gère comme un grand. Thank God ! Mieux encore : à la réunion des parents d’élèves, je n’étais plus regarder comme une caisse-enregistreuse, mais comme un être humain. Les maitresses m’ont juste dit qu’il fallait apporter un petit renforcement sur telle et telle matière et basta. Mon mari et moi, on leur a demandé où était le fameux « but/mais ».
–Y a pas de but ! Ah si ! Vos filles sont adorables ! Vous avez une rockeuse et une princesse. On est fan du duo.
En raccrochant j’avais pleuré de joie parce que j’avais enfin compris que l’on pouvait vivre sereinement. Un mot nouveau ! Plus d’accostage, plus de sérieux problèmes, plus de maux de ventre chaque matin. Juste une scolarité normale quoi !
Vue la façon dont je vous ai exposé les faits, vous pouvez penser « mais elle est teubée ou quoi la petite ? Pourquoi elle ne les a pas changées d’école direct ? Je n’avais pas conscience que les choses pouvaient se passer autrement. SANS PRESSION.
Alors vous messieurs, dames ne faites pas les mêmes erreurs que moi. On reste par habitude, par commodité, parce que les choses sont comme ça !
Je me suis rendue compte qu’il fallait ouvrir ses yeux, car notre monde est vaste, et qu’il existe D. merci des maitresses exceptionnelles et passionnées qui ne demandant qu’à transmettre aux enfants leur savoir. Il faut juste se mettre un bon coup de pied au derrière et devenir des chercheurs de profs en or !
Pour en parler en MP n’hésitez à m’envoyer un courriel (la vielle expression pourrie) sur junesdavis55@gmail.com.